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jeudi 1 octobre 2020 à 05:39

Eolane : une « justice rendue au nom du peuple français » inadmissible selon Alain SCHLEICH

Et des juges qui « viennent d’ouvrir la boîte de Pandore »



 



Quelques heures après le rendu du jugement du dossier de l’entreprise Eolane, nous avons contacté Alain Schleich pour prendre la mesure et aussi le sentiment général face aux décisions présentées.

C’est en effet ce 30 septembre que le jugement du tribunal de commerce de Chalon-sur-Saône a été rendu face à Eolane, demandeur de la procédure. Il est rappelé que le 21 septembre dernier, l’entreprise SAS Eolane Montceau a été mise en cessation de paiements, cessation de paiement dont la date est finalement ramenée au 8 août dernier à la fin du jugement.

 

A la première lecture du jugement, Alain Schleich a un premier sentiment, celui d’un jugement « d’une légèreté incroyable ». Il dénonce le fait que malgré le sérieux dossier montrant le démantèlement du site montcellien orchestré par l’employeur, ce dernier peut arriver tranquillement devant le tribunal.

 

« Entendre dire : justice rendue au nom du peuple français, c’est inadmissible, surtout quand la justice a cette négligence coupable » nous a-t-il déclaré.

 

Et de poursuivre : « Les juges viennent d’ouvrir la boîte de Pandore, qui permettra à Eolane de poursuivre leur carnage. Ils n’hésiteront pas à fermer d’autres sites français. On est le 3e site à être fermé de cette manière. »

 

Et de revenir sur la méthode du groupe : « On augmente la charge de travail des sites survivants en enlevant du travail ailleurs. Les autres groupes avaient 9 sites en France. Nous ce sera 6. On peut même imaginer la poursuite de la baisse de 2 à 3 sites. »

 

Un « jugement de complaisance » pour permettre à l’employeur d’améliorer ses performances

 

C’est aussi l’autre évaluation de la situation que tire Alain Schleich : « En faisant un jugement de complaisance, l’employeur améliore les performances des autres sites et enrichit ses actionnaires. »

 

Pour le représentant du CSE, le jugement n’a pas tenu compte des éléments apportés par le CSE et a entendu seulement l’employeur, un employeur qui s’est déclaré en cessation de paiement et connaissant de grandes difficultés depuis le début du mois d’août.

 

Pour Alain Schleich, jusqu’en juillet, l’entreprise a pillé le site. Et quant au mois d’août, il s’agissait de la période de vacances annuelle, une période pour laquelle le CSE assure que l’argent était provisionné depuis plusieurs années pour payer les salaires des salariés.

 

Le jugement ouvre une période d’observation de 6 mois

 

C’est avec étonnement qu’à la lecture du jugement, on peut découvrir que le juge a ouvert une période d’observation de 6 mois. De quoi s’agit-il ? En théorie, c’est une période durant laquelle l’entreprise devrait mobiliser toute son énergie pour redresser la situation, chercher des clients, des partenariats, voire un repreneur. C’est de la théorie. Car dans la pratique et comme le rappelle Alain Schleich, le site montcellien est vide. Il est impossible de reprendre le travail. « On n’a plus rien à faire. La logique aurait été la liquidation judiciaire » précise-t-il.

 

La période d’observation pourrait aller jusqu’à 6 mois. Toutefois l’entreprise aurait les moyens de payer les salaires pour 45 jours, ce qui devrait ramener la fin de la période d’observation au 10 novembre prochain.

 

Pour le mois de septembre, c’est l’AGS (le régime de garantie des salaires) qui va payer les salaires et non pas l’entreprise. Le tribunal va chercher un repreneur pour un site qui ne possède ni machine ni client, relève le CSE.

 

Il faudrait donc un miracle pour que l’entreprise soit reprise, car le repreneur reprendrait finalement seulement les locaux et les salariés.

 

Alain Schleich voit donc cette manœuvre comme une période pour les salariés pour se reprendre avant de se retrouver à Pôle emploi. « C’est une forme d’accompagnement de la part du tribunal, vers la sortie ».

 

Le refus de la cour d’analyser la situation du groupe

 

A la lecture des décisions de la cour, Alain Schleich regrette aussi que la cour ait refusé d’analyse la situation financière du groupe afin de se focaliser uniquement sur le site montcellien. Le CSE demandait une extension du redressement judiciaire à l’ensemble du groupe.

 

Et de préciser : « Si ce redressement avait lieu, on repartirait à la case départ, avec la recherche d’un repreneur pour l’ensemble du groupe. Les pigeons cette fois-ci, ce serait les deux actionnaires crapuleux du groupe ».

 

Et Alain Schleich continue d’en rager : « Avec tout ce qu’on a publié sur le pillage et que les juges prennent la version de l’employeur, c’est inacceptable. »

 

Et de s’inquiéter aussi pour l’AGS qu’il voit réduire petit à petit année après année et qui devrait disparaître selon lui dans moins de 10 ans.

 

Ce jeudi matin, les salariés vont se retrouver pour échanger sur le jugement rendu ce mercredi et une nouvelle fois traverser cette période coude contre coude.

 

EM

 

 

 



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2 commentaires sur “Eolane : une « justice rendue au nom du peuple français » inadmissible selon Alain SCHLEICH”

  1. gilbert71 dit :

    le site est vide …la faute a qui ? il fallait garder cette machine ,maintenant …..