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vendredi 25 mars 2022 à 06:38

Montceau-les-Mines : le colosse aux pieds d’argile

Prévention et sensibilisation aux risques de violences sexuelles, bizutage et harcèlement.



 



 

À l’initiative de Montceau Triathlon en partenariat avec l’internat d’excellence du lycée Parriat, une réunion publique était organisée avec l’association COLOSSE AUX PIEDS D’ARGILE pour la prévention aux risques de violences sexuelles, de bizutage et de harcèlement en milieu sportif à destination de ses licenciés , du personnel du lycée et des personnels du secteur jeunesse de la ville.

Ce mercredi après-midi, l’intervenante Mélanie Meynet a enchaîné quatre interventions pour des publics différents : dans un premier temps pour des jeunes licenciés de Montceau Triathlon, d’âge primaire, puis une 2ème session pour des collégiens, suivie d’un 3ème temps pour les lycéens pour terminer par une information publique pour les adultes, licenciés, professeurs, CPE, responsables d’associations, animateurs et encadrants de clubs sportifs.

Mélanie Meynet a dans un premier temps présenté l’association et son historique. Puis elle a indiqué ses missions et ses actions en illustrant son propos par des exemples précis, en utilisant un langage clair, sans ambiguïté sans tabou en échangeant avec la salle.
Elle a poursuivi par le rappel à la loi, les infractions à caractère sexuel, les obligations légales, … face à la pédocriminalité, les traumatismes des victimes et comment recevoir la parole des victimes.

L’association Colosse aux pieds d’argile a été créée en 2013 par Sébastien Boueilh, ancien rugbyman, abusé sexuellement entre 12 et 16 ans par un proche de sa famille, qui après 18 ans de silence a réussi à porter plainte contre son agresseur. À l’issue du procès, Sébastien Boueilh décide de se lancer dans la prévention contre les risques de pédocriminalité, localement, dans un milieu qu’il connaissait bien : le rugby.
Mais l’association est énormément sollicitée : elle prend de l’ampleur et se structure sur tout le pays et embauche son premier salarié.
L’association reconnue d’utilité publique compte à ce jour 25 salariés, 14 antennes régionales et 40 fédérations sportives adhérentes.

Quelles sont les actions et les missions de l’association ?
La sensibilisation et la prévention sur les risques de violences sexuelles de bizutage et de harcèlement, en intervenant dans le milieu sportif, éducatif et sportif, scolaire, grand public
La formation : former les professionnels de l’enfance : être capable de différencier les infractions sexuelles, apprendre à se prémunir de situations à risques, comprendre ce qu’est un pédocriminel et comment il agit, être capable d’identifier une victime, recevoir sa parole et l’accompagner, prendre connaissance des obligations légales, savoir agir en cas de faits ou de doutes. L’association est reconnue organisme de formation.
L’accompagnement d’aide aux victimes : Orientation et accompagnement psychologique et juridique. Consultations psychologiques gratuites avec une psychologue clinicienne, formée à l’EMDR. Organisation de semaines de résilience pour les adolescents

Quels sont les supports utilisés ?
→ la charte des colosses élaborée à partir de situations réelles. Elle est signée par les structures qui adhèrent à l’association et s’engagent à la faire respecter. Composée de 11 commandements, elle vise à protéger les enfants mais aussi les éducateurs de situations compromettantes.

→ les consignes des colosses : cette affiche est à placer à hauteur des enfants, dans les vestiaires ou dans les parties communes. Elle reprend les points de la charte de façon ludique et accessible pour les enfants.

→ le guide des colosses : sous forme de livret ludique, ce guide est distribué aux enfants âgés de 5 à 15 ans. Il est à lire en famille afin d’ouvrir le dialogue entre les parents et les enfants. Composé d’un quizz, il permet aux parents de repérer la vulnérabilité de leur enfant et d’évaluer sa capacité à se protéger des prédateurs et/ou de situations dangereuses.

→ le guide encadrant : ce livret s’adresse à tous les professionnels ou bénévoles oeuvrant dans le domaine de l’enfance. Il a pour objectif d’aider les éducateurs à détecter un signe possible de maltraitance, de leur indiquer clairement les démarches à suivre et d’adopter la bonne attitude.

Concernant les obligations légales, quiconque a connaissance d’une situation « anormale » doit se manifester et signaler. Deux façons possibles, l’information préoccupantes (IP) ou le signalement.
L’IP est à transmettre à la CRIP du département et le signalement au procureur de la république. Le but est toujours de protéger le jeune.

Lorsque dans un club sportif, on est confronté à ce problème et que l’on a signalé un adulte encadrant, par exemple, il faut s’assurer d’une double protection : une protection judiciaire avec le transfert au procureur et une protection administrative avec l’envoi d’une copie au SDJES, au DRAJES, ministère des sports et au conseil départemental.

Le bizutage, rite de passage ou tradition consiste à amener une personne à subir ou à commettre des actes humiliants ou dégradants, consenti ou pas, est encore bien présent dans de nombreux clubs ou institutions. Il est pourtant interdit et qualifié de délit : une infraction jugée par le tribunal correctionnel et punie principalement d’une amende et/ou d’une peine d’emprisonnement inférieure à 10 ans

Pour recevoir la parole des victimes, il s’agit de maîtriser ses émotions, de féliciter pour son courage celui qui prend la parole et toujours rappeler qu’il n’est coupable de rien, mais qu’il est victime.

« Ne laissons pas les violences gagner du terrain ! »

J.L Pradines

 

 

 

 

 

 



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