200 invitations pour les familles, tout le monde ou presque présent, certains sont venus quand même, sans invitation. C’est la fête au Dojo et Jean François Aymard et son équipe à mis les bouchées doubles pour que cela soit réussi. Et ça l’est pleinement à la satisfaction complète des jeunes licenciés, des frères et sœurs au bord du tatami et des parents assis autour.

Ce qui est impressionnant c’est de voir des bouts de chou, gros comme des noisettes qui arrivent en kimono, posent les chaussures, saluent et rentrent sur le tatami avec un sérieux et une déférence de vieux briscards. Ce n’est pas feint, pas de l’appris par cœur et fait machinalement, non, c’est conscient et cela démontre la qualité de l’enseignement dispensé ici. Et il y a le plaisir, d’être ensemble, d’être sur le tatami, de pratiquer l’art du combat avec pétulance et envie, plaisir et joie.

18h45, ce mardi 12 décembre, ça démarre. En attendant que le père Noël arrive, – il pleut, Il fait nuit, l’éclairage du traineau laisse à désirer, les rennes ne connaissent pas la route – les jeunes licenciés font une démonstration d’échauffement harassante. On se secoue, on saute, on se détend puis vient l’instant critique. Deux cercles concentriques sont formés. Les petits à l’intérieur. On se tient par la main et quoiqu’il arrive on ne doit pas rompre le cercle. Une scène que les plus anciens pourraient assimiler aux exercices dans la cour de la caserne. Assis, debout, à genoux, couché sur le dos, debout, à genoux, assis, allongés sur le ventre, debout, on bascule en arrière. Le rythme est soutenu, c’est cardio, il s’accèlère et ça tient, ça rit beaucoup, ça rigole même, mais ça ne lache pas. Les jeunes y prennent un réel plaisir. Puis formez les colonnes ! Ça ne plaisante plus, des chenilles se mettent en ordre de bataille, il va falloir, au signal, avancer sur la pointe des fesses et des talons sans rompre la chenille. Fou rire garanti sur le tatami comme dans le public. Puis les derniers devenant les premiers, demi tour on glisse sur le chemin du retour. Pas le temps de reprendre son souffle que voila le père Noël qui pénètre dans le Dojo. Il doit être très vieux car il glisse plutôt qu’il avance. Il va s’assoire sur son trône et le défilé commence, la distribution de sucreries. Les frêres et sœurs non licenciés sont aussi invités à venir chercher provende.

La photo de groupe, il y a du monde devant le petit oiseau, saluts et hop tout le monde au buffet copieux concocté par Patricia Moret traiteur, que du bon. Boisson sans ticket, assiette charcuterie avec ticket. Certains ont déjà bien entamé le sac de bonbons donné par le père Noël. Jean François Aymard est satisfait, soulagé aussi, c’est une grosse organisation une soirée comme celle-ci, surtout que samedi prochain, le 16 décembre il y a stage de QiGong / Taïchi dans le cadre du téléthon. Encore un gros coup pour le club et son staff.

Ce qui frappe en regardant tout le monde avec son assiette à la main, les gamins qui gambadent et bourdonnent autour des adultes, c’est qu’ici on ne ressent aucune des tensions qui agitent les humains à l’extérieur. Sourires et sérénité ce sont les maîtres mots de la soirée. Ça fait du bien une soirée comme ça.

Gilles Desnoix