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vendredi 12 novembre 2021 à 06:25

Montceau-les-Mines : quartier de la Lande

Inauguration du Square Camille Vaillot



 



En ce 11 novembre 2021, il y avait énormément de monde pour l’inauguration du square Camille Vaillot, dit « Le Dus », sur la quartier de la Lande.

En effet, à la suite d’une proposition du conseil des Sages, la municipalité a décidé lors du conseil municipal de février 2020, de nommer cet espace dans le quartier de la Lande, le square Camille Vaillot

La Maire, M. C Jarrot a rappelé l’itinéraire singulier de cet homme. Un parcours politique, syndical, avec de fortes convictions chevillées au corps, un homme de combats. Il fut arrêté plusieurs et jeté en prison à plusieurs reprises, pour ses prises de positions et ses actions syndicales.
René Joly, résistant de la première heure, ajoute : « C’était un amoureux de la liberté, pourtant, il était souvent en prison ».

 

Son fils Rémi Vaillot, remercie la municipalité de ce choix, le conseil des sages pour sa proposition et particulièrement Guy Degueurce qui a porté cette demande.

 

Puis Marie, sa petite-fille a lu un poème de Paul Eluard

 

Pour en savoir plus :

Montceau-les-Mines : Inauguration du square Camille Vaillot « Montceau News | L’information de Montceau les Mines et sa region (montceau-news.com)

Intervention de son fils Rémi Vaillot,

INAUGURATION SQUARE « CAMILLE VAILLOT » 11 Novembre 2021

Nous sommes ici réunis pour rendre hommage à notre père, grand-père et arrière grand-père Camille Vaillot dit « Le Dus ». Un immense merci à la Municipalité de Montceau les Mines, Madame Le Maire, au Comité des Sages (Mme et mr Degueurce) , aux anciens combattants et aux différentes représentations ici présentes pour l’honneur qui lui est fait.

Nous saluons de notre père, une vie d’engagement et de lutte. Une vie d’abnégation du don et du dépassement de soi même. « Il n’y a pas d’avancée dans l’histoire sans lutte et sans esprit de résistance ». Notre père a mené sa lutte avec notre mère à ses côtés. Elle a été témoin de ses arrestations durant l’occupation, période durant laquelle elle a dû faire face à la difficulté d’élever seule un enfant en temps de guerre avec un mari et un père, tous deux internés dès 1942. Il lui en a fallu bien du courage pour surmonter toutes ces épreuves.

Camille Vaillot « Le dus » est né en 1917 dans une fratrie de 6 enfants. Très rapidement il a été confronté à une vie miséreuse et a été heurté dès son plus jeune âge dans sa sensibilité. A 10 ans, il participe à une manifestation en soutien des frères « Sacco et Venzetti ». Au même âge, il part travailler comme valet de ferme puis à l’âge de 14 ans, il rentre à la mine au puit de Maugrand. Il adhère à la C.G.T.U. et aux jeunesses communistes, il participe activement aux grèves anti faciste en Février 1934 à Chalon sur Saône. En 1936 il fait partie des mineurs envoyés comme piquet de grève contre les anti-grévistes. A partir de cet instant et jusqu’en 1939, il fera partie du bureau syndical de la C.G.T. et en sera le Secrétaire Général des jeunesses communistes à Saint Vallier. Première arrestation le 29 Août 1939 avec une dizaine de ses collègues et conduit à son unité militaire à Dijon. Fait prisonnier le 19 juin 1940, il s’évade du convoi qui le conduisait en Allemagne. Désormais sans travail puisque licencié des houillères, il travaille sur des chantiers de voie publique. Il rejoint l’organisation spéciale pour la réorganisation du parti communiste interdit depuis 1939 et désormais dans la clandestinité. Avec ses camarades TERRENOIRE Charles, LEROY Elsof, AUBLANC Louis, FOURNIER Lucien, TISSIER Antoine et BAR Antoine, (Nombreux ont été tués ou ont connus les camps), il sera arrêté plusieurs fois puis relâché pour être finalement arrêté définitivement en 1942. Interné au camp d’internement de Pithiviers puis à celui de l’ile de Ré, il sera libéré en Novembre 1944.

Après la libération, notre père bien qu’affaiblit par ces années d’internement, heureux de voir que ses frères ainsi que sa soeur bien qu’internés étaient vivant, il continue de lutter pour ses idées, notamment durant les grèves de 1948. Ces 33 mois de captivité n’ayant en rien altéré sa détermination. Bien au contraire, il s’engage de façon plus accrue dans la vie politique, le syndicalisme et la vie sociale.
Délégué Mineur du Bassin Minier avec son frère André, dit « Dédé », le duo sera présent pendant de nombreuses années par le biais de la C.G.T., notamment pendant les grèves de 1948.
Administrateur de la Caisse de secours des mines, ils ont tous les deux oeuvrés pour le bien être, la prévention et la sécurité de leurs collègues. Son frère « Dédé » était par ailleurs Président de l’Amicale de la Lande dont il a été le cofondateur, il occupera cette fonction jusqu’à son décès.
Notre père, « Le Dus » a présidé l’ANACR et la FNDIRP, au travers de ces associations d’anciens résistants, internés et déportés, contribuant ainsi au devoir de mémoire qu’il s’était fixé. Il a toujours refusé que la mémoire de ses camarades, amis et collègues morts en déportation ou fusillés, soit salie. Luttant avec force contre tous ceux qui tentaient de révisionner l’histoire, voulant ainsi entâcher la réputation de ceux qui avaient luttés à ses côtés. Notre père Camille Vaillot a toujours fait face à une animosité violente toujours présente à son égard, sans jamais baisser les bras parce que c’était un homme honnête et intègre, plaçant l’homme au centre de ses préoccupations. Avec lui, s’est éteint une mémoire vivante de cette période sombre. Nous lui devons, à lui et aux autres, notre liberté. Il nous revient donc de continuer à faire vivre leur mémoire en transmettant leur histoire autour de nous et aux futures générations. Il nous appartient de lutter contre ces ombres fascistes qui prennent la lumière aujourd’hui si nous ne voulons revivre les discriminations de race et de castes sociales. La vie ce n’est pas avoir et obtenir, mais être et devenir, car là ou il y a une volonté, il y a un chemin.

 

Ses enfants – Petits enfants – Arrières petits enfants.

 

Le poème lu par Sa petite-fille Marie :

Je sais parce que je le discours
Que mes désirs ont raison
Je ne veux pas que nous passions
à la boue
Je veux que le soleil agisse
Sur nos douleurs qu’il nous anime
Vertigineusement
Je veux que nos mains et nos yeux
Reviennent de l’horreur ouvertes pures

Je sais parce que je discours
Que ma colère a raison
Le ciel a été foulé la chair de l’homme
A été mise en pièces
Glacée soumise dispersée
Je veux qu’on lui rende justice
Une justice sans pitié
Et que l’on frappe en plein visage les bourreaux
Les maîtres sans racine parmi nous

Je sais parce que je le discours
Que mon désespoir a tort
Il y a partout des ventres tendres
Pour inventer des hommes
Pareils à moi
Mon orgueil n’a pas tort
Le monde ancien ne peut me toucher je suis libre
Je ne suis pas un fils de roi
Je suis un homme
Debout qu’on a voulu abattre

Poésie ininterrompue – Paul Eluard.

J.L Pradines

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 






Un commentaire sur “Montceau-les-Mines : quartier de la Lande”

  1. Choutot dit :

    Très beau hommage a ce monsieur de la part de la municipalité .
    Seul bémol un nettoyage du square aurait pu être effectuer juste avant par respect.