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vendredi 4 octobre 2019 à 17:36

Montceau : 1er grenelle sur les violences conjugales en Saône-et-Loire

  Prévenir, protéger, punir



 



 

 

C’est ce vendredi matin, aux Ateliers du Jour de Montceau-les-Mines que s’est tenu le premier grenelle – en Saône-et-Loire – sur les violences conjugales.

Le 3 septembre dernier, Marlène Schiappa et le gouvernement ont lancé le grenelle contre les violences conjugales en écho au 39 19, le numéro d’écoute anonyme et gratuit destiné aux femmes victimes de violence, à leur entourage, aux témoins ainsi qu’aux professionnels concernés.

 

Ce grand dispositif se conclura le 25 novembre 2019, journée internationale contre la violence à l’égard des femmes. Durant cette période, une centaine de grenelles locaux seront organisés un peu partout sur le territoire national.

 

Avec le soutien de Marlène Schiappa, Amélie Portelli, animatrice du Comité LREM Grand Chalon, référente Égalité Saône-et-Loire et coordinatrice Europe pour la Saône-et-Loire a organisé le premier grenelle départemental en Saône-et-Loire.

 

Ce sont aussi bien des élus, des associations et des responsables de structure qui étaient présents : Marie-Claude Jarrot, Maire de Montceau-les-Mines était accompagnée de plusieurs élus du conseil municipal ; Nathalie Bonnot, déléguée départementale aux droits des femmes et à l’égalité, Florence Batard, Vice-Présidente du Conseil départemental chargée de la lutte contre les violences faites aux femmes ; Colette Perrot, Présidente de la FRSEA (Fédération Régionale des Syndicats d’Exploitants Agricoles) ; Madame Bourgeau Moussaid, Directrice du service pénitentiaire fonctionnel ; Mme Yvoz, CCAS de Blanzy ; Sandra Grillet, Directrice du pôle solidarité et cohésion social de Montceau-les-Mines ; Christophe Laulan, Commissaire de police de Montceau-les-Mines ; Isabelle Dechaume, Conseillère régionale ; Amélie Ghulam Nabi, conseillère déléguée à la jeunesse à Montceau-les-Mines ; l’association Femmes solidaires ; Stop violences sexuelles ; Lydie Fournier pour l’association Le Pont ; Mme Saulnier, Directrice du collège St Gilbert ; Mme Gehin et Mme Samson, infirmière et CPE au collège Jean Moulin ; Mme Gautheron et Guillemot du lycée Henri Parriat ; Jessica Lamas de l’association Parents action, la Sauvegarde 71.

 

Quelques citoyens sont également venus.

 

« Nous devons tendre la main »

 

C’est notamment ce qu’a exprimé Marie-Claude Jarrot au cours de son propos introductif. Elle a d’abord indiqué l’importance de traiter le sujet, dans un espace « cocooninr ». Avant d’ajouter : « C’est de cela dont les femmes manquent terriblement et leurs enfants quand ils sont violentés et assassinés ».

 

Et de poursuivre : « Destinée de malheur, de fatigue, d’épuisement, de maladie, d’infériorité, de manipulation, de mort, tout simplement parce qu’on est une femme. Ce n’est plus possible. Il faut alerter. L’éducation nationale est un lieu d’alerte. On entend des choses. Souvent quand on partage des choses, on dit que c’est sphère privée. Non. Nous devons tendre la main. Quand on commence de recevoir des coups ou des violences verbales, ce n’est pas un théorème. Cela ne s’arrête jamais. C’est une réalité. »

 

Florence Batard, pour sa part indique que la question des violences intra familiales nécessite la présence des acteurs concernés. « On s’interroge sur la violence. Lorsqu’elle touche le lieu protecteur (la famille), c’est insupportable. Les femmes et les enfants sont les premiers concernés, parfois les hommes. On en parle, on essaie d’agir. Pourtant elle est encore présente. Comment faire?L’important est de prévenir dans les établissements scolaires eux-mêmes. Les auteurs de violences ont souvent été victimes. Il peut y avoir des prises de conscience salutaires. La prévention doit être une priorité. L’accompagnement des victimes aussi. Les féminicides [depuis le début de l’année, il y en eu 114 en France] ont souvent lieu au moment où la femme part. Protéger est essentiel. Prendre aussi les auteurs en charge avec des structures spécifiques (au niveau psychologique notamment). Le département a voté un programme d’actions. »

 

14 réseaux Violences Intra familiales en Saône-et-Loire

 

Nathalie Bonnot, déléguée aux violences hommes-femmes, en poste depuis 2004 a fait part de sa démarche et de la nécessité d’élargir aux violences intra familiales. Sur le terrain, elle se dit très impliquée. Elle a participé à mettre en place un réseau VIF dans le département. Les acteurs de ce réseau sont multiples : policiers, gendarmes, travailleurs sociaux, département, CAF, MSA, CHRS, France victime, les associations, les hôpitaux, les bailleurs sociaux, les médecins généralistes etc.

