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samedi 7 septembre 2019 à 09:52

75ème anniversaire de la libération de Montceau

Marqué par deux "discours" très forts...





Des cérémonies en plusieurs temps (forts) dont celle qui s’est déroulée au pied du monument de la place de l’église.

 

Gilbert Clément, ancien combattant, a conduit ces différents temps forts, orchestrés par Gérard Gronfier, Maire-adjoint chargé de la Tranquillité publique, de la Sécurité et des Anciens combattants, auxquels participaient Marie-Claude Jarrot et de nombreux conseillers municipaux, Jean-Paul Émorine, sénateur, Le député, Raphaël Gauvain, Marie-Thérèse Frizot vice-présidente du département, du commissaire de police, du Capitaine des pompiers, les associations patriotiques,  …

 

 

Avec, en premier lieu, la lecture d’un texte lu par une classe de CM2 de l’école Jean Jaurès. Texte que voici :

 

 

« La Bataille de Galuzot

 

En septembre 1944, les Allemands sont en pleine déroute.

 

Tout autour de MONTCEAU LES MINES, les Maquisards sont passés à l’action, bien avant l’arrivée des alliés.

 

Dès 1943, MONTCEAU LES MINES devient un centre très actif de sabotage et de renseignement s’affirmant comme la capitale résistante de la Région que les Allemands nommeront « Le Centre Noir ».

 

Le trafic ferroviaire est complètement paralysé par des sabotages sur la ligne de PARAY LE MONIAL à CHAGNY.

 

Le 5 septembre, l’effervescence atteint son paroxysme dans tout le bassin minier.

 

Les estafettes se succèdent, les coups de téléphone se multiplient.

 

Les Allemands se préparent à partir, mais vont tenter de franchir, de nuit, la passe de PARIZENOT.

 

Les deux compagnies de la Verrière commandées par le Capitaine Lucien, sont rappelées de SENNECEY LE GRAND, et sont dirigées, l’une sur le Château du Plessis, l’autre sur SAINT ROMAIN SOUS GOURDON.

 

La compagnie de LA GUICHE du Lieutenant TISO est postée en embuscade aux carrières de PARIZENOT.

 

La deuxième compagnie de CHAUFFAILLES du Capitaine JEANNERET est installée à MARIGNY.

 

La première compagnie de CHAUFFAILLES du Capitaine SPADA est envoyée de nuit à POUILLOUX, avec mission d’interdire l’entrée de MONTCEAU LES MINES.

 

Malheureusement, l’ennemi fort de 4 000 hommes et soutenu par plusieurs chars, profite de la nuit pour s’enfuir et, durant trois heures, défile en rangs serrés devant la compagnie de la GUICHE qui ne peut intervenir face à un tel déploiement de force.

 

Le 6 septembre au matin, MONTCEAU et BLANZY ne comptent plus aucun Allemand.

 

Le Capitaine DUBOIS, alias Capitaine MARRAIN, ancien de la coloniale qui n’a pas hésité malgré son âge à entrer dans la résistance, se poste avec sa deuxième compagnie de la Verrerie, à BELLEVUE, dominant MONTCEAU…

 

Le Capitaine MERCIER, alias BENOY, entre, lui, à MONTCEAU avec sa compagnie composée des groupes André et Antoine, et d’une partie de la compagnie Fred, et défile dans les rues pavoisées.

 

Ils y reçoivent un accueil délirant.

 

A son tour, le Capitaine SPADA, dès le matin, quitte POUILLOUX et entre à MONTCEAU. Mais il doit presque aussitôt regagner son poste de surveillance à l’entrée de la ville.

 

Et il était grand temps car une voiture légère et une camionnette ennemies se présentent sur la route du canal.

 

Immédiatement prises à partie par les résistants, les Allemands parviennent à se réfugier dans les bois de l’hôpital de GALUZOT.

 

C’est à ce moment que le Lieutenant TRANSEY (alias EDOUARD) prend position à la SAULE qui domine la voie ferrée, la route et le canal à l’entrée de MONTCEAU.

 

Le matin, un de ses groupes de sabotage avait coupé la voie ferrée selon le plan prévu afin d’éviter toute surprise.

 

C’est là qu’un train allemand est signalé sur l’axe ferroviaire PARAY – MONTCEAU, franchissant le pont de GALUZOT, et s’arrêtant devant la coupure de voie.

 

A la descente du train, les Allemands sont pris à partie par un feu nourri de fusils-mitrailleurs des résistants, installés le long de la voie et sur les hauteurs.

 

Le train est assailli. L’affrontement a lieu avec la participation des deux sticks S.A.S. (Special Air Service) les lieutenants SAS Jean-François PORROT et ROUAN et leurs hommes, parmi lesquels Louis Boério.

 

L’encerclement s’organise, un PC avancé avec le Capitaine GRIVEAU alias Capitaine FRANCOIS, est installé en plein centre du dispositif, tandis que le Capitaine MERCIER et son dispositif s’installent à l’Hôtel de la Bourgogne, place de la Gare.

 

Le Capitaine DUBOIS arrive en renfort et prend position tout au long du train.

