Montceau-les-Mines : commémoration
52ème anniversaire de la mort du général De Gaulle
Ce mardi soir, au monument des Fusillés, a eu lieu la commémoration du 52ème anniversaire de la mort du Général de Gaulle, figure emblématique de la Résistance pendant la 2ème guerre mondiale, fondateur de la 5ème République et 1er Président de la République Française élu au suffrage universel.
Cet hommage a réuni de nombreux élus autour de la Maire Marie-Claude Jarrot,
des représentants des associations mémorielles et des personnes se réclamant du gaullisme.
Cette cérémonie a été conduite par le 1er adjoint Gérard Gronfier, qui a organisé les différents dépôts de gerbes.
Puis la Maire, M.C Jarrot a prononcé un discours, replaçant le contexte historique de cette année 1970, de ce qu’il reste de De Gaulle et de l’histoire du Gaullisme.
« Mesdames, Messieurs,
Qui ne se souvient pas, parmi les gens de ma génération, de cette soirée du 9 novembre 1970 où la France apprit que le général de Gaulle venait de mourir ?
Il y eut comme une grande stupeur qui saisit le pays tout entier.
Internet n’était qu’un rêve d’ingénieur.
Le journal télévisé était une grand-messe cathodique.
La télévision avait poussé le gaullisme dans les maisons en y introduisant l’histoire, de la même façon qu’en 1940 la radio avait fait, de la voix du Général, celle de la France.
Quoi de commun entre ce qu’on regardait, et ce que, l’année précédente, on n’eût pas regardé ?
La Marseillaise de Berlioz était ressuscitée, il y avait l’adieu à Beuve Mery ou encore les réclames qui devenaient des publicités.
Les conférences de presse parlaient du monde. Parlait au monde entier. De Gaulle en faisait des spectacles audiovisuels mis en ondes par l’ORTF.
De nouveau, on parlait au nom de la France sans faire hausser les épaules.
On n’avait pas changé de programme, on avait changé de destin.
Ce destin qui fera prononcer à de Gaulle ses mots : « Mon cher et vieux pays, nous voici une fois de plus ensemble dans l’épreuve…»
À partir de cette minute, le général de Gaulle devenait garant de la consultation populaire, des nouvelles élections.
La Ve République mettait à l’épreuve ses institutions fondamentales. Finie la comédie, même insurrectionnelle : la France elle-même allait fixer son destin.
De Gaulle ne croyait pas aux roses de mai.
Lui, il travaillait et, quand l’insurrection arrivera, la voix sans visage de la radio lancera en cette fin du mois de mai 68 un million d’hommes sur les Champs-Élysées.
Certes de Gaulle manquait d’humilité : « Quand la France redeviendra la France, on repartira de ce que j’ai fait, non de ce que l’on fait depuis mon départ ».
Mais un géant doit-il se faire petit ?
Le Général dira : « J’ai tenté de dresser la France contre la fin d’un monde. »
La Nation avec un N majuscule, celle à laquelle la France convertit autrefois l’Europe, est née de « la Patrie en danger. »
Mais, seul à Colombey, entre le souvenir et la mort, il était encore le grand maître de l’Ordre de la France.
Il a survécu aux adversaires : Hitler, Mussolini, comme aux Alliés : Roosevelt, Churchill et Staline.
Il pensait que la France élue l’était aussi par l’imprévisible.
Imprévisible comme ce 9 mai 1970 quand, devant sa table de bridge, dans l’attente du journal télévisé, il murmure « j’ai mal dans le dos… ».
Il perd connaissance. Il aura le temps de recevoir les derniers sacrements avant de succomber.
Lui qui fut un roi sans sacre, meurt sans mourir.
« Si la France m’a appelé, disait-il, c’est pour lui servir de guide, ce n’est certes pas pour présider à son sommeil ».
Difficilement concevable à l’heure des réseaux sociaux, le sommeil long du héros est tenu secret toute la nuit. Seuls ses enfants sont prévenus.
Son successeur, le président Georges Pompidou, n’est lui-même averti qu’à 7h20, soit 12 heures après le décès.
Depuis ce 9 novembre 70, la France est veuve.
Il reste de de Gaulle un Dialogue pour l’histoire, l’histoire du Gaullisme et non celle de De Gaulle.
Le gaullisme c’est l’ensemble des mythes mobilisés autour du Général.
Bien sûr, il se pourrait que la moitié de ce que raconte Malraux dans « les Chênes qu’on abat » soit vrai.
Mais quelle moitié ? Autour de ce principe que de Gaulle c’est « Rétablir la fraternité bien plus que conquérir la liberté ».
Cette fraternité elle existe et de Gaulle en a été l’un des plus ardents défenseurs.
Rendons-lui hommage pour cette vertu et cette valeur qu’il nous revient tous les jours de mettre en avant.
Je vous remercie. »