Château de La Coudraie (Saint-Bérain-sous-Sanvignes)
Le symbole de la naissance de nos quartiers et de notre campagne environnante
Le symbole de la naissance de nos quartiers
et de notre campagne environnante
Rencontre avec Emmanuel Carrelet de Loisy
Cet homme, Emmanuel Carrelet de Loisy, né le 5 mai 1923 est un véritable « puits de mémoire » lorsqu’il parle de son château de la Coudraie à St Berain-sous-Sanvignes , de son domaine, de son histoire. A près de 90 ans, il reste très alerte physiquement, très éclairé dans la conversation et très dynamique dans ses occupations, aussi bien sur le plan privé qu’encore professionnel.
Il raconte : « vous savez, c’est très compliqué, puisque c’est entre 1120 et 1150, alors que la Bourgogne appartenait à la Hollande, qu’un hollandais, Monsieur Carrelet, demeurant à Dijon, marchand en gros de « toile de Hollande », très riche, a permis à sa descendance d’acheter la propriété de la Motte Loisy, une immense propriété de 40000 hectares. Cette transaction eut lieu en 1710 et sur cette propriété, surtout très boisée, se dressait une ruine d’un château fort non habité dont il ne reste aujourd’hui que la tour restaurée de la Motte Loisy. A cette époque, un « Monsieur Carrelet habitait le château d’Epiry à St Emiland, château qui avait été acheté au Marquis de Rabutin Chantal qui était le père de Madame de Sévigné (c’est là qu’elle a été élevée). »
Il ajoute : « au moment d’une succession, le domaine fut partagé en deux, une partie revint aux 2 sœurs de mon grand père dont l’une vendit à l’arrière-grand-père de Monsieur Sirot, qui eut de très nombreux enfants, et, c’est lui, dans les années 1880 – 1885 , très travailleur, maçon et marchand de bois, illettré mais « qui savait compter », qui a défriché des hectares de bois et construit les quartiers que l’on connaît aujourd’hui sous les noms de Bois du Verne, Bois Garnier, Bois Dernier… et l’autre partie très boisée également, à la même époque , revint à mon grand-père (Emmannuel, comme moi) qui construisit entre 1880 et 1885 le château de la Coudraie dont mon père, puis moi-même avons hérité successivement. Mes ascendants étaient donc des « Carrelet » et c’est à l’acquisition du domaine de la Motte Loisy que le nom de famille devint « Carrelet de Loisy ».
Il termina : « mon grand père qui vivait du fermage vendit des fermes et se tourna vers l’industrie qui devenait florissante dans la région et ce par des investissements qui ont été poursuivis par mon père, dont le seul frère a été tué à la guerre de 14. Quand à moi, je continue de gérer surtout les bois du domaine et possède encore 4 fermes en activité sur les 12 qui existaient jadis ».
Le visage de M.Emmanuel Carrelet de Loisy s’éclaire lorsqu’il évoque l’auberge de la Coudraie actuellement gérée par notre amie Annie Poitevin (voir notre article du 29 juillet 2011). Propriétaire de cette auberge, il explique : « savez vous vous qu’elle a plus de 300 ans ? …et que jadis c’était un relais de la poste ?…les diligences qui faisaient la liaison Lyon-Paris en 4 jours s’arrêtaient pour changer les chevaux pendant que les cochers et les voyageurs s’abreuvaient du vin de chez nous et mordaient dans le jambon du Morvan. L’auberge actuelle, c’étaient les écuries … Avant guerre, l’aubergiste était aussi fermier et tous les produits proposés à l’auberge sortaient de la ferme (jambon, cochonnaille, volailles, œufs, fromage, crème etc.. Ce n’est qu’après la dernière guerre qu’un aubergiste décida de ne plus exploiter la ferme et de ne faire qu’auberge et …. De successeur en successeur, c’est notre sympathique Annie qui reprit le flambeau (cela depuis près de 40 ans). A une époque où les clients aimaient çà, l’aubergiste servait 400 « 4heures » le samedi et autant le dimanche, çà vous dit çà ? ».
Comme sans doute un grand nombre d’entre vous, amis lecteurs, nous revoyons dans nos souvenirs ces « 4heures » du dimanche après-midi où l’on « mangeait le jambon », et puis l’omelette au lard et puis le fromage à la crème, avec nos parents et leurs amis, juste avant qu’ils n’entament quelques pas de danse au son de l’accordéon, à « La Coudraie » ou dans un autre bistrot du Bois du Verne.
Par le témoignage de cet homme dont la noblesse est arrivée par les « terres nobles » acquises par son ascendance qui n’a pas souhaité « acheter » de titre de noblesse sous Louis XVIII , nous ne voulons pas faire un récit historique mais seulement essayer de comprendre, un peu, comment cette partie de notre campagne et de notre ville a traversé notre passé commun, si loin… et pourtant encore si proche.
Jean Michel LENDEL
8 commentaires sur “Château de La Coudraie (Saint-Bérain-sous-Sanvignes)”
LA PETITE TOUR QUE L ON VOIT CE SONT LES RESTES D UN CHATEAU SITUE A L ETANG DU BOIS DERNIER POUR INFOS
encore un beau reportage qui nous permet de connaitre notre région et son histoire ainsi que l’origine des noms du bois du verne etc…merci jean-michel
Tout simplement MERCI Jean Mi pour se reportage continue
la Bourgogne appartenant à la Hollande vers le milieu du XIIe siècle? En êtes-vous sûr?
Bonjour,
Effectivement comme le dit « countryman », la petite tour située non loin de l’étang du Bois d’Arrêt est le dernier bâtiment visible de l’ancien château de la Motte Loisy dont il est fait mention dans l’article.
Cette tour, a été en autre, le repère de la fameuse bande noire qui sévissait sur Montceau les Mines au 19ème siècle et dont ceux-ci auraient commis un « attentat » devant la chapelle du Bois du Vernes. (quid de sa fragilité actuelle ?)
Pour les personnes intéressées, un grand panneau de communication est en place sur la rue de l’Etang (quartier du Bois Dernier ou Bois d’arrêt (son ancienne appelation).
Néanmoins, je voulais signaler qu’une petite anomalie s’est glissée dans l’article, car le château en 1710 était encore « debout » puisqu’il figurait encore sur le plan cadastral de 1835 (plan napoléonien).
Bravo pour ce reportage sur l’histoire locale des anciennes terres charolaises.
Pour toute personne demandeuse d’informations sur le fief de la Motte loisy, vous pouvez écrire à tourmotteloisy@orange.fr
c’est le témoignage de Mr Carrelet de Loisy, d’après le reportage
bravo pour ce magnifique reportage
Encore une ballade magique.!!!!
Quel patrimoine à découvrir ou à redécouvrir…
Et je crois savoir qu’il reste encore des joyaux à visiter..
Amitié.