Blanzy : quel accueil pour les demandeurs d’asile ?
Des grands-parents menacés d’expulsion
La famille Sargsyan arrivée en France en 2012 pensait en avoir fini avec les tourments et les tumultes des demandeurs d’asile.
Mais depuis le 10 février, les grands-parents, âgés respectivement de 68 et 63 ans sont sous la menace d’une obligation de quitter le territoire.
Andranik et Liana, les parents Sargsyan ont fui l’Arménie et sont arrivés en France en mai 2012 avec leurs deux enfants.
Après de nombreuses péripéties, plusieurs déménagements, ils ont obtenu leur titre de séjour en 2018. Actuellement, ils ont signé tous les deux un CDI. Monsieur est désamianteur et madame est aide-soignante dans un EHPAD.
Leurs deux enfants, de 15 et 13 ans, suivent une scolarité exemplaire dans un collège montcellien et ont de bons résultats.
De plus, le projet d’acheter la maison qu’ils louent actuellement est sur le point de se concrétiser. La banque a accepté leur dossier de prêt et le compromis va bientôt être signé. « Une maison pour toute la famille, trois générations sous le même toit, pour s’épauler et se protéger. »
Les grands-parents sont arrivés en France au cours du mois de décembre 2012.
Suite au départ du couple, ils ont subi un harcèlement de la part de la police arménienne. Le fils confie : « Quand nous avons quitté l’Arménie, les autorités
sont allés voir mes parents pour savoir où nous étions. Ils ont insisté et ont même tué le chien d’aveugle de mon père.»
Devant la répétition de ces faits, ils ont vendu leur maison et ont rejoint le reste de la famille en France.
Henri Gaudin de R.E.S.F explique que lorsque les parents furent régularisés, ils pensaient que les grands-parents allaient l’être également dans la foulée.
Mais il n’en fut rien et le nouveau préfet de Saône et Loire, Julien Charles a posé une OQTF le 10 février à l’encontre des grands-parents.
Des grands-parents malades et enjoints de quitter le territoire français.
Les deux grands-parents sont diabétiques et de plus, le grand-père, ancien boxeur, a perdu petit à petit la vue pour devenir complètement aveugle aujourd’hui.
Ils ne bénéficient d’aucune allocation. Ils habitent avec leurs enfants qui subviennent à leurs besoins. Ils n’ont plus de famille en Arménie ni de logement. De plus, avec la situation dans le Haut-Karabagh, le retour de nombreux arméniens au pays, la situation est loin d’être apaisée.
Il est donc impensable que les grands-parents retournent en Arménie, loin de leur famille, désormais installée sur le sol français.
R.E.S.F accompagne la famille Sargsyan. Un recours a été déposé au tribunal administratif de Dijon pour contester cette décision.
Il semble que la réponse tarde à venir et elle pourrait intervenir en avril.
Cependant, le préfet pourrait apporter une solution positive et heureuse à cette situation : en effet, en droit des étrangers, il dispose d’un pouvoir « discrétionnaire », et donc d’une certaine liberté d’appréciation et décider de la délivrance d’un titre de séjour.
Les voisins de la famille sont consternés. Les maires de Blanzy et de Montceau-les-Mines ont rédigé un courrier à l’intention du préfet pour demander un réexamen de la situation. Le plus âgé des petits-enfants a également écrit au préfet.
Comme le souligne, Pierre Henry, directeur général de France Terre d’Asile
« Il est urgent d’accueillir dignement les demandeurs d’asile.
La France doit faire davantage pour mériter sa réputation de terre d’asile. »
J.L Pradines
5 commentaires sur “Blanzy : quel accueil pour les demandeurs d’asile ?”
Je voudrais que le préfet vienne lui-même expliquer à ces 2 enfants de 13 et 15 ans qu ils doivent dire adieu à leurs grands-parents, qu’on les renvoie en Arménie et qu’ils ne les verront plus jamais. qu’il vienne expliquer à cette mère de famille qu’elle doit abandonner ses parents à leur triste sort!
où aller, à leur âge et le papy handicapé ? c’est honteux de laisser deux personnes âgées sans aide ! retourner dans leur pays où ils seront malmenés ? c’est impensable ! je ne suis pas d’accord pour une immigration incontrôlée, mais cette famille s’étant parfaitement intégrée et qui semble se plaire chez nous, je ne vois pas en quoi la présence sur notre territoire de deux personnes âgées peut amener une quelconque insécurité …. Mr le Préfet, vous ne voulez pas que ces grand’parents soient jetés sur les routes comme des indésirables !!!! Pensez à leur famille, leurs petits enfants !!! s’il vous plait !!!
desole mais on peut pas accueillir toute la misere du monde
qu ils essaient dans d autres pays
Des gens qui bossent, qui participent au pays, la trop fameuse administration française est prête à les virer pour garder des faux réfugiés politiques et autres fainéants de tous poils. Parfois j’ai honte, c’est le cas aujourd’hui. Courage à cette famille qui ne demande que la paix.
Ça va durer encore combien d’années cette histoire sans décision finale de nos hauts Fonctionnaires ? QUE FONT ILS ? ou que ne font ils pas surtout !