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lundi 11 août 2025 à 06:37

La Claudine aime les week-ends, mais parfois le lundi est le bienvenu.

Violent incendie dans l’Aude : “C’était l’apocalypse”



 

La Claudine n’est pas une adepte trop empressée de la dive bouteille, mais une nouvelle l’a touchée : « Le Cellier des Demoiselles rouvre malgré 80 % de ses parcelles détruites ».

Pour sa part, et par une loyauté bourguignonne, elle préfère toujours le nectar de sa région, mais la Claudine n’oublie pas l’importance dans la France profonde du vin des Corbières.

Alors dans sa tristesse face au malheur frappant l’Aude, elle a trouvé une raison de se réjouir un peu.

En effet, en quelques jours, un incendie hors norme a ravagé jusqu’à 17 000 hectares dans le massif des Corbières. Des centaines d’habitants ont été évacués, les pompiers ont combattu des flammes de plus de 30 mètres de haut, et des vignobles centenaires ont été réduits en cendres. Peu importe où cela se passe, ceux qui subissent ce genre de catastrophe méritent la compassion et la solidarité de tous. Et ceux qui combattent sur le front des flammes méritent toute notre admiration et reconnaissance.

 

Il s’agit d’un mégafeu d’une ampleur exceptionnelle qui s’est déclenché le 5 août à Ribaute. Le sinistre a parcouru 16 000 à 17 000 hectares. Les secours ont dû surveiller 90 kilomètres de lisière pour éviter toute reprise. Les moyens engagés ont été énormes : plus de 2 000 pompiers, des dizaines de camions-citernes, des Canadair, des Dash et des hélicoptères. La Claudin entend bien les reproches adressés au gouvernement sur le manque de moyens aériens et sur les volte-face successives dans ce domaine, le discours l’emportant toujours sur l’action. Elle comprend aussi les récriminations de locaux et des professionnels de la vigne dont les plantations ont beaucoup souffert mais ont aussi servi de parefeu. Ils mettent en avant que l’État a poussé à l’arrachage et que si on n’avait pas arraché la vigne aurait joué un rôle encore plus grand dans la lutte contre la propagation des flammes.

Comme tout le monde, la Claudine déplore le bilan humain : 1 décès, plusieurs blessés dont des pompiers et certains gravement. Il faut prendre conscience que jusqu’à 2 000 personnes ont été évacuées. Ce qui conforte la Claudine, et nombre de victimes comme de témoins, c’est la solidarité spontanée qui s’est mise en place : au plus fort de la crise, 17 centres d’hébergement ont accueilli 1 759 personnes. À Tuchan, la maire Béatrice Bertrand souligne la solidarité : « Nous avons reçu et hébergé plus de 200 personnes. Les villageois ont ouvert leurs maisons. Beaucoup étaient choqués et effrayés. L’élan de générosité a été fabuleux. »

Sur le terrain, les pompiers, les habitants et des élus ont cru vivre l’apocalypse.

Thibaud, pompier volontaire à Lagrasse, a témoigné : « Les flammes faisaient 30 ou 40 mètres de haut… C’est comme un immeuble en feu. Quand la fumée rentre dans le 4×4, ce n’est pas bon signe… on s’est retrouvé au milieu. »

 

Eglantine, une habitante de Ribaute prise au dépourvu par la progression du feu, a raconté : « En dix minutes, le feu a progressé d’un kilomètre… un vrai monstre, totalement incontrôlable. ». C’est Xavier de Volontat, maire de Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, qui a le mieux résumé la situation de ceux pris au cœur de la tourmente : « C’était l’apocalypse. Les flammes sautaient des centaines de mètres. On ne pouvait rien faire. Juste protéger et tenir. »

En lisant et écoutant tous ces témoignages, la Claudine a senti dans sa chair la peur de tous, le désespoir de beaucoup et elle s’est projetée dans ce type de situation : elle a frémi.

 

Certains habitants ont tout perdu, maisons et souvenirs partis en fumée : « Je n’ai plus rien… Je dois aller travailler mais je n’ai plus mon agenda, je ne sais pas avec qui. » se lamente Corinne, une sinistrée. Quant à Martine, une habitante de Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse : « Je ne sais pas comment je n’ai pas flambé… toute la butte derrière est calcinée. » Pour en revenir au Cellier des Demoiselles, coopérative emblématique des Corbières, il a perdu 80 % de ses parcelles. : « Rouvrir, c’est montrer que la coopérative tient bon », affirment ses responsables.

 

Dans le périmètre de l’incendie, environ 800 à 900 hectares de vignes et de coopératives dévastées ont brûlé. La Claudine essaie de se représenter ce que cela voudrait dire sur le Charollais… c’est terrible, inconcevable.

Et malheureusement rien n’est terminé. Les pompiers, la Protection civile, la préfecture sont clairs : le feu a été fixé, certes, mais la surveillance des 90 km de lisière se poursuit, avec extinction des foyers résiduels. Les élus appellent à un soutien rapide pour replanter les vignes, reloger les habitants et reconstruire les bâtiments endommagés.

Le bilan chiffré reste catastrophique : 16 000 à 17 000 hectares parcourus, jusqu’à 2 000 évacués, 800 à 900 hectares de vignes détruits, 1 mort, plusieurs blessés. Et maintenant il va falloir affronter l’urgence, la reconstruction. C’est-à-dire entamer le parcours du combattant avec les compagnies d’assurance, l’État, etc. La Claudine n’aime mieux pas être à la place de tous ceux qui devront monter les dossiers et les faire aboutir. Elle se dit qu’il faudrait d’abord traiter l’humain et les dossiers avec humanité, et très rapidement, mais…

 

Enfin, le Cellier des Demoiselles rouvre malgré 80 % de pertes de ses vignes.

 

Gilles Desnoix

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