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mercredi 7 octobre 2020 à 06:02

Eolane : réunions entre l’administratrice judiciaire, la direction et les salariés

Premiers contacts et objectifs des prochaines semaines



 



 

Pour ce mardi après-midi sur le site montcellien d’Eolane, les salariés avaient soigné l’accueil du Pdg qui était attendu sur place pour une réunion entre les salariés, l’administratrice judiciaire Mme Loiseau et en présence du mandataire judiciaire Mr Deslorieux, venu assisté de deux autres personnes.

C’est en fin d’après-midi que Alain SCHLEICH, Secrétaire CSE Eolane Montceau, est sorti du bâtiment pour faire le point avec la presse des échanges du jour.

Une première réunion s’est tenue à 15h30, réunion exceptionnelle du CSE qui s’est finie à 17h. Il s’agissait d’un premier contact.

L’administratrice judiciaire ainsi que le mandataire judiciaire ont beaucoup parlé et ont présenté leurs missions et ambitions pour le site.

Mme Loiseau a ainsi indiqué qu’elle ferait tout en faveur de l’emploi, à commencer par trouver un ultime repreneur. Alain Schleich a décrit une femme concentrée sur sa mission.

 

Toutefois il relève un handicap majeur dans l’objectif de Mme Loiseau : le temps. Il s’agit de remplir une mission en 50 jours, dans des bâtiments totalement vidés : une mission qu’Eolane n’a pas réussi à réaliser.

« Pour nous c’est mission impossible. Pour elle, c’est une mission à tenter. » a commenté Alain Schleich.

 

Puis il a poursuivi son propos sur la différence entre l’administratrice judiciaire dont l’un des objectifs est aussi de gérer le quotidien de l’entreprise aux côtés du dirigeant du mandataire judiciaire qui travaille avec les AGS. C’est d’ailleurs grâce à ce dernier que les salariés ont été payés en septembre. Son travail consiste à répertorier le passif de l’entreprise afin de pouvoir payer les créanciers.

L’administratrice judiciaire prend les décisions avec la direction, surtout lorsqu’il s’agit de décisions importantes qui impactent le quotidien.

 

Une colère exposée à la vue de tous

 

Devant l’entrée du bâtiment, les salariés les plus affectés par la situation avaient préparé des affiches, un cercueil et 77 croix plantées dans le sol afin de représenter tous les salariés de l’entreprise.

 

A la sortie de la deuxième réunion de l’après-midi, des salariés se sont réunis devant cette entrée, rejoignant ainsi Alain Schleich qui souhaitait encore communiquer un message d’espoir et de combativité en soulevant sa croix, la transformant ainsi en un glaive.

 

« La colère, il y en a, de la frustration aussi. On doit poursuivre le combat. La croix est une arme à retourner. » a expliqué Alain Schleich.

 

Nicole, Véronique, Christine et Brigitte ont été de ceux qui ont soulevé aussi leurs croix pour poursuivre le combat. Ces 4 femmes sont des « anciennes » de l’entreprise et avaient entre 6 mois et deux encore à travailler avant la retraite. Elles expliquent : « On avait besoin de planter la croix. On ne veut pas subir. On veut être acteurs du licenciement. Ce sera un combat. On veut montrer notre colère, le scandale financier. Le Pdg n’assume pas son rôle. Il déporte sa responsabilité sur la collectivité. ».

 

Et de poursuivre : « C’est aussi par solidarité qu’on poursuit le combat. On avait une bonne ambiance chez Eolane Montceau. On ne peut pas partir comme ça. »

 

Elles parlent aussi de l’amertume et de la colère qui les habitent et des nombreux discours qu’elles ont entendu depuis 2017. Aujourd’hui elles pensent à leurs collègues les plus jeunes. Et C’est pour eux qu’elles poursuivent le combat.

 

Un Pdg qui est parti discrètement

 

Au cours de la conférence de presse avec Alain Schleich et les salariés, on a pu voir passer le Pdg de l’entreprise plutôt discrètement et loin… très loin de ses salariés. C’est en effet un bâtiment de 12 000 m² qu’il a vidé.

 

Et Alain Schleich poursuit son constat amer au sujet du groupe Eolane : « Le groupe n’a surtout pas voulu privilégié la reprise. Peut-être qu’il est encore possible de faire des choses contre les patrons. »

 

Le 19 novembre pourrait sonner le début de la procédure de liquidation judiciaire, si l’administratrice judiciaire ne trouvait pas de repreneur.

Le mandataire quant à lui va poursuivre sa tâche afin de permettre aux salariés d’être payés, de concert avec Mme Loiseau, l’administratrice judiciaire. Toute leur énergie va être « absorbée par cette mission » a remarqué Alain Schleich qui regrette que l’extension de la démarche de redressement judiciaire au reste du groupe ne soit pas l’option retenue par Mme Loiseau.

 

Alain Schleich considère quant à lui qu’Eolane est là dans un premier coup d’essai qui s’il s’avérait gagnant pour l’entreprise, pourrait donner lieu à la fermeture de deux autres sites et la perte de centaines d’emplois à la clé. « Ce même groupe est présidé par deux actionnaires qui ont là l’occasion de s’enrichir par la revente du groupe. On a calculé qu’ils pourraient faire 50 millions d’euros de profit à se partager tous les deux. Dans deux on n’y pensera plus à ce pillage. Aujourd’hui on veut le dire. » a-t-il conclu.

 

Les réunions vont se poursuivre dans les prochaines semaines sur le site avec notamment l’élection le 9 octobre prochain d’un représentant du personnel, qui constituera la seule figure en face de la justice. Puis d’autres réunions devraient se tenir tous les 15 jours.

 

EM

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 






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