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samedi 9 mars 2024 à 06:04

Montceau-les-Mines : journée internationale des droits des femmes

Table ronde « Image de la femme entre stéréotypes et réappropriations »



 

Dans le cadre de la journée internationale des droits des femmes, la municipalité de Montceau-les-Mines a organisé une table ronde  sur le thème « « Image de la femme entre stéréotypes et réappropriations » avec Amélie Ghulam Nabi, conseillère déléguée à la Culture, Sylvie Lukowitz, adjointe en charge de l’Education, Carine Belbachir du réseau VIF, Meriem Soussi, journaliste  JSL spécialisée dans les questions de culture – société et plusieurs membres du CMJ.

 

 

Amélie Ghulam Nabi a introduit le sujet et lancé la table ronde en présentant le sujet et expliquant le thème.

 

Quand on parle d’image de la femme, on aborde le sujet des représentations de la femme et les stéréotypes associés. Comment la femme est-elle vue et comment se voit-elle ? Comment ces représentations sont-elles un obstacle ou un soutien  à leur épanouissement global ?

Cette évolution de l’image des femmes pose également la question de l’existence de l’histoire des femmes ; celle de leur corps, de la maternité, du travail, de la guerre, de la politique, de la création artistique et scientifique, …

L’histoire des femmes est aussi celle du passage de l’invisible au visible. Jusqu’au milieu du 20ème siècle, c’est l’image de la femme au foyer qui prime, absente de l’espace public et politique. Elle n’a pas de voix, pas d’existence politique, pas de compte en banque, pas de contrôle sur sa destinée.

La jeune fille se projette  en future ménagère, une image renvoyée par la publicité, le cinéma et l’éducation. La femme doit être mère, cuisinière et maîtresse de maison et doit rester séduisante : une femme objet, multitâche mais toujours élégante. La réification du corps des femmes véhiculée par la culture, les médias a constitué un obstacle à la lutte contre les violences sexuelles, par exemple, … Un objet ne se plaint pas, il est fait pour être utilisé.

 

En 2024, ces images nous semblent lointaines, cependant les chiffres montrent qu’il y a encore beaucoup à faire pour faire évoluer les mentalités et les comportements.

La femme continue de s’occuper de son foyer en plus du travail : 80 % des femmes consacrent  au moins une heure par jour à la cuisine ou au ménage contre 36 % des hommes.

37 % des femmes déclarent avoir déjà vécu une situation de non-consentement. Ce chiffre monte à 50 % chez les 25 -34 ans.

Un quart des hommes de 25-34 ans pense qu’il faut parfois être violent  pour se faire respecter.

 

Il semble essentiel de faire une pause, de faire le point pour acter les évolutions négatives ou positives pour penser l’avenir.

 

Sylvie Lukowitz, a présenté son parcours , un itinéraire dans la gymnastique. À 15 ans, on m’a dit tu seras vendeuse. Moi, je voulais être prof de gym. Je suis devenue vendeuse-étalagiste. Je suis restée bénévole au club de gym. À 43 ans, j’ai obtenu un CQP pour la gym, puis un BPJEPS. J’avais une soif d’apprendre. Maintenant, je suis à la mairie, base arrière des JO puis adjointe à l’Education avec l’envie d’aller plus loin.

J’ai été inspirée par deux athlètes : Nadia Comăneci et Marie-José Pérec.

J’attends des JO, la venue d’équipes internationales à Montceau, en gymnastique et en natation artistique. Au niveau national, le même élan que pour la coupe du  monde de 1998.

 

Carine Belbachir  a parlé de l’image de la femme dans le cadre de son travail. Ce qui est compliqué, c’est d’avoir de vrais lieux d’écoute. On parle des violences physiques mais les violences psychologiques sont autant destructrices : isolement, rabaissement, …

« Le machisme récurrent dans la police évolue. Le regard des policiers changent. On a parlé de la question de l’emprise. Un homme pourrait être  cette personne écoutante. Il faut de la bienveillance, de l’empathie, de la sensibilité et de la formation.

Il n’y a pas de réel conseil pour aider une personne à pousser la porte du commissariat. Chaque personne a son rythme . Il faut dépasser la honte. Faire de la prévention, très tôt, pour que chacun puisse avoir de l’estime de soi ».

 

Les membres du CMJ ont tourné une vidéo à la résidence les Peupliers, une rencontre intergénérationnelle sur l’image de la femme. Les jeunes ont questionné les résidents sur divers sujets : leurs parcours, les évolutions, l’arrivée du modernisme, le compte en banque, le droit de conduire, de vote, l’avortement, …

Quel combat reste-t-il ? La réponse est assez unanime : l’égalité des salaires et la nomination de femmes à la tête des entreprises.

Quel message pour les jeunes filles ?

Un message de paix, ne pas avoir d’enfant pour les voir partir à la guerre, de la réussite, se faire respecter, quand une femme dit NON , c’est NON !

 

Pour Meriem Soussi, dans son travail de journaliste, lorsqu’elle a un artiste en face d’elle, le sexe ne rentre pas en ligne de compte.

Le spectacle peut effectivement aider à parler de sujets qui font mal.

Je m’attelle à ne pas transmettre de stéréotypes de genres dans mes papiers.

Elle cite Françoise Giroud : « « Les femmes sont une catégorie à part et ce qu’il faut arriver à faire justement, c’est qu’elles cessent de l’être ».

et de conclure : « La femme serait vraiment l’égale de l’homme le jour où, à un poste important, on désignerait une femme incompétente ».

 

 

J.L Pradines

 

 

 

 

 

 

 

 

 






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