Montceau-les-Mines
Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation
Le dernier dimanche d’avril marque chaque année la journée nationale du souvenir des victimes et héros de la Déportation.
Cette Journée nationale du souvenir des victimes de la déportation, honore la mémoire de tous les déportés sans distinction et rend hommage à leur sacrifice et
a pour vocation de rappeler à tous ce drame historique majeur, les leçons qui s’en dégagent, pour que de tels faits ne se reproduisent plus.
En raison du confinement, les commémorations prévues ce jour ont été annulées.
Malgré cette annulation, de nombreuses municipalités ont tenu à maintenir un dépôt de gerbe.
La Maire de Montceau-les-Mines, Marie-Claude Jarrot et Gérard Gronfier, Maire-adjoint chargé de la Tranquillité publique, de la Sécurité et des Anciens combattants ont procédé à un dépôt de gerbe et observé une minute de silence au monument aux morts de la Résistance et de la Déportation de Bel Air.
Intervention de M.C Jarrot
« La situation à laquelle nous sommes confrontés depuis quelques semaines est inédite. Inédite dans sa forme, dans son étendue mais aussi dans les conséquences auxquelles elle nous contraints.
Qui aurait pu imaginer en effet se résoudre à accompagner nos défunts dans des espaces de recueillement quasi vides, ajoutant du désarroi à la peine des familles et des proches ?
Qui aurait pu aussi imaginer pouvoir honorer la mémoire de nos compatriotes disparus sur des lieux de mémoire laissés à la seule compagnie du premier magistrat de la Ville et d’un porte drapeau ?
Sans doute personne.
Et pourtant, c’est ce qu’il nous revient de faire aujourd’hui. Au nom de toutes les Montcelliennes et les Montcelliens. Au nom du peuple de Montceau.
Ensemble, unis par la pensée et réunis par cette responsabilité collective, nous saluons, comme chaque dernier dimanche d’avril, la mémoire des victimes de la Déportation.
Il s’agit là d’un devoir. Parce que contrairement à un virus contre lequel, et nous l’espérons le plus rapidement possible, la science trouvera un vaccin, il n’existera sans doute jamais d’antidote à toute idéologie violente et destructrice qui se propage, et l’histoire du XXème siècle nous l’a prouvé, telle la pire des pandémies.
Face à cela, nous devons résister et rappeler le parcours ou la mémoire de celles et ceux qui ont porté dans leur chair, dans leur cœur, et pour leur vie entière, les traces indélébiles de ces mois ou ces années de misère à l’issue desquels certains ont pu s’en sortir et reprendre leur vie et leur place dans la société.
Certainement qu’au cœur-même de l’ignominie, les beautés de l’âme humaine et les forces du courage se sont révélées à quelques uns pour s’entraider ou se soutenir durant l’horreur de ces camps où des hommes ont conçu et exécuté le pire des crimes mais où d’autres ont résisté en réinventant chaque jour la solidarité.
Pour ceux aujourd’hui d’entre les Montcelliennes et les Montcelliens, qui se portent le mieux dans cette période de confinement ou d’isolement, puisse le temps qui leur est offert, qui nous est offert, nous permettre de se découvrir ou se redécouvrir des âmes solidaires, des âmes de bonté telles qu’il y en a tant ici sur notre territoire.
Ces mots de bonté et de solidarité qui prennent tout leur sens en ces jours. Ces mots qu’il nous est si agréable de décliner par des actes au quotidien.
A l’inverse de ces mots qui ont manqué aux libérateurs des camps ou se sont refusés à leurs rescapés pour tenter de qualifier cet abîme de souffrance dans lequel ils ont été plongés, les poussant, jusqu’à leur dernière force, à pousser contre leurs bourreaux une clameur que rien n’aurait pu éteindre.
Puisse aujourd’hui en tous cas cette cérémonie donner au mot de souvenir son sens le plus ardent pour que ne jamais s’éteigne la flamme de la mémoire. Cette mémoire dont Paul Valery nous rappelle qu’elle est l’avenir du passé. »
J.L Pradines