Ce vendredi 1er octobre, Josiane Bérard, adjointe à la mairie de Montceau-les-Mines, a été promue chevalier de la légion d’honneur à la préfecture de Mâcon. en présence de Monsieur le Sous-préfet de Mâcon Monsieur David-Anthony Delavouet, de nombreuses sages-femmes, (du conseil de l’ordre ou anciennes collègues), de Madame Jarrot, de plusieurs maires de Saône-et-Loire et des membres de sa famille.

 

Et c’est son parrain, le premier, qui a pris la parole pour rappeler le parcours professionnel de Josiane Bérard et son engagement professionnel et associatif ensuite.

 

Il explique : « Josiane, tu as commencé à travailler à la maternité de Montceau-les-Mines et en es devenue cadre supérieure en 1996. Tu as profité de ce poste pour créer une salle d’accouchement nature, soucieuse du bien-être et du respect du projet de naissance des parents. Si ces termes sont aujourd’hui familiers pour de nombreuses personnes, ils étaient beaucoup plus rares au milieu des années 1990 et cette volonté de placer le couple et la femme au cœur de la naissance démontre à quel point tu étais précurseur et engagée.

 

Durant ta carrière, tu as également œuvré pour la santé publique en créant l’hospitalisation à domicile en obstétrique du Nord 71 ou encore le centre de périnatalité de Montceau-les-Mines, mettant en œuvre, de façon concrète, les politiques de santé publique. Ton engagement au service de la santé s’est aussi traduit par une volonté de faire plus et mieux ; tu as ainsi obtenu un diplôme d’échographie dès 1995 et as exercé cette compétence très exigeante. Tu as également obtenu un diplôme de management des services de santé dès 1999, afin d’accomplir au mieux les responsabilités qui t’ont incombées en tant que sage-femme cadre supérieure puis sage-femme cadre coordinatrice. Ton engagement a dépassé les limites de l’hôpital puisque tu as également enseigné, soucieuse de transmettre tes connaissances. »

Des engagements institutionnels forts

Et d’ajouter : « Tu t’es également investie dans la vie institutionnelle. Ainsi, tu as intégré l’ordre des sages-femmes en 1990 et occupé le poste de présidente du conseil départemental de l’ordre des sages-femmes de ton département depuis 2008.
En 2014, en devenant Conseillère Municipale puis Maire-adjoint à la santé et aux affaires familiales à la mairie de Montceau-les-Mines, ton engagement politique a dépassé l’univers de notre métier. Dans le cadre de cette fonction, ton action a suivi le fil logique de ton engagement puisque tu as par exemple créé une maison de la parentalité ou encore un pôle prévention santé.

Tu es désormais maire-adjoint à la santé et à la petite enfance, où tu continues à œuvrer pour la santé et le bien commun. L’illustration de cet investissement fort qui te caractérise est le rôle que tu as joué dans le contexte de l’épidémie de COVID.

En tant que présidente du conseil départemental de l’Ordre des sages-femmes de Saône et Loire, tu n’as pas compté tes heures pour palier à la désorganisation qui a caractérisé le premier confinement. L’obstétrique ne se déprogramme pas mais la confusion qui régnait a bouleversé le système et tu as été là pour coordonner, pour informer et pour aider. Tu as toi-même distribué des masques, soutenu des consœurs qui rencontraient des difficultés psychologiques, communiqué auprès des femmes enceintes en leur rappelant l’importance de la continuité des soins. Tu as également mené nombre d’actions dans le cadre de la lutte contre le COVID en tant que maire-adjoint à la santé : tu as là aussi travaillé à la protection du personnel de la ville et à celle de la population, as organisé le suivi des patients COVID au plus fort de la crise, distribué des masques et contribué, par de multiples façons, à assurer les missions essentielles d’information, de prévention et d’accompagnement de tes concitoyens.
C’est aussi bien naturellement que depuis le mois de janvier, tu es en charge du centre de vaccination de Montceau. Ton action au plus fort de cette crise a révélé de façon éclatante la force de ton engagement au service de la santé et de la population. C’est en effet au travers des crises que l’on mesure l’étoffe des personnalités exceptionnelles, dont tu fais définitivement partie. »

Après avoir reçu les insignes de Chevalier de la légion d’honneur, Josiane Bérard a exprimé toute son émotion et sa gratitude à destination de ceux disparus, de ceux présents bien sûr à cette cérémonie et encore de ceux et celles de son métier.

Elle ajoute : « C’est Michelle Obama qui disait : « Je crois que devenir ne signifie pas atteindre une destination ou un objectif donné. Je vois plutôt cela comme un mouvement qui porte vers l’avant, un moyen d’évoluer, une façon d’aspirer en permanence à s’améliorer. Le voyage n’est jamais terminé ». C’est en ce sens que je crois être devenue mais avoir, encore et toujours, l’envie d’avancer. »

Elle cite ceux qui ont marqué son parcours, qui l’ont faite avancer dans sa réflexion : Françoise Dolto, Alexandre Minkowski, le docteur Michel Odent.7

Et elle commente : « Tous ces bouquins pour finalement n’avoir à dire, selon certaines mauvaises langues, qu’une seule phrase dans toute une carrière… « Poussez, Madame ! ». Elle est certes la phrase la plus prononcée au milieu de crises de nerfs, de naissances miraculeuses, de blagues douteuses, d’imprévus, de parents ingérables, de prénoms improbables ou de fous rires irrépressibles, les accouchements étant rarement des moments paisibles. »

La gestion de la crise de la Covid

Enfin son parcours évoque les raisons de sa distinction : la gestion de la crise sanitaire par l’ordre des sages-femmes de Saône-et-Loire :
« Cette période si particulière que nous venons de vivre et à l’occasion de laquelle, le président de la République a décidé de saluer les professionnels qui se sont fortement impliqués lors de la gestion de cette crise sanitaire, précipitant sans doute ma nomination.

Une nomination rendue possible par Mme Fribourg, de l’ARS de Dijon, qui m’a proposée à cet honneur et que je tiens à remercier.
Oui, cette période inédite nous a tous marqués. Les malades évidemment, leur famille mais aussi les personnels soignants, ceux qui étaient là pour apporter un mélange de réconfort et de soins.

Nous avons essayé, j’ai essayé d’y participer à mon niveau, à la place qui est la mienne, en assistant aux cellules de crise mises en place par l’ARS (Agence Régionale de Santé) Bourgogne Franche Comté, la DGOS (Direction Générale de l’Offre de Soins), à travers les contacts avec les autres conseils de l’ordre des professionnels de santé, les URPS (Union Régionale des Professionnels de Santé), les maternités, le Réseau périnatal de Bourgogne et bien sûr les sages-femmes.

Et même si les sages-femmes au sein des établissements étaient relativement protégées et informées, ce qui n’étaient pas le cas des libérales, j’ai surtout essayé d’accompagner, de les informer, et leur distribuer à plusieurs reprises des équipements de protection individuelle, elles qui ont été confrontées à des risques importants de contamination dans leurs différents actes du quotidien. »

Elle achève son propos en remerciant ses collègues élus montcelliens, sa famille, ses proches.

A l’issue de la cérémonie, un pot de l’amitié a ainsi été partagé par les personnes présentes.

EM