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mardi 6 octobre 2020 à 10:39

Social – Rencontre Eolane Montceau à Neuilly-en-Thelle du 5 octobre 2020

Leur message : "Partager notre expérience nous semble important..."





Comme ils l’avaient annoncé, les salariés de l’entreprise montcellienne ont poursuivi leurs actions. Hier, ils se sont rendus dans l’Oise où se trouve un autre site du groupe. 

 

Ci-dessous, retrouvez leurs « impressions » après cette journée, le communiqué technique sur Eolane et le  tract diffusé au salariés de Neuilly-en-Thelle et ceci « à l’aube » d’une nouvelle journée d’action…

 

 

 

Commençons par leur communiqué  :

 

« Les sites français d’Eolane sortent progressivement d’une période de chômage partiel suite à l’attaque informatique du 21 septembre dernier, jour de calamité pour ce groupe international.

 

Pire encore pour le site d’Eolane-Montceau envoyé en enfer ce même jour lors de cette funeste réunion de CSE exceptionnelle qui a conduit tous les salarié au tribunal de commerce le 24 septembre, et sur le chemin de l’inéluctable liquidation judiciaire.

 

Mauvais présages, malchance ou négligences coupables. La question ne se pose pas vraiment pour la collectivité qui paye à tout va sans regarder de trop près tous les dysfonctionnements d’un groupe spécialisé dans sa victimisation et le renvoi de l’addition sur les autres, et cette fois un substitut de rançon.

 

Bien sûr que les difficultés sont réelles au moment de la présentation des faits et qu’il y a urgence à y remédier. Pour autant, prendre le temps d’en comprendre le contexte et les raisons serait la moindre des choses pour ceux qui payent ; de même pour les salariés, tant en perte d’emplois qu’en perte de salaires.

 

Notre système informatique, passoire ou victime de piratage imparable ? Quels choix et vitesse de remise en fonctionnement, de sécurisation ? Voilà bien des pouvoirs exclusifs de la direction générale. De ces choix découlent d’office la période de mise à contribution de la collectivité qui paye le chômage partiel. Et chaque jour supplémentaire a un coût substantiel avec une majorité des 2000 salariés impactés en France.

 

Sauf pour le site montcellien qui fait dans le paradoxal à répétition. En septembre, il n’y a plus de charge de travail, mais aucune demande de chômage partiel n’est faite. Ce sont les AGS qui ont payé les salaires ! Quasi zéro travail en octobre, paralysie informatique en plus, mais toujours aucune demande de chômage partiel pour ce site d’exception. Le groupe opte pour de la modulation basse intensive à perte.

 

Serait-il problématique de demander à la DIRECCTE d’étudier le dossier d’Eolane-Montceau ? Sans doute, vu la décision de justice d’accorder une période d’observation jusqu’au 19 novembre, cela après avoir entendu en audience Eolane se dire encore capable d’assumer environ 45 jours de trésorerie. Et de prétendre simultanément recevable sa déclaration de cessation de paiement rétroactivement depuis mi-août …

 

En conséquence, le groupe Eolane va payer les salaires de Montceau en octobre et début novembre. Les apparences seront sauves et la normalité remise en premier plan. Le train repart sur les rails. D’abord une phase d’observation permettant soi-disant une ultime issue positive, puis la liquidation judiciaire fortuite. Au final, la singularité et le scandale de la faillite organisée de ce site de production seront banalisés à vil prix.

 

Puis viendront la période d’oubli, le déni des contributions de ce site à l’essor du groupe dans sa période exaltante d’aubaines. Leur post-vérité sera une fois de plus réécrite par ces dirigeants qui portent la responsabilité d’une gestion blâmable et du sacrifice des piliers de l’édifice, les uns après les autres. Il n’en restera bientôt qu’une vision idéalisée d’un produit à vendre, le groupe dans sa totalité.

 

Pour l’anecdote, la cessation de paiement a été validé au motif de : « La société EOLANE MONTCEAU fait état d’un passif exigible de 527 637 euros et déclare disposer d’un actif disponible de 271 000 euros », soit un déficit de 256 636 €* pour pouvoir honorer ses factures, l’équivalent d’un mois de salaires des 77 bannis.

 

Revenons à 2017, au moment où HIVEST est entré au capital comme actionnaire ultra-privilégié et que l’actionnaire historique, M. Paul RAGUIN a verrouillé ses intérêts dans un protocole de conciliation hors de prix. L’ardoise a été répartie entre tous les sites, dont Montceau pourtant visé parmi les sites à fermer. Nous avons dû nous acquitter malgré nous de 238 000 €*, soit environ ce qui nous a manqué au tribunal.

 

Pendant que le projecteur est mis sur Montceau, les affaires lucratives continuent pour le châtelain par ponctions annuelles du même ordre de grandeur que le déficit 2020 fatal à Montceau. HIVEST attend son heure avec impatience pour rentabiliser sa mise. Et personne pour financer sérieusement l’essor du groupe !

 

D’ici quelque temps, plus personne ne se souviendra que la collectivité aura épongé les dettes, celles d’aujourd’hui et celles à venir. L’épouvantail de la pérennité de tous les emplois laissera vite la place à un groupe qui se portera de nouveau comme un charme, sur terrain privé. »

 

Leurs impressions 

 

« 5 octobre 2020

 

Rencontre entre les salariés de Montceau-les-Mines et ceux de Neuilly-en-Thelle (Oise)
Temps de circonstance, pluvieux, triste. Cinq heures de voyage, peu importe pour les messagers. Ce lundi 5 octobre, le site Eolane de Neuilly-en-Thelle, dans l’Oise, vient de sortir d’une période de chômage partiel. Les quelque 80 salariés sont de retour, soit environ l’effectif du site montcellien.

