Migrations, Terre d’accueil d’hier à aujourd’hui
Une première journée aux Ateliers du Jour
Ce vendredi après-midi, les Ateliers du Jour ont accueilli pour la première fois en Bourgogne Franche Comté une journée dédiée aux migrations, journée construire autour conférences-débats et de propositions artistiques orchestrées notamment par la Compagnie Zumbo.
Pour les organisateurs, cette première sur le territoire de la CUCM avait tout son sens : un territoire où l’épopée industrielle se mêle avec plusieurs vagues migratoires, des morvandiaux aux polonais en passant par les italiens, les portugais ou encore les chinois et les maghrébins.
Les Ateliers du Jour en sont un témoignage, lieux accueillant une chaudronnerie dans le passé.
Et la ville du Creusot est ainsi passée de 3000 habitants en 1850 à 13 000 habitants en 1900.
Les premiers migrants étaient issus de la campagne. Et la ville du Creusot a même accueilli près de 1000 chinois en 1900.
Aujourd’hui 6,4 % de la population de la région Bourgogne Franche Comté a ses origines dans la migration.
Il s’agit de personnes qui n’ont pas eu d’autres choix que de fuir leur pays, des conditions climatiques, politique etc.
Le projet présenté ce vendredi aux ADJ répond ainsi à un réel enjeu : favoriser la sensibilisation à la migration et la contribution de celle-ci au territoire. C’est un acte d’éducation et de citoyenneté.
« Tout cela, c’est l’histoire de l’immigration, de l’humanité » a ajouté Lilian Lucchesi, élue en charge du projet.
« Montceau-les-Mines n’existerait pas sans les différentes populations qui y sont venues » MC Jarrot
C’est ce qu’a voulu rappeler Marie-Claude Jarrot au cours de son discours, poursuivant ensuite l’histoire et les apports de l’immigration pour le bassin minier.
Et de préciser qu’il y a encore des messes en polonais à Montceau-les-Mines et que des jumelages existent toujours avec des villes de Pologne, du Portugal ou d’Italie.
Aujourd’hui, Marie-Claude Jarrot parle d’un accueil « plus discret pour éviter la stigmatisation. Un accueil qui n’est pas préparé, est un accueil qui ne réussit pas » a-t-elle conclu.
David Marti, Maire du Creusot et Président de la CUCM a ensuite pris la parole pour saluer l’initiative, sur un sujet « dont on parle souvent de manière négative ».
« Ici cela est fait de manière objective. Je suis très heureux que vous ayez choisi le territoire pour débuter cette série. »
Puis poursuivant sur l’immigration : « L’immigration choisie, elle n’est pas contestée, elle n’est pas contestable. Dès qu’on parle d’immigration imposée, le paradigme change. » Or les conditions de vie, les dictatures politiques sont des raisons majeures de l’immigration à l’heure actuelle.
« On choisit rarement de quitter son pays. Sur le territoire, nous sommes plutôt exemplaires. Mais analysons les choses. Soit ils partaient, soit ils mourraient. Ces personnes, on leur dit, on vous accueille, mais vous repartez dès que possible. Je crois qu’on ne doit pas se cacher quand on accueille. On va continuer tant qu’on pourra et dans les meilleures conditions possibles. » a-t-il poursuivi.
Avant de revenir à l’actualité : « Regardons ce qu’a apporté la fermeture des frontières : le repli sur soi. Si elle avait duré 6 mois ou plus, ce que réclamait certains, ce serait synonyme de mort. C’est une des leçons. La vie passe par l’ouverture, le mélange des cultures et les échanges de biens et services, autant que faire ce peut. »
Et de conclure : « peut-on se sentir profondément français en étant fils ou fille d’immigré ? J’ai la réponse. Oui. Opposer l’origine et le sentiment d’appartenance à un territoire est d’une idiotie totale. Le travail que vous avez fait est remarquable. Je suis très fier de vous accueillir sur ce territoire ».
L’après-midi s’est ensuite articulé autour des conférences et animations artistiques avant de se conclure dans la soirée par une représentation aux ADJ.
Les expositions seront encore présentes aux ADJ et à la médiathèque, de quoi nourrir des réflexions sur le thème des migrations pour ceux qui n’auraient pas pu être présents ce vendredi après-midi.
EM