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dimanche 18 avril 2021 à 06:33

Nouvel épisode du « Voyage dans le passé de Montceau »…

avec M. Jacky Jacquet comme guide et ce dimanche : "  Le canal du centre "



 



La  rubrique » de M. Jacky Jacquet, un lecteur originaire de la Nièvre, et qui est tombé amoureux de la ville et de la région, dès son arrivée dans le bassin minier…

Pour mémoire : https://montceau-news.com/culture/522226-patrimoine-voyage-dans-le-passe-de-montceau.html

 

La France a eu cette chance de compter un vaste réseau hydrographique, ses nombreux fleuves et rivières offraient des routes naturelles qui définissaient des bassins de navigation fluviale dont les bateaux étaient prisonniers : Un bateau du bassin de Loire ne pouvait aller  dans le bassin  de la Seine  livrer à Paris ;  Vers la fin du 18 eme siècle le creusement du canal du centre mettait enfin  en relation les bassins de Loire et de Saône, Adaptées aux particularités des  bassins des  formes spécifiques de bateaux et des pratiques régionales se  développent permettant  des échanges dans  les régions traversées .Ainsi  les sapines de l’Allier, de haute Loire ou du midi ; Bateaux (il serait plus juste de  dire caisses flottantes ) à usage unique construits à moindre coût auxquels la puissance du fleuve ne permettait  qu’ un voyage  vers l’aval sans possibilité de retour vers l’amont, démantelés  détruits et vendus pour leur bois  au terme de   leur unique voyage  après avoir livré leur cargaison. Des « bateaux recyclables» en quelque sorte!

 

Penchons nous un instant sur cette communauté qui au  jour le jour faisait du port de Montceau  une sorte de  quartier flottant ,ces familles hommes et femmes et parfois leurs enfants   qui faute de pouvoir fréquenter assidument une  école à terre guidaient les chevaux (photo) quand  ils ne devaient  pas, l’âge atteint,  haller  eux même le bateau familial. Si à certains endroits des haleurs vendaient leur travail à la journée. Si  maigre que pouvait être  leur  rémunération elle minimisait  d’autant le maigre profit du transport.

On aurait bien tord de penser que la vie libre au fil de l’eau au grand air des paysages bucoliques des bateliers était plus enviable que celle de   leurs contemporains :Tous les mariniers n’étaient pas propriétaires des chevaux qui les tractaient. Les chevaux engendraient des frais de soins et de  nourriture. D’autre part le hallage humain dit « à col d’homme »  permettait  l’économie  d’une écurie encombrante à bord du bateau  :  Autant d’espace gagné pour le volume  de charge du bateau et à l’arrivée  un petit plus sur une commission déjà modeste.   

Qui n’avait pas  les moyens d’acheter son cheval pour le hallage n’avait d’autre choix que de pratiquer le « hallage à col d’homme » (photo): Pour gagner leur vie dans d’effroyables conditions les chefs de famille tractaient eux même la péniche familiale :  Le regard vide, les dents serrées sur leur fatigue, la tête basse gesticulant pour écarter les nombreuses mouches qui voltigeaient sur le chemin de hallage, les épaules labourées par la bande de tissus de la « bricole » qui leur coupait le souffle en leur comprimant la poitrine ils tiraient eux même leur bateau sur des dizaines de kilomètres.  Pour témoigner de ce travail  inhumain essentiellement pratiqué en Bourgogne et en centre France ne nous restent que quelques photos présentées ici. le chargement du bateau revenait aux  cafus ces femmes qui devaient remplir les calles avec des paniers portés à l’épaule. (voir  youtube : https://www.youtube.com/watch?v=NgHu_jI1ntM ) En déversant le charbon  dans les calles des péniches amarrées sous ses trémies. Le lavoir des Chavannes dispensait les femmes d’un travail aussi fastidieux qu’accablant.

 Nous qui aujourd’hui ne savons qu’en faire et  le trouvons si moche dans le décor de la ville. N’oublions pas les terribles épreuves qu’il a autrefois épargné à tant de malheureuses à qui revenait de devoir charger le charbon.

 

La diversité et l’abondance des péniches dans le port de Montceau montre combien  l’activité batelière était indispensable au commerce du charbon pour les besoins  des trains et des navires à vapeur  qui en accélérant le temps  réduisaient les distances et  faisait les belles heures de la ville.

 

Religion des années 1900 l’électricité fait  merveille dans son palais  de l’exposition universelle moyennant 200T/j  de charbon  qui évidemment ne sortaient  pas du sous sol parisien !               

 

Souvent développée au coté des grandes compagnies houillères l’activité batelière  engendrait des conditions de vie  et de travail qu’on peine à imaginer  de nos jours.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 






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