Ce mercredi après-midi, l’association ACCU 71 (Alerte Citoyenne Communauté Urbaine) est allée rencontrer Marie-Claude Jarrot en sa qualité de Présidente de l’association des Maires de Saône-et-Loire.

L’idée de la rencontre était d’échanger sur le sujet de la 5G et de demander à Marie-Claude Jarrot de contacter les maires élus de l’association.

Dans un premier temps, les 4 représentants de l’association ont pris la parole à tour de rôle afin de présenter les enjeux de la 5G.

Sa présidente Dany Poullet a rappelé en premier lieu l’objet de l’association, laquelle rayonne aujourd’hui au-delà de la CUCM. Puis elle est revenue sur la technologie de la 5G qui « n’est pas seulement une simple amélioration de la technologie mobile, mais une technologie de rupture, l’avènement du tout et tous connectés » a-t-elle indiqué.

 

Avant d’ajouter qu’il s’agit : « d’une bascule civilisationnelle ».

 

Prenant la suite de cette première intervention, une adhérente de l’association qui est électrosensible, a témoigné de son parcours à Marie-Claude Jarrot : les conséquences des ondes électromagnétiques dans son quotidien, la perte de son emploi, l’impossibilité d’en retrouver un, compatible avec son état diagnostiqué par un médecin et reconnu. Elle a dû déménager et partir vivre chez sa mère. Et elle a réalisé des travaux chez celle-ci afin d’isoler sa chambre des ondes, pouvant lui apporter les meilleures conditions pour se reposer la nuit.

 

Dans sa présentation, elle a aussi expliqué comment les industriels ont installé moins d’antennes certes, mais qui sont plus puissantes, causant des désagréments à de nombreuses personnes. Depuis 2016, des soucis ont déjà été observés sur les enfants. Et deux rapports sur les ondes et les enfants sont attendus cette année et à la fin de l’année 2022.

Elle note enfin qu’avec de plus en plus d’objets connectés, le risque d’avoir des personnes électrosensibles augmente.

 

Les impacts écologiques de la 5G présentés

 

Poursuivant leurs présentations, les membres de l’association ACCU ont laissé la parole à un adhérent de l’association Autun Morvan Ecologie pour aborder le volet écologie du déploiement de la 5G. Il a ainsi abordé les travaux de biologistes montrant comment les ondes perturbent les animaux, de radiofréquences qui ont un impact sur les insectes. Si ceux-ci manquent, ce sont des oiseaux qui ne peuvent plus se nourrir.

 

L’association indique alors que faire de la prévention est plus important que la guérison. Catherine Lonjaret a pour sa part abordé un dernier aspect des impacts écologiques avec le sujet de la consommation énergétique engendrée par le déploiement de la 5G.

 

La Présidente d’ACCU a conclu le propos en présentant les attentes de l’association :

• sensibiliser les élus avec un autre regard que celui du gouvernement,
• inviter les maires à demander un moratoire. 103 communes l’ont fait. Fontenay-sous-Bois a même pris un arrêté.
• Utiliser la fibre optique comme seul standard de communication
• le droit à la non connexion
• la création d’une zone blanche
• pas de 5G/wifi pour les écoles,
• conserver le livre papier dans les écoles
• interdiction des smartphones dans les transports publics
• mise en place d’un observatoire numérique
• et une réflexion en profondeur sur cette révolution.

 

Marie-Claude Jarrot s’est étonnée de la durée de la présentation par l’association pendant avoir davantage de temps pour les échanges. Elle a toutefois apporté plusieurs réponses à l’association.

 

Des maires qui ont leur discernement

 

Et parmi celles-ci, Marie-Claude Jarrot a d’abord fait part du discernement dont font déjà part les maires de France. « Ils ont un objectif : protéger les habitants et assurer le développement de la faune et de la flore. Oui je suis d’accord. Il y a une bascule civilisationnelle. Vous avez cité l’affaire de la sécurité, d’une société de surveillance. C’est souhaité par un certain nombre de nos concitoyens. Cette sécurité est demandée par la population. Et cette société connectée est demandée par la population » a-t-elle indiqué.

 

Et de poursuivre : « Quand une usine s’implante, on regarde comment elle va pouvoir se connecter. Comment aurions-nous pu progresser sans cela ? Comment voulez-vous que nous allions en arrière ? Faire attention aux électrosensibles, d’accord ! Les maires sont là pour assurer un service public. C’est pas si facile que cela d’arrêter un programme ».

 

Marie-Claude Jarrot a jugé la position de l’association un peu extrême. Pour autant, elle a aussi jugé que l’idée de l’observatoire des ondes était une très bonne idée, point commun avec l’entrevue avec David Marti, Président de la CUCM.

 

L’AMF, ni pour ni contre

 

Marie-Claude Jarrot a présenté ensuite l’avis de l’association des maires de France (AMF) : « On est ni pour ni contre. L’objectif est d’assurer une vie sereine pour les humains, la faune et la flore. Les maires défendent un développement équilibré de la 5G. Nous rendons attractifs nos territoires. Et nous faisons en sorte que le débat soit apaisé.

A l’AMF, il y a une commission numérique qui travaille avec l’association nationale des fréquences. »

 

Puis précisant les actions mises en place par les maires : « l’AMF demande que l’opérateur informe, prévient lors de l’installation d’antennes bien en amont grâce au dossier d’information au maire (DIM). La concertation doit pouvoir se faire, sinon on ne peut pas s’opposer. Quel est le sort des antennes déployées ensuite ? On ne lâchera pas sur ces deux points. On veut notre dossier en temps et en heure. »

 

La rencontre s’est conclue par l’engagement de Marie-Claude Jarrot de présenter le dossier constitué au conseil d’administration de l’association des maires de Saône-et-Loire.

 

L’association ACCU va poursuivre pour sa part ses rencontres avec les élus du département afin que d’autres moratoires soient déposés et réduire ainsi l’implantation de la 5G sur le territoire du département.

 

EM