Société : Logement insalubre
Habellis fait l’autruche et refuse de reloger Vitor Carvalho Goncalves
Allô Habellis ? Allô la mairie ? Bip, bip, bip… Il n’y a plus d’abonnés à ces numéros…
On se croirait dans un vaudeville écrit par Georges Feydeau ou Eugène Labiche. Et pourtant, la réalité est autrement plus dramatique et révoltante !
Il vit dans un logement infâmant
Comme nos lecteurs s’en souviennent, nous avions relaté, le 15 janvier, dans nos colonnes, le cas de ce montcellien de 56 ans, Vitor Carvalho Goncalves, qui vit dans un logement insalubre au 43 rue de Besançon, au Magny.
Les photos de ce qu’on peut appeler le « logement de la honte » étaient éloquentes et les réactions de nos lecteurs n’ont pas tardé sur les réseaux sociaux. Tout comme nous, ils trouvaient scandaleux le fait qu’Habellis ose louer ce taudis à des êtres humains !
« Même un chien on ne le fait pas vivre dans ce cloaque ! ». Et pourtant, non seulement un homme y est contraint, mais également ses deux compagnons d’infortune, de braves toutous qui toussent sans arrêt à fendre l’âme et sont malades, à cause de l’humidité et des moisissures présentes dans les lieux.
Pas de son, pas d’images
Bref ! Depuis l’alerte lancée par plusieurs médias, dont notre titre, que s’est-il passé ? Rien !!! Ou si peu…
Comme le dit le principal intéressé, Vitor Carvalho Goncalves, « la mairie s’est donnée bonne conscience en déléguant la responsable du CCAS, qui a promis de contacter tel ou tel responsable d’Habellis, puis de me rappeler. Mais à ce jour, non seulement rien n’a bougé, mais j’attends toujours son appel ».
Vitor ajoute : « Des élus sont également venus, mais là encore, rien ».
Paroles, paroles…chantait Dalida
Le pire, c’est que M. Carvalho Goncalves, depuis de nombreuses années tire la sonnette d’alarme auprès d’Habellis. « Il y a 3 ans, le bailleur avait fait venir une armada d’entreprises diverses (travaux publics, menuisier, plâtrier etc.) en nous promettant des travaux. Mon amie de l’époque était présente et nous avons gardé les documents qui nous avaient été remis à l’époque » dit-il.
Ajoutant : « Comme Sœur Anne, nous avons attendu, mais n’avons jamais vu l’ombre d’un début de travaux… ».
« Un relogement d’urgence » demande le locataire
Très légitimement, Vitor demande un relogement d’urgence. Pas dans un HLM, à cause de ses compagnons de vie. « J’ai signé pour louer une petite maison avec un peu de terrain, il y a plus de 30 ans, j’ai payé mon loyer, je souhaite qu’on me reloge à l’identique.
A noter qu’Habellis a rénové et rénove encore des maisons qui, bizarrement, restent vides de tous locataires. « Aux Gautherets, à Montceau, au Bois-du-Verne, par exemple, mais apparemment je n’y ai pas droit.
« Pas question » dit Habellis
Comme le rapporte le locataire « Habellis ne veut rien entendre, il ignore mes appels au secours et ma demande de relogement plus que LEGITIME et URGENTE ».
« De qui se moque-t-on ? » ajoute l’homme.
Habellis doit respecter la loi
L’un de nos lecteurs a fort judicieusement conseillé Vitor sur ses droits.
Conformément à l’article L.1311-4 du CSP, en cas de constatation d’un logement indécent ou insalubre par le CCAS ou la commune, le maire est habilité à prendre un arrêté de péril ou d’insalubrité en vertu des pouvoirs de police qui lui sont délégués. En cas de non-exécution des mesures ordonnées pour assurer l’hygiène par la personne responsable, le maire est autorisé à prendre des mesures d’office aux frais de cette dernière.
Lorsqu’un logement est déclaré insalubre, un rapport rédigé par l’agence régionale de santé (ARS) ou le service communal d’hygiène et de santé, habilité pour la mise en œuvre des procédures, est nécessaire. Ce rapport est transmis au préfet avant l’émission de l’arrêté d’insalubrité en cas de non-décence du logement (conformément aux articles L.1331-22 à L.1331-31 et L.1311-4 du CSP).
En cas d’urgence, le préfet peut saisir le tribunal administratif, afin de désigner un expert chargé d’examiner le logement.
Le paiement du loyer est suspendu au premier jour du mois suivant l’envoi de la notification de l’arrêté ou de l’injonction.
Selon les mentions contenues dans l’arrêté (interdiction temporaire ou définitive d’habiter), le propriétaire a l’obligation de proposer un hébergement ou un relogement à l’occupant. À défaut, cette obligation incombe au maire, au préfet ou, en cas de transfert ou de délégation de compétence, au président de l’EPCI.
Message à Habellis et Mme le Maire
Le malheureux locataire a décidé de prendre le taureau par les cornes et lance un appel à Habellis et à Mme le Maire de la ville :
« Je vous invite à prendre rapidement les dispositions nécessaires pour procéder à mon relogement, dans un délai raisonnable. À défaut de réponse de votre part sous 15 jours, je me verrai contraint de saisir les autorités compétentes et d’engager des démarches juridiques pour faire valoir mes droits ».
Les médias nationaux ont réagi
Vitor, suite aux différents articles locaux, a été contacté par l’équipe de l’émission « Sept à Huit ». Il est en attente d’un journaliste pour un reportage.
A suivre.
Nelly Desplanches
2 commentaires sur “Société : Logement insalubre”
Il est fort possible qu’un logement type appartement lui soit, à nouveau (?), proposé ! A lui de choisir entre vivre dans l’insalubrité et vivre sainement !! Combien de locataires possèdent un voir deux chiens et vivent en appartement !!
C’est lamentable ! Bravo Habellis et la mairie !