Un adolescent peut et doit quelquefois s’ennuyer… Cette affirmation peut paraître bizarre mais elle est essentielle dans la vie d’un enfant. Mardi soir avait lieu au collège Jean Moulin, une rencontre entre l’équipe d’accueil de la salle des parents, en présence d’Annie Bonnard, Principale de l’établissement et les parents d’élèves. Une séance animée par Joël Malfondet, psychologue au CMP de Montchanin, qui a dialogué avec l’assistance sur la question des ados et des rythmes scolaires.

 

En préambule, Mme Bonnard a beaucoup insisté sur l’importance de l’implication des familles dans la scolarité de leurs enfants et notamment sur le fait que ceux-ci ne doivent pas craindre de venir au collège rencontrer d’autres parents, ainsi que  l’équipe accueillante de la salle qui leur est réservée et ce, autour d’un thé ou d’un café. De plus, le chef d’établissement invite également les familles à consulter régulièrement « Pronote » et le site du collège où elles pourront se tenir informées des notes de l’élève et de la vie du collège. Pour ceux et celles qui ne disposent pas d’un ordinateur à la maison, la salle des parents en possède un où chacun pourra venir consulter ce logiciel. Avec l’aide d’une bénévole qui se fera un plaisir d’aider à cette consultation des notes.

 

 

 

 

Lors de cette rencontre avec Joël Malfondet, les parents ont posé moult questions à partir de leur expérience personnelle. Ainsi, il a été constaté qu’une famille avec par exemple trois enfants d’âge différent n’ont bien évidemment pas les mêmes rythmes de veille et de sommeil. Certains ados ont besoin de plus ou moins d’heures de sommeil, sans que cela influe sur leurs performances scolaires.
Ainsi, un ado pourra se coucher tôt et se lever tôt, tandis qu’un autre n’aura aucun souci à se coucher tard et se lever tôt. Le rythme biologique est propre à chacun et les parents peuvent adapter selon l’attitude de leur enfant. « Nous disposons de données qui montrent qu’un bébé a effectivement plus besoin de dormir qu’un ado de 15/16 ans » livre le psychologue. Ajoutant que chez l’ado, ce serait plutôt le schéma de s’endormir plus tard et se lever plus tard.

 

Selon Hubert Montagner, ancien directeur du laboratoire de psycho-physiologie de la Faculté des Sciences de Besançon,l’aménagement du temps scolaire que l’on qualifie communément de rythmes scolaires, ne peut être conçu dans l’ignorance des rythmes bio-psychologiques des enfants de tous âges. En France, la durée de la journée scolaire est de six heures de temps contraint (cinq heures trente minutes de temps pédagogique et trente minutes de récréation). Elle est ainsi la plus longue du monde (il faut ajouter la durée des devoirs effectués à la maison et les autres temps contraints).

 

Si l’on considère qu’à ces temps contraints s’ajoutent les activités extrascolaires, il ne reste plus beaucoup de temps à l’ado pour « ne rien faire ». Les temps morts sont en effet importants, pour se reposer et se ressourcer. En matière de rythmes scolaires, Joël Malfondet précise qu’une expérience est en cours en Angleterre. En effet, un lycée accueille maintenant les élèves de 10h à 15h, chaque jour. Mettant ainsi un rythme plus adapté pour les ados, qui sont par ce biais moins sollicités. « Car, ajoute-t-il, quand on regarde l’amplitude horaire des lycées, cela est effrayant ». D’un autre côté, s’interroge-t-on, est ce que les familles accepteraient ces horaires de 10 à 15h ? Certainement non, puisqu’on sait bien que chacun a ses impératifs de travail, garde d’enfants etc.

 

 

 

 

 

Et s’il est important de mettre des limites à l’heure de coucher des ados, il n’en reste pas moins que ceux-ci privilégient la veillée pour téléphoner aux copains, discuter sur les réseaux sociaux et jouer aux jeux en ligne, entre autres. « Mais on doit pouvoir négocier les horaires avec ses enfants » tempère le psychologue. Sauf pour ceux qui ont un « problème avec l’espace-temps ». Ces ados-là sont plutôt dirigés vers un psychomotricien…

Et puis, les parents doivent être attentifs à l’organisation de la vie de famille, aux repas pris en commun, aux activités communes… Une trop grande désynchronisation est néfaste pour le jeune qui ne s’y retrouve plus.

 

 

A été abordé également le thème de l’autonomie. Un constat est sûr : les jeunes sont autonomes de plus en plus tard. La faute au « maternage » exacerbé de la part des parents qui ont du mal à lâcher leur adolescent dans la vie ? Preuve en est, comme le remarque une personne de l’assistance la mise en place du tutorat dans les universités, surtout en première année, où les risques de décrochage sont grands. Enfin, l’inévitable thème du téléphone portable est revenu « sur le tapis ». A quel âge et pour quelle utilisation ? Des données très personnelles selon les convictions des parents et le besoin  de se rassurer pour les enfants. Autre constat : les enfants ont besoin de cet accessoire qui fait partie d’eux. Certains sont véritablement perdus si on leur enlève leur portable ! Ce dernier est devenu un objet sociétal indispensable… D’ailleurs, une maman faisait remarquer que certaines choses sont plus faciles à dire par SMS, nos ados étant extrêmement pudiques sur certains sujets.

 

 

En conclusion, M. Malfondet  a rassuré les parents en disant qu’il n’y avait pas de recette-miracle, mais qu’en tous cas, les jeunes avaient un besoin vital de modèles et de repères. Le rôle des parents, en quelque sorte…