Ce dimanche matin, Christiane Mathos, dans le cadre du festival OMB, avait convié personnalités, élus et particuliers, au dépôt d’une gerbe aux monuments aux morts. C’est Mme Jarrot, maire de la ville, qui a prononcé le discours d’accueil relatant le pourquoi de cette gerbe.

 

 

Une fois cette dernière déposée, Pierre Pastel, sociologue, psychothérapeute et président du CEGOM (Collectif des États généraux de l’outre-mer) a fait état d’une question de Christiane Mathos, présidente des Amis des Antilles et organisatrice de 10^e festival OMB.

 

 

Elle lui a demandé de répondre en 3 minutes à la question : « Quelle différence y-a-t-il entre les vérités enseignées et intégrées mentalement dans tout l’Occident et notamment en France, concernant les personnes noires et la réalité ? ».

 

 

Réponse de l’intéressé : « Entendons-nous bien : elle me parle de vérités entrevues, avant et pendant la Traite et l’esclavage des personnes noires et aujourd’hui, pour les justifier ».

 

 

Ajoutant : « Elle veut comprendre pourquoi, aujourd’hui encore, il y a tant de résistance, tant d’embûches parfois, ou tant de tentatives de contournement, quand elle projette de consacre du temps à ce sujet et d’y entrainer le plus grand nombre… ».

 

 

Et M. Pastel de poursuivre : « Quel point commun y-a-t-il entre Levante Pape Diop en Espagne en 2014, Christiane Taubira, ancienne ministre de la Justice en France en 2015, Dembélé et Pogba en Russie en 2018, Prince Gouano à Dijon en 2019, mais aussi Blaise Matouidi en Italie en 2019, Danny Rose en Monténégro en 2019, Pierre Aymerick Aubameyang et Moussa Sissoko en Angleterre en 2019 et enfin, plusieurs étudiants noirs en sociologie à l’université de Lorraine en avril 2019 ?

 

 

La réponse est : « Dans les différents pays que je viens de citer, elles ont toutes été comparées publiquement à des singes, des bonobos ».

 

 

Et l’homme de demander à l’assemblée : « Est-ce-que, en réalité, ce sont des singes, des bonobos ? ». Et d’ajouter : « C’est à vous, en votre âme et conscience de vous donner la réponse. La vérité, c’est que toutes ces personnes disent toutes avoir été touchées dans leur dignité humaine ».

 

 

Ceux qui ont eu un tel comportement à leur égard, ne se sont pas concertés. Cependant, ils ont eu le même reflexe face à ces personnes sur l’échelle européenne. Ils portent en eux ce qui leur a été enseigné comme une vérité qu’ils croient être en adéquation avec la réalité.

 

 

Et M. Pastel de reprendre : « Avoir l’esprit buriné de génération et génération, pendant plus de 500 ans, avec des vérités en complète contradiction avec la réalité, produit un mal relationnel, des frustrations et des conflits incessants, des sociétés disloquées, une paix individuelle et collective falsifiée ».

 

 

Et c’est bien ce que souhaite éviter Mme Mathos et tous ceux qui œuvrent pour la question de l’esclavage, à travers ces commémorations. « Que ces dernières ne soient pas une occasion de réjouissance folklorique, mais bien un temps d’éducation collective, au respect de la dignité humaine, mettant en phase les vérités enseignées et la réalité ! » conclut M. Pastel.

 

 

Et le mot de la fin est revenu à Aissata Seck, qui travaille à la mission de la mémoire de l’esclavage des traites et de leurs abolitions. « La ville de Montceau est un exemple concret contre les propos racistes, la bêtise humaine et le manque d’éducation. Je suis persuadée que nous arriverons enfin à faire entendre un certain nombre de choses à la population. Merci à vous de vous y employer avec nous… ».