Ce samedi à Montceau, Eméa a été aimé par le public
Le temple du soleil, l’Amazonie et l’imaginaire intégral
Trois personnes sur scène qui résument pleins de groupes auxquels ils participent, plein d’influences musicales sociales et humaines qu’ils restituent, Trois personnes seulement, et puis,,, la magie du talent, du spectacle, de la musique, des textes….
MANON CORROCHANO, le papillon monarque de l’Amérique latine qu’elle a parcouru activement en développant son art : une voix chaude, envoûtante et singulière. Une vraie présence sur scène !
MATHIS BOUVERET-AKENGIN au clavier, etc. Lui c’est « 5 continents open » pour les influences musicales et philosophiques.
JULIEN PUGET le percussionniste, la batucada dans le sang et il percute fort. Du lourd mais du suave.
Eméa, éméaginaire, imaginaire, aire de l’imagination, aire du « tu sais, tu ressens et il faut que tu le dises »
Très fort, très doux, très métissé mais très présent et très parlant, pas trop épicé. Même une oreille tournée uniquement vers les sonorités comprend que derrière le son, les notes, la voix chaude et envoûtante il y a autre chose, de l’humanité, de l’humain, de nous… en fait.
Au bassin minier ? Ça retentit ? Surtout ici, terre de lutte, de combats, de labeur harassant, Les spectateurs, dont un grand nombre d’ex mineurs, ne s’y sont pas trompés.
Ça, c’est la larme écrasée au bord d’une paupière rouge de la vie présente. Eméa c’est autre chose, plus et singulièrement de si proche.
Avoir plusieurs cordes à son arc, oui, bien sur, à sa guitare, certes, mais à son piano ? Oui ça joue. A sa batterie et ses percussion ? Euh, oui, bon, admettons. La chanteuse géniale, une voix chaude, suspendue dans l’absolu de l’oreille et le frisson latin, génial, pour elle ça marche, avoir plusieurs cordes vocales à son arc de tessiture. Aussi.
Eméa c’est « j’irai dormir chez vous », dans votre tête, dans votre cœur et ça pulse sec et pourtant sur du velours. Des hôtes comme ça on ne peut leur fermer la porte, ils vous entraînent sur des chemins tant rêvés, dans des périples d’enfances aventureuses et de vie d’adulte à la recherche de satisfaction des sens.
Un premier titre libérateur « l’envol », puis l’évasion, l’escapade au travers des notes, des croches, des doubles croches et des paysages d’un bout du monde, Là, pas à mille lieues, non là au frisson d’un tympan conquis et avide de renouvellement.
Rappelons pour le fun qu’EMEA (sans accent sur le E) est un acronyme parfois utilisé pour désigner une zone économique du monde qui comprend l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique. La signification du sigle étant : Europe, Middle East, Afrique.
Eux voyagent ailleurs, mais en fait, ils sont universels. Eméa, c’est aussi un prénom en Allemagne pour les filles, en Italie pour les garçons, mais en fait on s’en moque c’est le nom d’un groupe génial. C’est vrai qu’à trois la parité homme femme… mais Manon vaut bien deux musiciens. Et comme Manon le dit, en substance : « le monde d’après, c’est le monde idéal, ce sont nos rêves d’enfant, et quelque part tout ira bien »
Ses textes sont très construits, très contextuels et universels en même temps, Les rythmes sont envoûtants, d’Amérique latine, du brésil, ils pourraient être martiens après tout puisqu’ils disent quelque chose du monde, de nous et du monde de nous. Les spectateurs envoûtés tapent dans leurs mains. Et il n’y a pas, la batucada est omniprésente et on vibre à son rythme.
Un beau concert dans un bel été à Montceau
Gilles Desnoix