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jeudi 5 décembre 2019 à 05:16

La voix du rêve 

Journées mémorielles autour du « Bassin Minier sous l’occupation ».





 

Ces 3 et 4 décembre l’IHS 71(Institut d’Histoire Sociale) et l’IHSME (Institut d’Histoire Sociale Mine- Energie) co-organisent deux journées mémorielles autour de l’Occupation dans le bassin minier. C’est l’occasion de découvrir plusieurs expositions, des conférences et un film.

 

La première exposition rend compte de la commémoration  du 75ème anniversaire de la découverte du camp de Natzweiller-Struthof, cette exposition permet ainsi de présenter Jean Villeret, l’un des derniers survivants de ce camp et personnage important du film : La voix du rêve qui sera diffusé plus tard.

 

La seconde exposition est une « réédition »d’une ancienne exposition que les organisateurs avaient déjà proposée il y a quelques années. Ces panneaux permettent de mettre en avant des éléments biographiques de plusieurs mineurs locaux entrés en résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. L’occasion de retrouver des éléments d’Elsof Leroy ou de Louis Aublanc pour n’en citer que deux.

 

Deux expositions sont également mises à disposition par les archives départementales et traitent de la résistance et de la déportation des militants politiques ou syndicaux en Saône et Loire mais également du « retour des camps ». Ce sujet reste peu abordé ou peu traité alors qu’il s’agit d’un élément important de l’expérience de la déportation. Comment reprendre une vie ? Peut-on reprendre une vie ? Comment aborder les événements vécus ? Quels freins, tabous étaient présents dans la société de l’époque ?

 

A l’étage l’exposition mise à l’honneur est apportée par la FNDIRP (fédération nationale des déportés, internés, résistants, patriotes.)

 

Enfin, ce mardi après midi était l’occasion de la projection d’un film : La voix du rêve. Ce documentaire, diffusé en quasi avant première rapporte les expériences des derniers survivants du camps de concentration Natzweiller-Struthof. Le titre est important. La voix du rêve était une chanson composée par un déporté du camp : Arthur Poitevin. Les déportés chantaient murmuré ce chant. On ferme les yeux pour reprendre le rêve, le rêve du retour, le rêve de chez soi.

 

Le documentaire présente ainsi la mise en place du camp de concentration. Ce camp qui est présent aujourd’hui sur le territoire français n’a pas été construit pour « donner un camp à la France ». En effet, la région alsacienne était « annexée » par les nazis. Aussi, lorsque le régime nazi annexait un territoire, elle y construisait des camps de concentration. Il s’agissait là du « package » de l’annexion.

 

Le film propose des images actuelles du camp, des images d’archives et des témoignages de plusieurs survivants. C’est toujours le même effroi. Le sang se glace à chaque événement rapporté par les survivants ou à chaque explication des historiens intervenants dans le film. On nous explique comment le camp s’est muni d’une chambre à gaz conçue pour des expérimentations médicales sur des gaz de combats, et comment elle s’est trouvée modifié pour permettre la gazage d’une centaine de juifs censé nourrir la « collection »  du Docteur Hirt qui cherchait à « conserver » des « exemplaires de la race juive » comme on conserve des fossiles de dinosaures. On plonge dans l’horreur. Le public connait la Seconde Guerre mondiale, la déportation, la Shoah, mais chaque nouvel élément appris nourrit l’effarement.

 

L’un des protagonistes du documentaire était présent lors de cette projection et a pu échanger avec le public présent en nombre. On note que des élèves du lycée Henri Parriat étaient présents dans l’auditoire. Il s’agit là d’un moment de construction de mémoire. Jean Villeret, 96 ans parle de son expérience, de ses souffrances, de son arrestation, de sa déportation…Les organisateurs l’ont dit et Jean Villeret l’appuie : « Il ne reste plus grand monde ». Les lycéens d’aujourd’hui sont dans les derniers étudiants qui auront accès aux discours physiques des survivants de l’horreur. Il est question de construire un commun. Jean Villeret dit « Ce qui nous est arrivé peut vous arriver, on ne pensait pas que ça pouvait arriver ».

 

En conclusion, ce fut l’occasion de rendre hommage à Raymond Renaud. Monsieur Renaud vivait à Montceau et fut déporté, après plusieurs arrestations, au camp de Buchenwald en 1943.

 

Un moment fort qui nous renvoie à la précarité de la paix et à la nécessité de penser en termes d’éducation pour ne pas oublier et surtout ne pas recommencer.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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