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jeudi 1 octobre 2020 à 15:12

Réunion des salariés sur le site d’Eolane

Informations sur le jugement et conséquences pour les salariés



 



 

Ce jeudi matin, les salariés d’Eolane étaient réunis sur le site afin de prendre connaissance du jugement rendu mercredi au tribunal de Chalon-sur-Saône.

Alain Schleich a apporté pendant près d’une heure les informations concernant le jugement rendu et en a expliqué les conséquences aux personnes présentes.

 

Encore ce jeudi matin, Alain Schleich a répété : « Le juge et le parquet ont validé une escroquerie. Ils transfèrent le coût de la fermeture à la société ».

 

Avant de poursuivre sur l’issue : « Il n’y aura probablement plus de solution positive. C’est une façade de justice de nous offrir 45 jours. »

 

Au 19 novembre donc, l’entreprise Eolane (site de Montceau-les-Mines) devrait mettre la clé sous la porte. « La justice va dans le sens des patrons voyous » commente Alain Schleich avant de revenir sur les réactions des salariés.

 

45 jours pour faire un deuil et souffler

 

Pour Alain Schleich, le jugement n’est pas très lisible pour les salariés. Ceci dit, ils auront 45 jours pour souffler.

 

45 jours aussi qu’Alain Schleich compte bien mettre à profit. « On ne peut changer les choses que par une pression sur le parquet et l’administrateur judiciaire. ».

 

45 jours aussi de délai virtuel : « Soit on trouve un repreneur ou une extension du dépôt de bilan à tout le groupe. A nous d’agir sur ces deux personnes (parquet et administrateur judiciaire) pour les amener à réfléchir sur ce choix présent. On a quasiment aucune chance. » a-t-il indiqué avant d’ajouter : « Ce sont les gens qui ont le pouvoir qui peuvent changer la décision. »

 

45 jours aussi pour mettre en place des actions, monter d’un cran dans une violence symbolique, a aussi précisé Alain Schleich.

 

Et un des salariés présents de répliquer : « En résumé, on est en guerre. »

 

« Jusqu’au bout, on veut dire notre soif de justice » Alain Schleich

 

C’est aussi ce qu’il faut retenir des efforts mobilisés dans les prochaines semaines par les salariés. Alain Schleich qui considère que le parquet n’a pas joué son rôle, rappelant que les juges ont refusé d’analyser la cessation de paiement dans le détail et qu’ils n’ont pas tenu compte des demandes du CSE.

 

Il met en avant un sentiment d’injustice : « Les salariés prouvent qu’il y a escroquerie, le système judiciaire s’en moque. On n’est plus dans un système démocratique. »

 

Aujourd’hui les salariés vont poursuivre leurs actions afin de jouer un rôle d’information pour les autres groupes. « Il faut s’indigner de ce qu’il se passe. C’est notre devoir. On est peut-être les derniers à sortir avec des indemnités, aussi exécrables soient-elles » a conclu Alain Schleich.

 

L’entreprise fera donc l’objet d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) judiciaire, au strict minimum légal. Mi-décembre tous les salariés devraient être licenciés après une nouvelle audience le 19 novembre prochain. Il y aura donc 3 semaines pour procéder à la liquidation judiciaire après le dernier jugement et licencier 77 salariés.

 

« le sentiment de se faire baiser la gueule » Franck

 

A la sortie de la réunion de ce jeudi matin, les salariés ont encore passé un moment à échanger ensemble à se soutenir et à témoigner leur écoeurement et leur colère.

Franck et Mohamed, deux élus du personnel ont ainsi témoigné.

Franck, 38 ans de carrière, n’a plus qu’un an à travailler avant de pouvoir prendre sa retraite. « On a été manipulé. L’État est complice de cela. Le procureur n’a pas été vindicatif. » regrette-t-il.

 

Mohamed, élu du personnel, a encore 20 ans de travail devant lui : « Notre avocat nous dit qu’il y a des recours. On n’a pas voulu lire ce qu’ils ont proposé [dit-il en parlant du dossier apporté par l’avocat du CSE devant la cours]. Les tribunaux de commerce sont un peu orientés. Ce sont des personnes qui ne sont pas du milieu, qui ont des petites PME. Ils laissent faire les patrons. Au final c’est l’AGS qui paie, c’est-à-dire les fonds publics, donc encore nous et pas l’entreprise ».

 

Et de rappeler que l’entreprise a reçu des subventions sans demande de contre-partie de la part de l’État.

 

Les deux élus considèrent s’être toutes les chances, avoir travaillé jusqu’au bout alors qu’ils auraient pu faire des grèves et des manifestations.

 

« Le PSE est plus important pour nous que le plan de cessation d’activité. Au final il n’y aura pas d’accompagnement. » ajoutent-ils amers.

 

Un système mal foutu, la question d’un éventuel repreneur… tout tourne dans leurs esprits. A présent, les salariés ont surtout 45 jours pour digérer. Ils considèrent que ni leur travail ni la souffrance résultante de la situation ne sont appréciés à leur juste hauteur. « On en a avalé. On voulait donner une chance. On a attendu. Notre crainte était fondée » a ainsi conclu Mohamed.

 

Alain Schleich de son côté a d’ores et déjà reçu une invitation pour mardi prochain 16h pour une nouvelle réunion du CSE en présence du pdg de l’entreprise et de la nouvelle administratrice judiciaire Mme Loiseau.

 

Les salariés feront encore parler d’eux pendant plusieurs semaines.

 

EM

 

 

 

 

 

 

 



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