 

Elle souhaiterait des unités médico-judiciaires. Elle s’explique : « Quand une femme est victime de violences, il faut des pièces adaptées pour l’accueillir. »

 

Et de poursuivre : « Il faut un COPIL (comité de pilotage) avec des personnes de terrain, l’accompagnement dans la mise en sécurité et l’accompagnement dans toutes les démarches y compris psychologiques. »

 

Actuellement il existe 14 réseaux VIF en Saône-et-Loire.

 

Pour les créer, « il a fallu une charte de déontologie pour que les professionnels s’accordent sur les mots. J’ai travaillé sur une formation pluri-disciplinaire. Il faut former les gens et travailler sur leurs représentations. On peut toujours évoluer. Il faut savoir ce qui se fait sur le territoire. » a ajouté Nathalie Bonnot.

 

Amélie Portelli a rappelé les chiffres de 2018 : 121 femmes décédées, 21 enfants et 28 hommes. Ce sont aussi des familles qui ont été touchées soit un total de 231 décès.

 

Ce sont 200 000 femmes qui déclarent être victimes de violences conjugales de la part leur conjoint ou ex conjoint. Mais on estime que cela pourrait être en réalité le double, car beaucoup de femmes ont peur des conséquences d’un départ.

 

Prévenir, protéger, punir

 

Dans la deuxième partie de la matinée, les échanges se sont poursuivis autour de trois axes : prévenir, protéger, punir. Le débat était parfois passionné mais est resté toujours cordiale.

 

Le comité local de l’association Femmes solidaires a indiqué que la structure accompagnait plus de 4000 femmes en France. Et elle a aussi mentionné que l’association attendait des engagements fermes du gouvernement. « Les femmes victimes de violences n’ont pas besoin d’un grand débat. Selon le territoire qu’elles occupent, il n’y a pas la même prise en charge (fermeture d’hôpitaux et services de proximité). Les femmes victimes de violences au travail, on n’en parle pas. Une femme qui travaille, quand elle retourne au boulot, cela peut être un lieu de règlement de compte pour l’ex conjoint qui sait où elle travaille. Nous demandons que les associations féministes aient les moyens d’accompagner sans se substituer aux professionnels. » a déclaré la présidente du comité local.

 

Avant de poursuivre : « Nous demandons la création de centres spécifiques : 2 000 places au niveau national, un soutien par rapport aux associations locales. »

 

Les échanges et des réponses spécifiques au territoire ont été données. Le Commissaire de Montceau-les-Mines a ensuite indiqué le travail réalisé concernant la thématique des violences faites aux femmes notamment via des mises à niveau régulières au niveau de l’accueil.

« On a des niveaux de formation. C’est le rôle de chacun, chacune dans le traitement des procédures. On a besoin d’objectivité. c’est compliqué pour les fonctionnaires d’être empathiques et objectifs à la fois. Il ne faut pas qu’on généralise. »

 

Avant d’ajouter : « A Montceau, un énorme travail a été réalisé, notamment à l’accueil. Au niveau pénal, on a des référents, des spécialistes. On est sur plusieurs niveaux d’interventions. Le renseignement, on en a besoin. Il n’y en aura jamais assez. Il faut qu’on détecte les signaux faibles. On n’est pas tous sur le même niveau. Il faut qu’on prenne conscience des problématiques y compris verbales, que les femmes occultent parfois. »

 

Les échanges se sont poursuivis entre sur le poids de la culture, de traditions, l’importance d’éduquer. Trois facteurs majeurs sont à l’origine des violences d’après les personnes présentes : les problèmes identitaires, les problèmes psycho-pathologiques et les problèmes culturels.

 

Il semblerait qu’il y ait des moments où les violences soient plus importantes qu’à d’autres : au moment de la rupture et au moment d’une grossesse notamment.

 

Maillage de proximité et sensibilisation

 

Les discussions entre les différents acteurs présents ont montré la nécessité de renforcer les maillages de proximité à d’autres endroits. A Montceau-les-Mines, des actions en direction des lycéens sont réalisées chaque année, ainsi qu’à Pôle emploi par exemple. Pour les 150 lycéens concernés, ces actions ont souvent lieu autour du 25 novembre, date de la journée contre les violences faites aux femmes.

 

En outre à Montceau-les-Mines, depuis une année, un logement relais existe pour mettre à l’abri les victimes de violences. C’est l’association Le Pont qui les accompagne. La mairie travaille sur l’ouverture d’un deuxième logement.

 

Les échanges se sont poursuivies sur l’importance de l’éducation, de la prévention et des collaborations entre tous les acteurs liés à la prévention, la protection et la sanction.

 

D’autres grenelles sont prévus dans le département : le 4 novembre à la Chapelle-de-Guinchay, le 14 novembre à Autun et le 21 novembre à Chalon-sur-Saône.

Les citoyens peuvent s’inscrire en appelant au 07.56.93.36.93. ou par mail à mcarolineghulamnabi@gmail.com

 

EM

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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