Portrait (Blanzy)
Martine et Jean, un couple atypique qui « Faitouts » avec talent
« Les Faitouts », c’est le nom de l’association qu’ils ont créée en 2008, avec Josie, Bernard, Paulette, Jean-Louis et Annabelle. Aujourd’hui il ne reste dans l’association, que ce couple qui force l’admiration, tant leur passion pour la musique et la chanson française est évidente.
Mais qui sont-ils ? Certes pas des inconnus, puisque Martine Servy et son compagnon Jean Descombes ont fait partie de la Compagnie Carnaval de Blanzy durant une dizaine d’années. Puis, un petit vent de liberté a soufflé sur le couple, qui a décidé de voler de ses propres ailes. En emmenant dans son sillage les personnes précitées.
Mais en 2012, le petit groupe se retrouve réduit à deux couples : Josie et Bernard, Martine et Jean. Mais qu’à cela ne tienne, les quatre amis continuent les spectacles sans problème. Jusqu’en décembre 2015 où, pour des raisons de santé Josie et Bernard jettent l’éponge.
D’autres que le couple Martine-Jean auraient abandonné la partie. Mais pas du tout : plus motivé que jamais, celui-ci continue sa route et le succès est toujours au rendez-vous. Il faut dire que Martine a un joli filet de voix et que Jean a joué pendant vingt ans du saxophone, dans l’orchestre de Martial Bouillot et que le chant lui sied bien également.
Début 2016, les blanzynois recommencent à se produire en spectacle : fête de la Prune à Collonges-en-Charollais, foire des Bizots, fête du Beaujolais nouveau de Saint-Firmin et ils ont même chanté en Italie, par le biais de l’association volontaire italienne de Blanzy. « Cette fois-ci a été vraiment très émouvante et nous en gardons un souvenir impérissable » disent-ils en chœur.
Le succès est toujours au rendez-vous : il faut dire que le répertoire du couple est vaste puisqu’il s’étale des années 30, en passant par les années 60 et 80, jusqu’à nos jours.
Les costumes (une trentaine en tout) sont achetés en magasins spécialisés ou sont confectionnés par une couturière. Martine et Jean ont chacun une quinzaine de tenues et en changent pratiquement toutes les trois chansons. « Ce qui est très difficile à gérer puisque pendant que Martine se change, je joue en solo des musiques de films au saxophone ou à l’harmonica » livre Jean. Et lorsque c’est Jean qui doit passer d’une tenue de cow-boy à celle de dandy hawaïen, Martine chante accompagnée d’une bande sonore.
Pour les musiques, le couple les achète pour environ deux euros pièce et il trouve les paroles sur internet. Le répertoire est riche d’une quarantaine de chansons françaises, allant de « Travailler, c’est trop dur », à « Lili voulait aller danser » de Julien Clerc en passant par « On écrit sur les murs » ou « Les filles d’aujourd’hui » de Vianney. Et il ne s’agit pas de flancher ! Le spectacle dure environ deux heures de pur bonheur, avec un public qui chante avec eux, mettant une ambiance du tonnerre.
Mais comment ces deux-là en sont-ils venus à se produire sur scène, sans trac aucun et avec beaucoup d’aisance ? Pour Jean, on le sait, le fait d’avoir été musicien dans un orchestre l’a beaucoup aidé. Mais il faut bien dire aussi que dix ans au sein de la Cie Carnaval, dont ils gardent de très bons souvenirs, cela forge aussi !
Mais il y a le petit plus… Martine Servy avoue que son papa lui a appris à danser la valse toute petite, sur une table de bistrot, car il était musicien lui-aussi. « Chez nous, on chantait tout le temps » se souvient-elle avec émotion.
Quant à Jean Descombes, il avoue que « son père jouait du saxophone et du violon et que ses parents possédaient un parquet pour faire danser les foules, qu’il montaient et démontaient au gré de leurs déplacements ».
Mais le couple, s’il prend un plaisir intense à se produire un peu partout, pense aussi beaucoup aux autres. Ainsi, il y a quelques années, ils ont offert des dictionnaires aux enfants du centre social où Martine est responsable, ainsi que des livres au service de pédiatrie de l’Hôtel-Dieu du Creusot. Et ils offrent également des spectacles dans les maisons de retraite. Le tout en prélevant sur les recettes de leurs spectacles.
Et là encore, plus que l’argent, c’est le plaisir de chanter qui prime : « On ne prend vraiment pas cher pour nos spectacles. Nous, on demande juste que cela nous paie le carburant pour les déplacements…» disent-ils en souriant.
Et profitant de l’occasion, Martine et Jean remercient la municipalité de Blanzy qui leur prête un véhicule pour transporter le matériel de sonorisation et les costumes.
Et si on leur demande quelle est leur plus grande peur à l’approche d’un spectacle, la réponse est unanime : « C’est de nous retrouver aphones ! Surtout en hiver… ».
Pour l’heure, les Faitouts ont une dizaine de dates de spectacles, d’ici à la fin de l’année. Antully, Château-Chinon, Saint-Léger-sur-Dheune, Tournus, Vérosvres, La Tagnière etc.
Un petit conseil : allez assister à ces fêtes de la chanson française et vous en reviendrez enchantés…