Pendant les vacances de février, les journaux télévisés ont relayé l’information de la possibilité de tests de dépistage Covid dans les établissements scolaires, écoles maternelles et primaires en priorité, afin de renforcer le dépistage et rompre au plus vite les chaînes de contamination.

 

 

L’école a repris depuis le 22 février sans que rien ne se passe ni se manifeste, exceptées quelques sorties ministérielles, orchestrées pour les médias et montrer la capacité d’organisation des services.

 

Mais dans la France profonde, on n’a rien vu venir, jusqu’à ce jeudi 11 mars où  les écoles ont reçu des courriers, des mails annonçant le protocole pour l’organisation de tests de dépistage dans les établissements scolaires.

Un document de 9 pages qui a pour but de synthétiser les règles sanitaires relatives à l’organisation matérielle des dépistages salivaires en milieu scolaire.

 

Il convient de noter que l’analyse des prélèvements salivaires serait réalisée sous la responsabilité de chaque laboratoire de biologie médicale intervenant dans chaque établissement.

 

Ces tests pourront être mis en route dès lors que la situation sanitaire le justifiera. Il est donc demandé aux directeurs d’école de recueillir l’accord anticipé des parents d’élèves et des personnels. Les renseignements ainsi fournis seront transmis à un agent administratif référent pour chaque circonscription qui transmettra aux laboratoires.

 

Par contre, les équipes enseignantes se posent des questions.

En effet, si le laboratoire assure le transport et l’analyse des prélèvements,  il semblerait que l’école, une fois informée de la date des tests, organiserait avec l’aide d’une infirmière conseillère technique du DASEN, les modalités de recueil du prélèvement.

 

Les enseignants imaginent bien ce qu’on serait en mesure de leur demander et devant cette organisation qui pointe ils se montreront vigilants et il semble de plus en plus probable, qu’ils seraient nombreux à faire jouer leur droit de retrait.

 

« Il n’est même pas pensable qu’on nous demande encore d’organiser cette opération pour justifier la politique du ministre Blanquer… »

Depuis un an, les enseignants exercent leur profession en s’adaptant sans cesse aux protocoles qui évoluent inversement proportionnellement à l’augmentation du point d’indice.

 

D’autre part, il semblerait qu’un certain nombre d’établissements feraient partie d’un panel pour faire subir des tests réguliers aux élèves et aux personnels pour observer l’évolution de l’épidémie. En Saône et Loire, quatre établissements ont été retenus : le collège Vivant Denon de Saint Marcel, le lycée Lamartine de Mâcon, l’école du Clair Logis de Chalon-sur-Saône et l’école Le Launay de Digoin.

 

 

Certains enseignants se refusent à participer à cette opération.

« Nous ne sommes pas des cobayes ».

« Nous sommes en première ligne depuis un  an, nous adaptons notre enseignement  en fonction de toutes les demandes du ministère mais il y a des limites et là, elles sont atteintes ! »

 

« Nous n’organiserons pas des séances de dépistages dans nos écoles … et la présence des infirmières scolaires est tellement hypothétique… Dans certaines écoles, la visite médicale des classes de CE2 ne peut même pas se dérouler faute de créneaux et de personnel… »

 

Les enseignants sourient doucement…un sourire jaune : « Il  y a vraiment des gens qui sont vraiment à 100 lieues du terrain…»

 

Ils sont nombreux à se se demander quel jeu on va encore leur demander de jouer ?

Ils le savent bien… Nous sommes un des rares pays à avoir laissé les écoles ouvertes…

« On pourra peut-être en profiter pour grimper dans le classement des tests Pisa ? », ironisent certains enseignants !