Montceau : Réseau Education Sans Frontière
Les courts-métrages de Margaux Bonin ont interpellé le public
Le Réseau Education Sans Frontière (RESF) montcellien avait convié le public, ce samedi 4 novembre, aux Ateliers du Jour, afin de découvrir les courts-métrages de Margaux Bonin, réalisatrice et comédienne de théâtre.
Différents thèmes ont été abordés à travers ces films, notamment : l’immigration, les violences sexuelles lors de l’enfance et le football féminin.
L’immigration
Le premier nommé a été tourné à Saint-Eugène, avec des amis comédiens de Margaux. En moins de 3 mn, cette dernière a su mettre en images une scène ordinaire de racisme. C’est carré, net, et le spectateur ne comprend l’histoire qu’aux dernières images. Pas besoin de longs discours pour comprendre…
Un galop d’essai pour Margaux Bonin qui a présenté ces courts-métrages de manière « chronologique » dit-elle. En fait, il s’agit de l’ordre dans lequel elle a tourné ceux-ci. Ce qui permet au public de voir l’évolution de son travail.
L’inceste et les violences sexuelles pendant l’enfance : « Ça va mettre le bazar »
Le second court-métrage s’intitule « Ça va mettre le bazar ». Il fait référence à l’inceste. Un sujet dur, qui a été traité de façon « douce » par la réalisatrice. D’ailleurs, Maud Maestro, éducatrice spécialisée en addictologie et adolescence y a apporté sa contribution.
En fin de projection, cette dernière a longuement échangé sur le sujet avec le public. Ce court-métrage a été tourné en novembre 2022 par Margaux. Elle y raconte tous les détails de son travail, ses idées, les dessins simples, la musique créée par ses voisins africains à Paris. Le tout pendant le confinement.
C’est l’histoire d’une petite fille qui a été victime des agissements libidineux de son propre grand-père. Ça se passait dans la maison familiale, pendant les vacances, où se trouvaient aussi ses cousins. Mais il ne fallait rien dire car « c’était un secret ». Finalement, la victime est allée jusqu’au procès, puisqu’elle a eu le courage de dénoncer son « papy ».
La prévention de l’inceste ne se fait pas en famille
Car bien souvent, l’auteur des faits est justement un proche. Et on ne peut pas dénoncer un père, grand-père, oncle, ami de la famille, puisqu’on le connait ! Un psychologue présent dans la salle rejoint Maud Maestro sur l’idée qu’il faut faire de la prévention tous les jours, sans relâche, et non pas dans une classe ciblée, une fois deux heures et ensuite, on n’en parle plus.
« Mais le plus déroutant, dans ces affaires d’incestes et de violences sexuelles, c’est que même si l’enfant se confie à eux, ils ne sont pas prêts à entendre de telles confidences, car « Ça va mettre le bazar » dit Maud Maestro.
L’éducatrice rapporte qu’elle trouve intéressant de travailler sur la victime, bien évidemment, mais aussi sur l’auteur des faits. « S’intéresser à son histoire de vie, son parcours et chercher à comprendre pourquoi il a accompli ces gestes ».
Sur ce sujet, il y a eu beaucoup de réactions et de questions dans la salle.
Le football féminin
Cette fois, le film a été tourné aux Ateliers Varan à Paris. « Créés sous l’impulsion de Jean Rouch, les Ateliers Varan proposent depuis leur création en 1980, une pédagogie de formation au cinéma documentaire basée sur l’enseignement par la pratique et l’échange entre élèves » explique Margaux Bonin.
Et c’est dans ce cadre qu’elle a réalisé le film de l’équipe de foot féminine du EPPG, au Pré-Saint-Gervais.
Là aussi, de nombreux commentaires ont été faits par le public. Idées reçues (toutes des lesbiennes, pas féminines…). Certains ont même crû voir des hommes dans l’équipe féminine. Non, non, non… C’étaient toutes des femmes !
Margaux a eu trois jours pour faire ce documentaire et c’est très court : réunion de l’équipe, entrainements et challenges…
Les joueuses ont adoré le film et elles sont toujours en contact avec la réalisatrice.
A l’issue de la projection, de nombreux échanges ont été effectués entre le public et les intervenants.
RESF : leurs missions
Claire Bruneau (RESF) a déroulé toutes missions qui incombent à l’association : aides administratives complexes, apprentissage du français pour les personnes aidées, rédaction de CV, accompagnement à l’ambassade à Paris etc.
Les personnes accueillies viennent principalement de l’Europe de l’Est (Arménie, Albanie…) et de l’Afrique (Côte d’Ivoire, Mali…). « Ils veulent tous vivre en paix en France. Certains fuient pour éviter les mariages forcés, l’excision, l’extrême pauvreté… Ils laissent tout derrière eux, le travail, la famille et les amis » livre l’adhérente de RESF.
Tout cela coûte cher. Ainsi, un examen de dossier en préfecture coûte 50€ et une régularisation 350€ par personne. A noter que les permanences administratives se tiennent désormais dans les locaux d’Odil, au 12 rue des Oiseaux, à Montceau les Mines.
C’est pourquoi l’association organise régulièrement des manifestations, afin de collecter des fonds. Comme la soirée de ce soir où les bénéfices seront reversés à ERSF.
Les prochaines manifestations
Samedi 23 décembre 2023, à 20h.
La compagnie Cipango et la commune de Toulon-sur-Arroux ouvrent les portes du Moulin des Roches pour une soirée de concerts au profit de l’association RESF (Réseau Éducation Sans Frontière).
Au programme, Laniakea (rock progressif) et Blaast (duo explosif batterie-didgeridoo de musique trance rock).
Samedi 16 mars 2023
Chorale A contrario
Vendredi 10 mai 2024
Bœuf musical des Galipotes à la Trèche à Sanvignes
Nelly Desplanches