« Mystères et légendes de nos villages »
4ème série sur Mont-Saint-Vincent
4ème série sur Mont-Saint-Vincent
Nous poursuivons ce thème par ce quatrième article sur les mystères et légendes de Mont Saint Vincent.
Ces « histoires mystérieuses », ces légendes, nous ont été contées par André Triboulin, Président de l’Association locale « Passion Patrimoine ».
Une légende bien réelle : « Le fou chantant »
André Triboulin :
« C’était dans les années 1940-41, la ligne de démarcation séparant la France libre de la France occupée passait à proximité du village et nombreux étaient les Français, Belges, Hollandais… à tenter de franchir cette frontière clandestinement. Tel fut le cas de Charles Trenet, surnommé le « fou chantant », qui dût séjourner quelques nuits au Mont Saint Vincent en attendant un moment propice pour la traversée. En reconnaissance pour ses hôtes, il donna, dans la salle de catéchisme, un concert « a capella », le seul instrument d’accompagnement, un vieux guide-chant, ayant refusé tout service ! Au village, quelques anciens parlent encore de ce mémorable concert, mais quel en fut le programme ? Personne ne s’en souvient exactement…
La porte d’entrée de la salle de catéchisme avec la croix au dessus de cette dernière
André Triboulin :
En 1707, la disette sévit dans toute la région. Le meunier, un certain Cahuzat, ayant dérobé de la farine fut pendu aux ailes de son moulin à vent devenu depuis la Tour du Belvédère. Voilà pour cette triste et véridique histoire ! Quant à la légende, elle va beaucoup plus loin, précisant que le meunier serait enterré sous la croix qui jouxte la tour et, il y a quelques années encore, les anciens du village appelaient ce calvaire « la tombe du meunier ». Alors, visiteurs, par respect pour le meunier… ou pour sa légende, évitez de pique-niquer sur ce qui est peut-être sa pierre tombale ! »
La Tour et le Calvaire
André Triboulin :
« La légende prétend que si les greniers communiquaient entre eux, c’était pour permettre à d’éventuels amants de s’échapper discrètement en cas de nécessité. Mais notre propos n’a rien d’un affriolant scandale de province ; il veut simplement évoquer un roman paru sous la plume de l’écrivain Henri Nicolas aux Imprimeries graphiques de l’Ouest à Poié sur Vie (Vendée) en 1984 sous le titre : « Les Amants du Mont Saint Vincent » Outre une intrigue pleine de mystère et de rebondissements, l’auteur y décrit le village avec une poésie et un réalisme qui expriment une certaine nostalgie du passé. »
Verrelles (petites ruelles), portes à clous
Mais qui sont ces Montsavincinois qui ont laissé un nom dans l’histoire ?
André Triboulin :
« Il y a bien sûr les Fèvre, Le Clerc, Thésut, Bonamour… mais plus près de nous on parle encore de Jean Charles Moreux et de Jean Régnier. De Jean Charles Moreux, le dictionnaire nous dit qu’il est né à Mont Saint Vincent en 1889 ; architecte spécialiste de Ledoux, il fut l’auteur de nombreux édifices parisiens et aménagea le Louvre ; il était également un ponte de « l’art déco ».
Jean Régnier est né à Blanzy mais avait élu domicile de vacances à Mont Saint Vincent, place de l’Arquebuse. Ce fut un éminent chercheur dans les domaines de l’anesthésie, de la bactériologie et de la pharmacodynamie. Une école de Blanzy et le Musée archéologique de Mont Saint Vincent portent son nom ; tel fut le souhait de la veuve Raymonde Régnier, qui léga le grenier à sel pour réaliser ce musée aujourd’hui propriété de l’association « Passion Patrimoine qui perpétue la mémoire du savant et la volonté de son épouse ».
La maison Régnier, le musée Jean Régnier, André Triboulin sur la place de l’Arquebuse
A bientôt pour d’autres mystères et légendes
Jean Michel LENDEL