Autres journaux



samedi 6 février 2021 à 04:31

IFSI de la Communauté urbaine : des élèves inquiets

  Ils ont assuré le renfort auprès des soignants



 

 

Photo d’archives

 



 

 

Marie-Jeannine PARAGGIO, Directrice de l’Institut de Formation aux Soins Infirmiers de la Communauté Urbaine le Creusot-Montceau revient sur les derniers mois passés et le quotidien à présent des étudiants de l’IFSI de la CCM.

On a beaucoup parlé des élèves infirmiers venus en renfort en mars dernier lors du premier pic épidémique qui avait touché la France. C’est alors la quasi-totalité des étudiants qui vont prêter mains fortes partout où il y a besoin d’eux pour remplacer le personnel. Ils assurent alors des postes d’aide-soignants, n’étant pas encore diplômés en soins infirmiers.

 

Au mois d’octobre, lors du deuxième confinement, une nouvelle fois les étudiants ont été appelés en renfort dans de nombreux services hospitaliers.

 

Et Marie-Jeannine PARAGGIO est claire : cela a bouleversé le « ruban pédagogique » des étudiants.

 

Depuis le mois de janvier, les cours ont repris avec deux demi-journées en présentiel sur les sites de St Vallier et de Blanzy. Le reste des cours est assuré en distanciel.

 

« C’est dur pour eux. » précise la Directrice de l’IFSI, qui ajoute : « Ils souffrent des mêmes choses que les autres étudiants. »

 

Des étudiants de troisième année qui ont peur de ne pas être à la hauteur

 

Avec les interruptions pédagogiques répétées par les pics épidémiques, les étudiants de troisième année ont peur de ne pas avoir la formation à l’issue de leur cursus.

 

Pour Marie-Jeannine PARAGGIO, c’est tout le contraire : « Ils sont certainement plus professionnalisés grâce à cette expérience. La gestion du stress, ils ont appris. La gestion de la mort, ils ont appris. Ils ont fait des choses compliquées. Ils ont la crainte d’être passées à côté de petites connaissances. Mais il y a plein de choses qu’on développe quand on en a besoin ».

 

A la suite de ces mois passés dans un contexte sanitaire bien particulier, on peut s’interroger sur une éventuelle évolution des enseignements dans les IFSI.

Pour la directrice de l’IFSI de la CCM, elle ne sait pas à ce jour si cela amènera de nouveaux enseignements. En revanche l’accent sera mis sur l’hygiène, le renforcement du risque etc. Une réflexion sur les méthodes pédagogiques devrait être menée.

En distanciel, les cours font plus l’objet d’analyses, de réflexions.

 

Nécessairement la question de reconfiguration des cours devrait se poser et pas seulement dans les IFSI : « dans toutes les études, on va se poser la question sur la concentration des gens dans les salles. Donc oui, cela oblige à se reposer des questions. »

 

Avec l’organisation des cours ces derniers mois, les enseignants ne connaissent pas leurs étudiants de première année, a déploré la directrice de l’IFSI. Elle dénonce ainsi un effet pervers des différentes mesures prises à cause du contexte sanitaire. Pour les étudiants de troisième année, le problème ne se pose pas. Ils sont connus et osent poser des questions ou appeler au téléphone leurs enseignants.

 

Et comme dans d’autres universités et IUT, les enseignants sont inquiets à l’idée de perdre des étudiants : « On a plus d’inquiétude d’en perdre chez nous, car on est en formation professionnelle. On sent que la transition entre le lycée et l’IFSI n’est pas faite » a ajouté Marie-Jeannine PARAGGIO, alors que les étudiants sont en pleine période de partiels.

 

Une réorganisation des enseignements

 

Comme ailleurs, les conditions d’accueil des étudiants ont été revues. L’idée est d’avoir le moins de monde possible en présentiel. Ce sont des groupes de 15 personnes maximum qui sont accueillis par salle. Ils viennent à l’IFSI en présentiel pour les TD et les travaux pratiques.

 

Aucun cours magistral n’est assuré en présentiel.

 

A l’IFSI et peut-être plus qu’ailleurs, la souffrance des étudiants est réelle. Ils se demandent en effet ce qui pourrait se passer pour eux en cas de troisième pic épidémique. Devraient-ils de nouveau venir en renfort au milieu hospitalier et ainsi vivre une nouvelle rupture pédagogique ?

 

« On se demande ce qui se passera à la troisième vague. On essaie de les protéger, de les rassurer. On n’en sait rien. On espère ne pas avoir à les remobiliser » a conclu la Directrice de l’IFSI de la CCM.

 

Car la différence entre les étudiants de l’IFSI et les autres est bien celle de pouvoir être mobilisé si jamais la tension hospitalière devait être de nouveau insoutenable.

 

EM

 

 



Laisser un commentaire

Vous devez être connecté pour publier un commentaire.


» Se connecter / S'enregistrer