La Claudine aime les Week-ends, mais parfois le lundi est le bienvenu
Pour Pâques, pas de miracle des prix des lapins en 2025, la Claudine en reste chocolat.
D’abord, la Claudine se pose une question simple : pourquoi est-ce si tard cette année ? Ensuite, elle s’interroge aussi sur la hausse des prix assez ahurissante, et enfin, elle a décidé d’acheter de tout, mais en moins grosses quantités.
La fête de Pâques, contrairement à Noël ou à l’Assomption, n’a pas lieu à une date fixe. Il faut se reporter au calendrier tous les ans pour découvrir quand tombe la célébration et le lundi férié, qui va avec. C’est le concile de Nicée, du 20 mai au 25 juillet 325, qui a défini que la fête de Pâques aurait désormais lieu « le dimanche qui suit le 14e jour de la lune qui atteint cet âge le 21 mars ou immédiatement après », soit le premier dimanche qui arrive en suivant la pleine lune après l’équinoxe de printemps. Ce qui donne une fenêtre de temps pouvant varier entre le 26 mars et le 23 avril. Rappelons les dates passées depuis 2020 : 12 avril 2020, 4 avril 2021, 17 avril 2022, 9 avril 2023, 31 mars 2024. Pour l’instant, c’est le 20 avril 2025, mais les cinq prochaines célébrations se tiendront aux dates suivantes : 5 avril 2026, 28 mars 2027, 16 avril 2028, 1er avril 2029 et 21 avril 2030. Depuis l’année 1900, le lundi de Pâques est tombé six fois un 1er avril. C’était en 1907, 1918, 1929 ; une interruption de 62 ans jusqu’en 1991, puis de nouveau tous les 11 ans : 2002, 2013, 2024 ; puis une interruption de 62 ans : 2086, 2097 ; puis une interruption de 62 ans : 2153…
La Claudine se dit qu’elle ne sera certainement plus là pour constater que le 1er avril 2153 sera bien le lundi de Pâques. Mais elle pense que c’est comme ceux qui sont nés pour Noël, le 1ᵉʳ janvier, le 29 février, un dimanche ou un lundi de Pâques qui tombent un 1er avril : ça fait 2 commémorations en même temps et pas forcément 2 fois plus de cadeaux, de chocolat, mais souvent de mauvaises farces.
Quoi qu’il en soit, ce n’est pas le problème qui préoccupe le plus la Claudine. Non, c’est son pouvoir d’achat face à la hausse énorme du prix des chocolats de Pâques.
En effet, elle a été sidérée de voir le prix du moindre lapin, œuf, sachet de friture, de la plus petite des poules avec ou non un poussin. Elle avait lu qu’UFC-Que Choisir pointait une hausse en moyenne de 14 % des prix de chocolats de Pâques en grande distribution par rapport à 2024. Mais en parcourant les rayons, il lui était apparu que cette estimation était en dessous de la réalité. Et hors des supermarchés, le chocolat de Pâques a pris un coup de bambou dans certains magasins. Du coup, elle a baissé ses prétentions et, en conservant le même montant, elle a diminué les quantités, tant pis pour neveux et nièces.
Qu’est-ce qui explique ces hausses ? À quoi cela tient-il ?
Les statistiques sont claires : les achats de Pâques sont à 75 % effectués en direction des enfants. Pour le reste et les achats pour les adultes, il y a une progression notable depuis 2024. Et donc ce sont les enfants qui seront les victimes de la hausse des tarifs, soit qu’ils auront moins, soit qu’ils auront de la moins bonne qualité.
Après une décennie de stabilité, le prix du cacao s’est envolé début 2023. En janvier 2023, la tonne de cacao valait 2 200 euros, et en janvier 2024, elle atteignait les 4 400 euros ; puis, à la mi-décembre 2024, les 10 500 euros étaient franchis. Le prix du cacao a donc été multiplié par 4,5 en deux ans. Depuis janvier 2025, les cours sont redescendus pour se positionner à 7 200 euros la tonne fin mars. Sont mises en cause les conditions climatiques, les instabilités géopolitiques. Quant aux prix du cacao transformé en chocolat, eux, ils n’ont pas baissé. Les raisons mises en avant : les stocks acquis à des prix forts, le transport, l’énergie, le coût du travail, l’inflation. Comme se dit la Claudine : « Il y a toujours de bonnes raisons à la hausse et pas souvent à la baisse. »
Les raisons de la flambée des cours ces dernières années ?
Des conditions climatiques défavorables (pluies diluviennes provoquant des maladies dans les cultures, sécheresse) en Afrique de l’Ouest (notamment en Côte d’Ivoire et au Ghana), ceinture cacaoyère qui fournit 70 % des fèves de cacao dans le monde.
L’envolée des prix a freiné la demande et poussé des agriculteurs à consacrer plus de ressources à la culture du cacao, permettant une détente des cours ces derniers mois, avec la constitution de réserves pour la première fois depuis quatre ans.
Comme la Claudine l’a lu, UFC-Que Choisir pointe une hausse en moyenne de 14 % des prix de chocolats de Pâques en grande distribution, avec une augmentation de 23 % sur les marques distributeurs. Cela reste étonnant, puisque l’inflation alimentaire est descendue à 1,3 % sur les 12 derniers mois.
L’expert des sujets de grande consommation Oliviers Dauvers, le Web Grande Conso, que la Claudine suit dans l’émission « ça peut vous arriver » et dont elle adore les tenues chamarrées, a pronostiqué « un mauvais millésime » des ventes de chocolats de Pâques 2025 : « Même si l’inflation est justifiée, une part des clients ne peut pas suivre, tout simplement. »
La question est évidemment celle-ci : quel budget pour Pâques ?
D’après les études, ce sera en moyenne 51 euros en 2025. Donc mathématiquement, avec 14 % d’augmentation moyenne des prix, les quantités seront en baisse, comme la qualité. Il faut rappeler que 20 % de la consommation annuelle de chocolat est enregistrée à l’occasion des fêtes de Pâques. Avec Noël, c’est la période de grande consommation du chocolat. Certains chocolatiers font jusqu’à 40 % de leur chiffre d’affaire à Pâques.
Pour 67 % des personnes, c’est le prix le premier critère de choix, et là, on voit que si l’on ne baisse pas la quantité, on va baisser la qualité. Seulement 30 % des consommateurs font du goût et de la qualité de la matière un facteur de choix prioritaire.
L’autre gros sujet tient dans l’objet choisi : œuf, poule, lapin, cloche, poisson, friture… Le plus en vogue reste le lapin, suivi de la poule serrée de près par la cloche. Mais les œufs ont aussi la cote pour les chasses organisées. Ils plaisent aux petits comme aux grands.
Quels sont les principaux critères de choix d’un chocolat de Pâques ?
La Claudine aime le chocolat à plus de 70 %, mais pour Pâques, elle privilégie la joie de la découverte des petits qui n’ont pas forcément encore le palais aguerri aux chocolats forts en cacao.
De toute façon, elle se dit que pour Pâques2025, il n’y a eu pas de miracle des prix, donc tout le monde en est resté chocolat.
Gilles Desnoix