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dimanche 7 mai 2017 à 07:32

Comité de Liaison Mémoire et Fraternité Blanzy-Marigny-Les Bizots (Blanzy)

Est-il encore temps de réhabiliter Robert Simon, à l’instar de son ami Stanislaw Dziubek ?



 

 

 

Une salle Coluche pleine ce jeudi, pour la conférence sur la Résistance polonaise dans le bassin minier de 1941 à 1944. Animée par Gérard Soufflet, un ancien ingénieur EDF, qui a découvert la Pologne dans le cadre de son travail, elle a passionné un public essentiellement composé de polonais et d’historiens. 

 

 

 

Accueilli chaleureusement par André Quincy, le conférencier a subjugué son auditoire, pendant plus de deux heures trente.
Une conférence tellement dense qu’il nous est impossible de la retranscrire dans son intégralité. Mais nous allons tout de même nous arrêter sur le résistant Robert Simon et son ami Stanislaw Dziubek. Est-il toujours temps de réhabiliter Robert Simon ? Telle a été la question posée en fin d’intervention.

 

 

Mais qui sont Robert Simon et Stanislaw Dziubek ?

 

 

Robert Simon est né le 2 octobre 1919 à Blanzy. « Chétif, remuant, chéri de sa maman » comme le dit Gérard Soufflet, il se rendait souvent au café d’Emile Duvernois dans le bourg de Saint-Berain-sous-Sanvignes.
Avec son ami Florian Smolarek (pseudo Bibi), ils intègrent les FUJP (Forces Unies de la Jeunesse Patriotique) et participent à de nombreuses actions. Ainsi, on recense à leur actif, en 1943, leur participation à un vol de 250 litres d’essence à la lampisterie du puits de la centrale.
Le 6 janvier 1944, on les soupçonne de l’assassinat de l’ingénieur Jean-Louis Bousquet et d’avoir fait évader Konrad Makilla de l’hôpital des Mines. Ils l’auraient libéré avec la complicité active des gendarmes qui n’ont pas bougé lors de l’action.
Le 26 janvier 1944, il y a un vol de tickets à la mairie de Sanvignes (l’histoire a été racontée par Gilbert Fuet). Le 27, c’est l’épicerie du Bois-du-Verne qui est pillée…

 

 

Mais ce n’était pas le pire : le 8 février, l’inspecteur de police Jean-Marie Régnier est assassiné. Deux jours plus tard, on note un vol au bureau de tabac de Blanzy, puis le 21, les compères désarment 3 gardes au Puits Saint-Louis.
Arrive alors la rafle des 21 et 22 février 1944. Bibi fuit au maquis via Saint-Berain, tandis que Robert Simon fuit via Saint-Eugène.

Nous sommes à présent le 6 juin 44, le jour du débarquement. Jour où est constituée la « Compagnie Lorraine » qui regroupe les restes d’un premier maquis qui portait le nom de « Lorraine ». Cette compagnie, encadrée par Léon Boghossian, a été rejointe par Robert Simon (pseudo Bernard) le 11 juin 44, qui arrivait de Saône-et-Loire et Stanislaw Dziubek (pseudo Stanis) le 12 juin 44.
Stanislaw Dziubek est un citoyen polonais, né le 14 février 1926, à Winiary (Cracovie). Il arrive en France en 1928, à l’âge de 2 ans, car son père trouve un emploi dans l’Ain.

 

Le 11 juillet 44, les allemands lancent une offensive à l’issue de laquelle « Stanis » et « Bernard » sont portés disparus. Mais contrairement aux suppositions de leurs chefs, ils n’étaient ni morts, ni prisonniers. Ils avaient tout simplement choisi de regagner la Saône-et-Loire.
Mais ils ont connu, le 30 juillet 1944, un destin tragique : ils ont été tués au Pont de Pierre-Chaude à Saint-Berain-sous-Sanvignes. Et si Stanislaw Dziubek a été lavé définitivement des accusations d’agissements coupables à des fins personnelles, sous couvert de la Résistance (il a été reconnu « Mort pour la France »), il n’en a pas été de même pour Robert Simon !

 

 

En effet, ce dernier n’a jamais bénéficié d’une telle réhabilitation. « Mort honteusement au terme d’un combat auquel il avait tant donné, l’action de sa famille ne put jamais venir à bout de la sombre omerta qui entoura sa fin. Pourtant, ce qui valut dans l’Ain pour Dziubek, devrait valoir aussi pour la mémoire de Robert Simon. Faute d’éléments à charge, seuls ses antécédents élogieux devraient être retenus ! » déclara Gérard Soufflet en conclusion.
Et posant la question : une action est-elle encore possible aujourd’hui pour que la nation reconnaisse qu’il est, lui aussi « Mort pour la France ? ».
A l’issue de cette conférence, André Quincy, très ému, expliqua que cette histoire le touche d’autant plus, que Robert Simon était l’oncle de son épouse Gabrielle et que des membres de la famille de Robert Simon étaient dans la salle.

 

 

Enfin, quelques auditeurs ont posé des questions pertinentes, dont Robert Chevrot et bien d’autres qui « savent des choses » sur ces périodes, et qui ont été invitées par Gérard Soufflet à l’aider pour reconstituer ces parcelles de notre histoire.

 

Et c’est autour du verre de l’amitié que tous ont continué à discuter de la résistance polonaise…

 

A noter que toutes ces histoires passionnantes sont à retrouver sur le site de la Résistance polonaise en Saône-et-Loire ou par le biais des ouvrages écrits par Gérard Soufflet.

 

 

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