Montceau-les-Mines : Défis et solutions ?
Table ronde sur l’emploi des seniors
DemandeLocale.fr en partenariat avec la ville de Montceau-les-Mines, a organisé une table ronde sur l’emploi des seniors qui a soulevé une série de réflexions et d’échanges sur le recrutement, le maintien dans l’emploi et l’évolution professionnelle des seniors, ce vendredi 16 février 2024, à l’Embarcadère, de 10h 00 à 12h 00.
Sabrina Barat, fondatrice de la plateforme DemandeLocale.fr a ouvert l’événement devant une soixantaine de personnes et huit intervenants d’horizons divers : Delphine Jacob (déléguée générale MEDEF 71), Fabienne Coronel (référente interprofessionnelle CFDT BFC), Cédrine Khier (responsable RH Novium), Jennifer Dantigny (directrice McDonald’s), Quentin Pradines (chargé de mission de développement local à la ville de Montceau-les-Mines et sociologue), Sascha Kettler (directeur Michelin Blanzy), Sandrine TEIXEIRA BOURNE (AFPA ) et Anne-Marie Soty (Témoin senior)
Les échanges furent variés, exprimant une diversité de points de vue et des perspectives encourageantes qui finalement ne furent pas orientés uniquement vers le constat, l’analyse du contexte mais également vers la possibilité de proposer des solutions face à ce défi majeur qui illustre le paradoxe d’un marché de l’emploi qui doit faire face à des difficultés de recrutement alors que l’on a un réservoir de seniors bardés de multiples compétences dont seulement 56 % des personnes âgées de 55 à 64 ans sont en emploi en 2021.
Dans un contexte d’allongement de la durée de vie au travail, du recul de l’âge du départ à la retraite, la question est posée : comment favoriser, encourager l’accès à l’emploi des seniors et leur maintien dans l’emploi ?
Tout d’abord, un essai de définir l’âge du senior. En effet, selon le milieu : une appréciation différente selon que l’on soit recruteur, patron, salarié, …
« Malgré tout, plus ou moins fixé par l’État avec la mise en place de système d’aide ou de formation à destination de ce public spécifique dont les bornes sont établies », précise Delphine Jacob du MEDEF. « On devrait changer de terme et parler de parcours professionnel ».
Pour Sasha Kettler, « c’est une aberration de payer les compétences à partir. Il faut inverser cette tendance et investir dans le maintien des compétences. Regarder les fins de carrières en mettant en place par exemple des départs progressifs à la retraite jumelé avec l’arrivée de deux jeunes qui entrent en compétences ».
Anne-Marie Soty a apporté son témoignage sur son parcours professionnel : 25 ans dans le commerce, un accident, un arrêt, une reconversion compliquée à 54 ans, un bilan de compétences, une remise à niveau, …
une reconversion qu’elle estime couronnée de succès et qui la booste pour la recherche d’un nouvel emploi.
Sandrine Teixeira Bourne explique que l’AFPA a recruté une personne en charge des gestions de carrières qui doit permettre une meilleure prise en compte des départs programmés de chacun et une adaptation des différents postes sans oublier de nouvelles possibilités de formation que l’on retrouve chez Novium avec un accompagnement des évolutions des ressources humaines.
Fabienne Coronel de la CFDT est ravie d’entendre la mise en place de la GEPP
« Gestion des Emplois et des Parcours Professionnels » qui a pour but de permettre aux entreprises d’organiser, de planifier et de valoriser les talents et le capital humain.
Pour Delphine Jacob du MEDEF, « c’est aux salariés de s’emparer de leurs carrières. Dans 10 ans, on aura besoin des seniors car 50 % des actifs auront plus de 45 ans. Il faut plus d’anticipation et ne pas attendre d’être confronté aux difficultés pour les résoudre.
Pour le côté sociologique, Quentin Pradines évoque différents critères.
« Selon où l’on se situe dans l’échelle sociale, le poids administratif est réel. On n’est pas tous égaux. C’est la conséquence d’une histoire sociale à laquelle on rajoute la variable de genre. Quand on regarde le parcours de nombreuses femmes pour avoir à terme le minimum vieillesse..
Fabienne Coronel constate qu’autour de cette table ronde, « on a des gens de bonne volonté. Mais on se rend compte des problèmes dans les CSE ; quand on veut agir, on est renvoyé à notre place. On n’entend pas la parole du travail. On préconise le gagnant -gagnant pour porter la parole des salariés organisés ».
Cédrine Khier explique que pour le recrutement chez Novium le CV existe mais n’est pas primordial. Il s’agit de mettre en avant le savoir-être. En 2023, Novium a recruté 4 seniors pour l’apport de leurs expériences respectives.
Chez McDonald’s, Jennifer Dantigny parle de recrutement atypique, de 17 à 64 ans. On a besoin d’une main d’oeuvre pluri-générationnelle.
Les différents intervenants semblent assez en accord sur le constat et sur des moyens génériques pour amorcer une inversion de tendance : anticiper les besoins de formation, adaptation, faciliter les reconversions, prévention, gestion de fin de carrière, …
- Kettler est optimiste pour l’avenir. Il revendique l’écoute des salariés pour un réel échange avec les partenaires sociaux incarnés. « C’est une responsabilité collective et ensemble on doit réussir ».
« La preuve vivante que par le dialogue, on s’enrichit, le parcours, la responsabilisation, …, conclut Delphine Jacob.
- Coronel : »Anticiper, changer le travail, changer les représentations »
Pour Cédrine Khier (RH Novium), c’est un vaste sujet et il s’agit de faire tomber les barrières de tous côtés.
En conclusion, Sabrina Barat remercie les intervenants et rappelle que le 7 mars se tiendra le prochain forum inversé de 9h à 12h 30.
JLP
Un commentaire sur “Montceau-les-Mines : Défis et solutions ?”
Heureusement que la CGT Michelin n’est pas invitée ….
C est toujours un règal de lire les propos de notre directeur ….notre usine est championne des licenciements pour inaptitude, ou la meilleure façon de se débarrasser des travailleurs que l’on a rendu »handicapés » alors gérer la fin de carrière des gens abîmés par le travail ne se règle pas avec une GEPP sur les derniers mois de présence et surtout pas avec un accord GEPP que même le syndicat »cadre » cgc a refusé de signer car c’était un PSE deguisé
Le syndicat CGT Michelin Blanzy