Montceau-les-Mines – CCM : « Vous faites quoi chez moi ? »
Assistante familiale, un métier à risque !
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Nous avons reçu le témoignage d’une habitante de la région qui nous relate la mésaventure dont elle a été victime il y a quelques semaines.
Elle dit avoir longuement hésité avant de nous faire parvenir son témoignage étant donné le devoir de réserve lié à l’exercice de sa profession.
Mme Lèveto, propriétaire d’une maison d’habitation se lève vers 5h 30 comme à son habitude puis elle se rend dans son atelier où elle se livre à la couture. Tranquillement, un café, le chant des oiseaux, fils et aiguilles et les patrons des futurs vêtements avant le réveil des enfants dont elle a la garde.
En effet, Mme Lèveto est assistante familiale et se voit confier des enfants sur décision du juge par l’intermédiaire des services de l’ASE (Aide Sociale à l’Enfance).
Soudain, elle aperçoit un faisceau de lumière dans son jardin. Elle sort et se retrouve nez à nez avec une dizaine de créatures casquées, harnachées et armées qui semblent être des gendarmes qui lui demandent d’attacher son chien.
Quelle ne fut pas sa surprise ! Elle est plus que dépassée par l’émotion suscitée par une telle incursion chez elle, à cette heure matinale.
« Mais vous faîtes quoi chez moi ? »
Le ton monte. C’est l’incompréhension totale.
Il semble que la maison soit cernée par une vingtaine d’hommes du PSIG (Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie), venu en renfort d’un groupe de gendarmes de la CCM.
Les hommes en uniforme veulent pénétrer à l’intérieur de la maison.
Mme Lèveto ne veut rien savoir. Pour elle, il est hors de question de laisser rentrer ces personnes chez elle. Elle tient à protéger les jeunes qu’elle accueille et ne pas les mettre face à une situation traumatisante qu’ils peuvent déjà avoir vécue, …
Elle indique que son domicile est protégé en raison de son statut professionnel.
Après plusieurs minutes d’incompréhension, elle leur signale que la personne qu’il recherche n’est pas ici. Le jeune est sorti du dispositif depuis presque un an.
« Si l’enquête avait été menée correctement, en consultant les fichiers à leur disposition, il n’y aurait pas de méprise. »
Son mari, alerté par le bruit, n’en croit pas ses yeux. Il est également sous le choc devant ce déploiement de forces de l’ordre. Il demande des explications qu’on lui refuse. Le ton s’élève et on menace de le mettre en garde à vue.
Mais, les hommes en uniforme insistent pour inspecter l’intérieur du domicile mettant en doute la parole de Mme Lèveto.
Elle accepte qu’un officier entre dans la maison et l’accompagne dans son inspection pour se rendre à l’évidence que la personne recherchée n’est pas dans la maison.
Avec le recul, Mme Lèveto se dit que la situation aurait pu dégénérer et avoir de graves conséquences.
« Le jeune recherché était donc sorti du circuit. Les services savaient. Il était pourtant simple de croiser les fichiers.
On s’est retrouvé dans une situation ubuesque, surréaliste et complètement absurde ».
Assistante familiale, un métier à risques !
Une intervention qui laissera des traces et se solde après le temps de décompression par 11 jours d’ITT !
« Est-ce que les moyens employés pour cette opération policière étaient réellement en rapport avec l’objectif à atteindre ?
Dans ce genre de dossier, la planification et l’exécution de ce type d’opérations policière doit prendre en compte et s’interroger sur les personnes présentes sur les lieux de recherche. Il semble que dans ce cas, les forces de l’ordre n’aient pas envisagé d’autres modalités pour leur intervention avec les risques que cela pouvaient engendrer. »
« Que serait-il advenu si nous avions eu à faire à des personnes vulnérables ? Qui ne connaissaient pas leurs droits ou qui auraient pu avoir une réaction de violence devant l’incompréhension de la situation ? »