Alors que tout le monde attend avec impatience voire agacement les décisions gouvernementales et du Président de la République concernant un reconfirment, les enseignants en université et IUT s’interrogent.

Si nombre d’entre eux enseignent dans des départements techniques, avec des petits effectifs et des TP, permettant le retour des étudiants en présentiel, beaucoup n’ont pas encore cette chance ! Car pour les étudiants et leurs enseignants, ils considèrent que les cours en présentiel, même avec un masque, sont une chance.

 

Dans d’autres départements des IUT, certains cours sont depuis quelques jours seulement redevenus accessibles en présentiel. A l’IUT de Chalon-sur-Saône, le département Gestion Logistique et Transport propose, sur la base du volontariat, de revenir en cours en présentiel.

 

Les enseignants se retrouvent donc à donner cours face aux étudiants volontaires pour le présentiel, et face à un ordinateur pour les étudiants en distanciel.

Si l’établissement met en place de nombreux outils techniques (tablettes pour écrire à la fois sur l’écran partagé avec les étudiants en distanciel et sur ce qui est projeté pour ceux sur place), certains enseignants considèrent que c’est une véritable gymnastique.

 

Ils cherchent aussi à comprendre pourquoi certains étudiants ne sont pas présents, pourquoi toute la promotion n’est pas présente en présentiel.

En effet, les conditions sanitaires sont réunies pour respecter les distances entre les étudiants.

 

Une détresse psychologique et des difficultés financières

 

L’IUT aurait pu faire le choix d’obliger les étudiants à revenir tous en cours. Mais ce n’est pas cette solution qui a été retenue. Certains étudiants semblent anxieux à l’idée de se retrouver en groupe dans les conditions sanitaires que nous connaissons. Par ailleurs, certains d’entre eux ont négocié l’absence de paiement des charges avec leurs propriétaires afin de réduire leurs frais.

L’idée aussi de se retrouver seul le soir dans son studio ou sa chambre d’étudiant, sans possibilité d’aller boire un verre avec un ou une collègue, semble expliquer la faible présence des étudiants en cours.

 

Autrement dit, ce sont plutôt les « locaux » qui se déplacent dans l’établissement ou ceux qui sentent le besoin de voir leurs enseignants en face à face.

 

Pour les enseignants, ils cherchent à accepter les choix de leurs étudiants. Motiver un étudiant en présentiel et un autre en distanciel, ce sont pourtant bien deux choses différentes.

Comment être sûr que l’étudiant réalise bien le travail demandé, quand il n’est pas en présentiel ? Bien sûr les enseignants demandent des rendus qu’ils évalueront ensuite. Toutefois les étudiants restés chez eux osent-ils vraiment poser toutes les questions ?

 

Quel fonctionnement à partir de la semaine prochaine ?

 

A l’heure où nous écrivons, l’université de Bourgogne n’a pour l’instant évoqué aucune hypothèse de travail dans les jours à venir auprès du personnel enseignant et des étudiants.

Les enseignants, quels que soient leurs départements dans les IUT, espèrent maintenir les mêmes conditions d’enseignements pour les étudiants afin de limiter le nombre de décrochages. Ils sont nombreux ces dernières semaines à abandonner, montrant ainsi un désarroi profond face à la situation. Seraient-ils aussi nombreux à lâcher si les conditions étaient différentes ? Les enseignants estiment que non.

 

Si certains enseignants sont prêts à repartir entièrement en mode distanciel, d’autres estiment que ce serait catastrophique pour les étudiants.

 

Les échanges avec les enseignants sont emprunts de lassitude et toutefois toujours aussi volontaires pour accompagner leurs étudiants. Entre espoir et résignation, ils attendent à présent des décisions présidentielles qui les contraindront une fois de plus à s’organiser dans l’urgence.

Maintenant, ils en ont pris l’habitude…

 

EM