Parenthèse poétique
"L’homme et son chien"
L’homme et son chien
Lové en demi-cercle dans sa corbeille d’osier,
Le museau écrasé sur les pattes de devant,
Il dormait, ouvrant à intervalles réguliers,
Un œil sentinelle qui se voulait rassurant.
Rien ne pouvait le distraire à ce bel instant
Qui scandait le début de toutes ses journées.
Sauf entendre craquer le vieux parquet grinçant
Sous un pas lourd foulant la chambre mansardée.
Basco sentait alors qu’Henri était levé.
Bientôt il aurait sa flatterie matinale,
Première attention avant le bol de café,
Profonde connivence dans ce geste amical.
L’animal savait qu’il ne fallait rien brusquer ;
S’asseoir silencieusement sous la toile cirée,
Et son maître du regard ne jamais quitter,
Attendant patiemment la parole espérée.
« Allez mon Basco, prêt ? C’est l’heure de la balade ! »
A ces mots, le chien inclinait alors la tête,
Accompagnant le geste d’une furtive œillade ;
Façon singulière de dire que c’était la fête.
Daniel Meunier – Plume et Crayons
