Montceau-les-Mines : Eolane, première mi-temps.
Des questions sur la reprise d’activité.
Comme nous l’avions indiqué ce jeudi s’engageait une séquence décisive pour l’entreprise montcellienne. Un CSE avait lieu avec un ordre du jour en deux parties : reprise de l’activité et perspective quant à l’avenir de l’entreprise. Comme nous l’avions anticipé, la densité de cette réunion n’a pas permis de traiter tous les points envisagés.
Aussi, une suspension de séance est intervenue avant d’aborder les questions liées à la suppression de l’activité d’Eolane. Cette suspension prévisible et attendue repousse le second point de l’ordre du jour à mardi prochain.
En fin d’après-midi, des représentants des salariés ainsi que Marie-Claude Jarrot, Guy Souvigny et Ralph Blindauer, avocat, nous recevait en Mairie.
Les points abordés aujourd’hui étaient assez technique et locaux. C’est pourquoi la réunion a été conduite par le directeur de site et non le PDG qui semblait avoir pris la main sur le dossier Eolane. Il sera présent mardi prochain.
Au programme de la réunion de jeudi : chômage partiel, justification de la reprise d’activité avant la fin du confinement, présentation des conditions sanitaires et activité sur le site de Montceau. Les salariés expliquent que les modalités du chômage partiel ont été mises en place et respectées assurant un salaire entier aux employés de l’entreprise. Sans décrire précisément les mesure mises en place, Alain Schleich, représentant des salariés assurent que les risques sont réellement minimisés à l’intérieur des bâtiments d’Eolane.
Deux points méritent une attention particulière et permettent d’anticiper la réunion de la semaine prochaine.
Pourquoi reprendre l’activité avant la fin du confinement ?
Les 2/3 de l’activité montcellienne sont liés aux productions d’autres sites. Les différents sites produisent ainsi des sous-ensembles qui sont ensuite assemblés pour obtenir un produit fini. Ainsi, certaine productions devaient reprendre car considérées comme prioritaires. Or, si le site montcellien ne reprenait pas, certains produits se trouvaient bloqués, d’où la réouverture. Pour Marie-Claude Jarrot, cela prouve bien qu’Eolane Montceau est inclus au sein d’un groupe et que le site n’a finalement pas d’indépendance réelle. Il s’agit là de l’argument présenté par l’entreprise pour justifier d’une fermeture : le site n’est pas rentable. Or s’il appartient à un groupe la question de la rentabilité individuelle d’un site ne peut être invoquée pour justifier de suppressions. C’est aussi la position de Maitre Blindauer.
De plus, l’activité montcellienne n’a de visibilité que pour les trois prochains mois. Se pose alors la question de savoir si cela laisse présager d’une future fermeture définitive du site.
Le contexte actuel donne une résonnance particulière à ce dossier dont Maitre Blindauer et Marie-Claude Jarrot se font l’écho. En effet, Mme le Maire estime que : « Plus que jamais, la question de la relocalisation et du patriotisme économique est nécessaire ». L’avocat explique ainsi le besoin que la France a de conserver des industries stratégiques et pour lui, l’électronique est un secteur important dans le domaine de l’indépendance nationale.
« Les entreprises ne peuvent plus se dédouaner », Marie-Claude Jarrot reprend la division gaulliste de l’organisation d’une entreprise : 1/3 investissement, 1/3 salaire et 1/3 actionnariat. Elle explique qu’aujourd’hui, la priorité va à l’actionnariat en occultant les autres dimensions. Il est impératif, pour elle, que les entreprises françaises se placent également dans une démarche citoyenne.
Alain Schleich et Ralph Blindauer rappellent que les élus et les pouvoirs publics sont présents et actifs dans leur soutien à Eolane et assurent de leur absolue motivation à conserver les emplois sur le bassin. Il en va du dynamisme du territoire mais également d’un impératif économique plus large dans ce contexte de crise.