Constat : un nombre croissant de citoyens mécontents s’inscrivent à des stages de désobéissance civile pour élargir leurs modes d’action en vue de défendre des causes sociales ou environnementales.

 

Question : presque un an après un mouvement populaire soulevé emblématiquement par « les Gilets Jaunes », les modes d’actions des mouvements sociaux ont-ils changé en France ?

 

De plus en plus de citoyens veulent en tout cas agir directement, mais de façon non-violente, face à l’urgence climatique et le « sauvetage » de leurs droits sociaux principalement. Trois fois plus de personnes se sont formées chaque mois depuis le 17 novembre 2018.

 

« Pour beaucoup, les formes d’action traditionnelles ne fonctionnent plus« . Les pétitions, les manifestations ou encore les marches ont un impact trop faible en France. 

 

Altermondialistes et mères de famille. Plusieurs associations le proposent, comme Alternatiba ou le mouvement « Extinction rébellion ». Les formateurs sont des habitués de ce type d’actions. Dans le public, on trouve des altermondialistes, des écologistes, des « gilets jaunes », mais aussi des mères de famille et des personnes de 60 ou 70 ans.

 

Il y a quelques jours, nous avons assisté à un de ces stages qui se déroulait à Montceau, avec 25 personnes qui y participant. Etant précisé que « Le nombre idéal ne doit pas dépasser 30 personnes.« 

 

Tout commence par un exercice pratique : « tenter de faucher un champ d’OGM sans violence, sans outils, qui seraient considérés comme des armes. Le tout en devant faire face à un cordon de forces de l’ordre.« 

 

« Stratégies visibles et pacifiques ». Les membres du groupe mettent en pratique les gestes qu’ils viennent d’apprendre, la technique de la tortue ou de l’Anguille

 

Après l’exercice, l’organisateur membre du collectif des Désobéissants, « donne quelques consignes sur la manière à utiliser pour s’adresser aux forces de l’ordre » : « Doucement, on fait ça pour vos enfants !!! »

 

Il ajoute qu’il faut absolument éviter de courir dans leur direction.

 

Gandhi et José Bové en modèles. Gandhi, le pacifiste indien, et plus près de nous, José Bové, le « héros de la lutte contre les OGM ». 

 

Plus récemment, ils ont obtenu quelques victoires : « l‘abandon de l’aéroport Notre-Dame-des-Landes, par exemple, grâce à la résistance de la ZAD, la Zone A Défendre.« 

 

Au fil de la journée, le groupe apprend qu’il vaut mieux mener des actions à visage découvert plutôt qu’encagoulé « pour risquer moins de poursuites devant la justice, ou qu’il est important de prévenir la presse en amont pour donner de l’ampleur à l’événement. »

 

Il faut surtout avoir des revendications claires.

 

« Les stagiaires ont passé une journée riche en partages et repartent fiers de pouvoir transmettre. Avis aux amateurs….« 

 

Fanny