 

Échanger avec le personnel de Neuilly-en-Thelle permet de mesurer combien la boussole Eolane est indéterminée pour les salariés dans la compréhension de la stratégie du groupe. Ils cherchent des repères, des certitudes qui ne seront pas satisfaites. Cette première rencontre est un moment privilégié. Montceau bénéficie d’une compassion sincère.

 

L’exemple de notre sort fait peur, leurs regards parlent.

 

L’émotion entre collègues dépassera l’objet du voyage qui consistait initialement à partager notre expérience de trois années de sursis sous la menace de fermeture et de licenciements. L’humain s’est retrouvé spontanément à sa place et c’est la plus belle leçon de cette journée. Laissons la technique pour plus tard. La remise d’un tract permettra cette compréhension différée.

 

Chacun est suspendu à une décision des dirigeants du groupe, bonne ou mauvaise, tôt ou tard. Quand il n’y a plus de cap visible, le désarroi prend le dessus. Dans la durée, cela est usant. Cap 2020 a été annoncé en 2017 et les brumes de Cap « Bermudes » nous envahissent depuis mi-2019. Ici le résultat délétère est palpable. La machine à sous d’Eolane dérive vers la machine à broyer.

 

Un premier contact a été pris avec la mairie. Pour une commune de moins de 4000 habitants, l’importance du site Eolane et de ses emplois est évidente. L’expérience de Montceau est prise au sérieux. Il n’est pas encore question d’alarme, mais de vigilance. Message bien reçu.

 

Déjà le moment de repartir avec l’impression d’avoir encore tant à dire. La météo n’a pas été favorable, mais les discussions se sont tout de même prolongées sous la pluie. Il a fallu improviser un abri de fortune. Merci à vous collègues d’infortune pour ces instants de vérité. »

 

Le tract distribué à Neuilly-en-Thelle

 

« Nous, les 77 salariés restants du site de production de Montceau-les-Mines sur les 230 d’origine, nous voilà aujourd’hui confrontés à la perte de tous nos emplois.

 

Après avoir travaillé de notre mieux durant des années, après avoir mis toute notre énergie pour produire et livrer du matériel de qualité, le groupe Eolane nous dit cyniquement que nous sommes devenus de trop. Après avoir été leurs colibris dévoués.

 

Ils vont diront que nous ne sommes pas rentables, que nous avons fait des pertes cumulées toutes ces dernières années. Ils vous diront qu’ils ont fait tout leur possible pour nous soutenir, nous accompagner, tenter de trouver des solutions. N’en croyez rien !

 

Un groupe, c’est comme une grande famille. Il y a les photos souriantes, il y a la réalité du quotidien et ses injustices. Comment peut-il y avoir sous la même direction générale des sites florissants et d’autres en déclin ?

 

Ils vous diront qu’il y a des terres arides et d’autres pas. Et nous qu’il faut une équitable répartition des graines et de l’eau. Mais ce sont eux qui décident et ce sont eux qui organisent et provoquent les situations, confortables ou non dans chacun des sites.

 

Ils se sont mis à piller méthodiquement notre site depuis un an. Tout y est passé, nos clients, nos produits, nos machines. Nous voilà dans une coquille vide ! Et eux de dire que nous n’avons pas su endiguer notre déclin. Insupportable !

 

Maintenant, il faut licencier tout le monde et fermer notre beau site de production. C’est un terrible arrache-cœur qui nous accable. Pour eux, c’est une question d’argent, de coût.

 

L’idée a germé en eux qu’il devait être possible de réduire cette facture. Ils ont trouvé la solution et tentent l’expérimentation au tribunal de commerce de Chalon-sur-Saône. Faire le coup du dépôt de bilan, pas moins. Et reporter la facture sur la collectivité.

 

Reste à prouver la cessation de paiement, dire la caisse vide et les factures insurmontables. En apparence vrai localement, mais totalement artificiel vus la stratégie de la coquille vide et les liens intersites cisaillés à la hâte. Faux au niveau du groupe qui vise une meilleure rentabilité financière et des jours heureux.

 

Dire réduire la voilure, mais jeter du lest en passant par-dessus bord l’équipage incognito.

 

Sauf que l’on n’était pas en pleine mer, mais devant un tribunal, du moins le croyait-on.

 

En jugeant le redressement judiciaire recevable, ils ont validé une escroquerie de flibustiers.

 

Le désarroi des 77 personnes de Montceau-les-Mines plongés dans l’angoisse du lendemain depuis 3 ans, révoltés et dans l’incapacité de se projeter dans l’avenir ne doit pas devenir le quotidien des autres sites d’Eolane.

 

Partager notre expérience nous semble important. Il ne nous appartient pas de prédire quel pourrait être le sort de tel ou tel site. Nous ne le savons pas. Laissons cette responsabilité aux dirigeants du groupe Eolane.

 

Avoir choisi Neuilly-en-Thelle comme première destination est lié à sa situation géographique singulière qui nécessite un voyage hors circuit depuis Montceau-les-Mines.

 

Nous disposons de nombreuses informations tant sur le groupe que sur notre site de production qui permettent de reconstituer l’histoire depuis les années 2000.

 

Nous connaissons, hélas, le cortège des déloyautés pour conduire un site à sa perte.

 

A vous de juger de l’opportunité de nous connaître et de partager notre expérience.

Pour ne pas finir désemparés sur les marches d’un tribunal …

Nos presses locales en ligne : »

 

https://montceau-news.com/

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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