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dimanche 1 décembre 2019 à 05:51

Séance de » baptême » et « mémoriel » à Montceau

Le parking de la CPAM a été baptisé du nom d'Ambroise Croizat



 



Ce samedi matin, le parking de la CPAM a été baptisé du nom d’Ambroise Croizat, syndicaliste et homme politique. En tant que ministre du travail, il est le père de la sécurité sociale et du système des retraites.
 

C’est madame le maire Marie-claude jarrot qui a dévoilé la plaque en présence de Christian Tramoy au titre du PC et de Gérard Burtin à celui de l’institut d’histoire sociale de la CGT en Saône et Loire.

 

La naissance de la sécurité sociale « extrait » du discours de M.  Christian Tramoy PC

 

« Nous sommes réunis pour rendre hommage à un homme dont les générations actuelles ont peine à saisir l’apport au bien être, à l’égalité que représentent les mesures qu’il a porté et défendu tout au long de sa vie, Pour cela il faut se remémorer l’état du pays et les combats qu’il aura fallu mener pour élaborer ce système dont nous bénéficions encore toutes et tous.

 

Construite envers et contre le Capital dans un pays ruiné par la guerre, la Sécurité sociale est probablement le service public qui a le plus changé la vie des Français au siècle dernier.En 1938 en France, il y a sept millions de salariés. Cinq millions d’entre eux n’ont aucune protection sociale. Les deux millions restants ont de vagues assurances sociales. Celles-ci sont nées en 1930 et s’apparentent plutôt à de l’aumône. Certains ont aussi de vagues mutuelles mais elles sont épuisées à la moindre épidémie de grippe. La majorité des gens ne se soignent pas et attendent la mort. C’est l’insécurité totale du lendemain. Cinq millions de salariés n’ont pas de retraite non plus. La seule retraite à l’époque, c’est le cimetière.

 

En 1945 en France, le taux de mortalité infantile est de 100 pour 1 000. Neuf ans après seulement l’institution de la Sécu, on passe à 30 pour 1 000. De 1915 à aujourd’hui, on a gagné près de trente années d’espérance de vie. On le doit essentiellement à la Sécu qui a apporté à tous la possibilité de se soigner et qui a mis à la disposition de tous les grands succès médicaux.

 

Après la guerre, le Conseil national de la résistance (CNR), un groupe de 18 jeunes résistants mené par Jean Moulin avant sa mort, a décidé d’en finir avec cette insécurité du lendemain. C’est l’idée de cotiser selon ses moyens et recevoir selon ses besoins. C’est le sens d’ailleurs de la première intervention d’Ambroise Croizat, ministre communiste de la Libération, à l’Assemblée nationale en 1945 : « Désormais, nous mettrons fin à l’insécurité du lendemain, nous mettrons l’homme à l’abri du besoin,nous ferons de la retraite non plus l’antichambre de la mort mais une étape de la vie et nous ferons de la vie autre chose qu’une charge et un calvaire. » Du programme rédigé par le CNR naît la fameuse ordonnance du 4 octobre 1945 qui institue la Sécurité sociale ».

 

Ce qu’a dit M.  Gérard Burtin

 

« Libéré en février 1943, Ambroise CROIZAT est nommé, par la Confédération Générale du Travail clandestine, au Comité Français de Libération Nationale dirigé par le Général de Gaulle. Il y exerce la présidence de la Commission du travail. Là, entre résistants, mûrissent les rêves du Conseil National de la Résistance et les inventions sociale de la Libération. La sécurité sociale, bien sûr, dont le postulat colore le programme du CNR du 15mars 1944 : « Nous, combattants de l’ombre, exigeons la mise en place d’un plan complet de sécurité sociale visant à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence dans tous les cas où ils sont incapables de se le procurer par le travail, avec gestion par les intéressés et l’État […] dont une retraite permettant aux vieux travailleurs de finir dignement leurs jours… »

 

S’engagent donc deux années de travail, de réflexion et de mûrissement qui aboutiront à l’ordonnance d’octobre 1945, instituant la Sécurité sociale.  En effet, il constitue de fait une classe salariale unifiée, il ôte l’initiative au patronat sur le sujet, il permet à la classe ouvrière de se construire  sans actionnaires et sans prêteurs, qu’il s’agisse de la production de la santé, de celle de la famille ou de celle des retraités…

 

Ce sont donc quatre principes majeurs qui feront la charpente de l’institution envisagée :

 

L’unicité tous les… « risques sociaux » regroupés dans une seule caisse.

 

La solidarité au travers d’un système de répartition entre actifs et non actifs, financé parles richesses créées dans l’entreprise et prélevé par le biais des cotisations sur la masse salariale.

 

L’universalité, sous-tendue par l’idée de soigner toute la population et de suivre dans sa santé, l’individu de sa naissance à son décès ».

 

La démocratie  c’est-à-dire la volonté de confier la gestion de l’institution aux bénéficiaires eux-mêmes, avec à la clé, l’élection des administrateurs par les salariés. »

 

 

C’est madame le maire Marie Claude Jarrot qui clôturera les interventions.

 

« Cette cérémonie illustre cette vision de Bazin qui a écrit «  Une vie sans avenir est souvent une vie sans souvenir. Et inversement. » Et celui d’Ambroise Croizat est important, de tous les ministres du travail il a été celui qui a accompli une œuvre politique au sens noble du terme. Sa prouesse est saluée par au-delà  des appétences partisanes et des combats de paternité historique Et cela n’a pas été de soi , nombreux étaient ceux qui à cette époque ne le voyait pas d’un bon œil. Ambroise Croizat participera déjà à l’élaboration dans la clandestinité du programme du conseil national de la résistance , une profession de foi pour un société juste et solidaire.

 

Si Croizat fut ministre du travail de De Gaulle , c’est je crois que par delà leur personnalité et leurs différences, ils avaient une certaine idée du combat social et de la justice.

 

Avant la création de la sécurité sociale on avait raisonné de manière cloisonnée et parcellaire. On passe ensuite, avec la sécu, d’une logique ou chacun cotise pour soi  à une logique de transfert social ou on cotise pour les autres, ceux dans le besoin. Il était légitime de répondre à la proposition de la section du bassin minier du parti communiste et de donne à ce parking compte tenu de son emplacement si particulier le nom d’Ambroise Croizat. Et je pense que cela n’aurait pas déplu à un certain André Jarrot parce que Montceau a une histoire de solidarité et d’entraide. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 






2 commentaires sur “Séance de » baptême » et « mémoriel » à Montceau”

  1. chimel dit :

    bjr ,

    svp rendons a César ce qui appartient à César lle systéme social qui est toujours le notre a été élaboré par le conseil national de la résistance .par contre Ambroise Croisat est bien celui qui l’a mis en oeuvre notament en élaborant et faisant voter les lois qui permettaient son application .

  2. chimel dit :

    suite :donner son nom au parking de la « sécu » est un geste de reconnaissance bien mérité .