 

Mais un convoi automobile est alors signalé sur la route de CIRY LE NOBLE, laissant craindre un instant que les positions résistantes seront détruites.

 

Un second train allemand convoyant des soldats ainsi que des véhicules et matériels lourds, arrive et doit stopper derrière le premier.

 

Le Lieutenant Jean-François PORROT et le Lieutenant ROUAN étant parvenus, sans se faire remarquer, par une manœuvre habile, à quelques mètres de l’ennemi, tentent de négocier avec un médecin militaire allemand, la reddition de l’ennemi.

 

La bataille fait rage et c’est alors qu’une locomotive est envoyée à toute vapeur depuis la gare de MONTCEAU.

 

Elle franchit aisément la coupure de voies et vient se fracasser contre le train allemand !

 

Les Allemands sont pris au piège. A chaque fois qu’ils tentent de se dégager en remontant le talus de la voie en grappes successives, ils subiront le feu nourri et précis des armes automatiques des Maquisards.

 

Depuis près de trois heures de combats, les Allemands sont fous de rage de se sentir ainsi pris au piège, ne parvenant même plus à régler leurs tirs de mortiers.

 

L’affolement de l’ennemi atteint son plus haut degré et certains d’entre eux se mettent à crier : « Kamerad ».

 

Le Lieutenant Jean-François PORROT, avec un courage extraordinaire, se lève et intime à l’ennemi l’ordre de cesser le combat.

 

Ayant pris soin de faire venir des prisonniers allemands pour négocier, il parlemente avec l’officier commandant le détachement et l’ennemi accepte de se rendre, déposant ses armes et se constituant prisonnier.

 

Après avoir réuni les derniers Allemands et rattrapé les fuyards, les prisonniers seront conduits à l’ancien vélodrome de la rue Marcel Sembat avant d’être placés en détention.

 

Cette bataille devenue célèbre permettra à Montceau de recevoir la médaille de la Résistance le 24 avril 1946.

 

En tous cas, ce 6 septembre 1944, MONTCEAU LES MINES est libre ! »

 

Puis, ce fut au tour de Mme Marie-Claude Jarrot, maire, d’évoquer cette page de notre histoire :

 

« La question qui se pose le plus douloureusement, avec la brutalité du souvenir et du remords, est la suivante : comment cela fut-il possible ? Comment cela a-t-il pu arriver ? Un  questionnement, formulé par Simone Veil, que je souhaitais commencer mon propos au moment de commémorer le 75ème anniversaire de la Libération de Montceau… »

Et de poursuivre en rappelant l’action de figures montcelliennes tels que le Docteur Jean-François Porot, Gaston Dubois et Louis Boerio (lire par ailleurs). De parler de Patrie, du Peuple, des angoisses ressenties durant ces 5 années d’occupation.. Et cela, tout en expliquant : « Le vrai patriote s’inquiète du poste qu’il doit occuper dans la patrie mais du rang que la patrie doit atteindre parmi les nations…La patrie dans ce qu’elle incarne de promesse de dignité et de justice, mais aussi d’amour de la France. Comme un devoir… le peuple de Montceau est riche de ses diversités et de ses différences qui nous rapprochent, il est riche de ses espoirs et de ses ambitions qui le grandissent et le tirent vers le haut… il serait indécent pour des habitants d’aujourd’hui de se prévaloir de l’amour de la patrie ou de sa commune pour se permettre de condamner et proscrire, quand la vertu de cette démarche consiste avant tout à pacifier. Sans angélisme ni naïveté, mais avec cette ambition née de la Libération : unir et réunir… »

 

Un discours qu’elle poursuivit par un éloge plusque vibrant de la République, de ses valeurs, de la Liberté qu’elle représente…

 

« Etre libre, ce n’est pas être libre de faire n’importe quoi, n’importe où et n’importe quand.
Etre libre, c’est prendre sur soi une part de coresponsabilité du bien commun.
Etre libre, c’est être souverain.
Etre libre, c’est être combatif.
« La Liberté, ce n’est pas partir, c’est revenir, et agir,
Ce n’est pas prendre, c’est comprendre, et apprendre,
Ce n’est pas savoir, c’est vouloir, et pouvoir,
Ce n’est pas gagner, c’est payer, et donner,
Ce n’est pas trahir, c’est réunir, et accueillir,
La Liberté, ce n’est pas s’incliner, c’est refuser, et remercier,
Ce n’est pas un cadeau, c’est un flambeau et un fardeau,
Ce n’est pas la faiblesse, c’est la sagesse, et la noblesse,Ce n’est pas un avoir, c’est un devoir et un espoir,
Ce n’est pas discourir, c’est obtenir, et maintenir.
Ce n’est pas facile, c’est si fragile, la Liberté. »
Soyons donc auteurs et acteurs de liberté mais aussi auteurs et acteurs de paix. »

 

Et c’est en parlant de l’action que nous devons tous avoir en faveur de la solidarité, de l’entraide, de la citoyenneté républicaine, de la laïcité, de la modération… qu’elle conclut son propos !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 






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