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dimanche 27 août 2017 à 07:20

La vie peu commune de Guy Mezery (Blanzy)

Episode 7



 

 

 

 

Episode précédent

 

Mourir d’ennui ou revivre, le choix a été vite fait.

 

 

« Ma décision était prise depuis longtemps. Entre deux vies aussi différentes, je n’avais que le choix de l’espoir… » dira Guy, déterminé. En effet, revenir en arrière pour mourir d’ennui et s’apitoyer sur son sort était pour lui hors de question. Et c’est ainsi qu’il décide d’aller de l’avant, de tenter l’expérience d’une vie active et pleine de promesses.

 

 

1978, déception, chagrin, colère…

 

 

 

En février de cette année-charnière, Guy Mezery convient d’une résidence séparée avec Anne-Marie, sa première épouse (ça fait un peu sultan, non ?). Il en éprouve un chagrin indescriptible : l’homme était né le jour de son mariage avec elle et il était encore plein d’espoir pour l’avenir. Guy, après l’abandon de sa mère et la tristesse de son enfance avait eu la sensation d’exister avec cette famille qu’il avait créée et à laquelle il avait tout sacrifié !

 

 

 

« Les dix-huit premières années de ma vie, je n’avais pas eu de soutien, mais je savais pourquoi ! Par contre, les quinze années de mariage qui ont suivi, je n’avais toujours pas de soutien, mais je ne comprenais pas pourquoi ! » constate Guy Mezery, un peu amer.

 

 

On devine à travers ces paroles la peine immense qu’il a ressentie, en se disant que ses enfants allaient vivre ce qu’il voulait à tout prix leur éviter : une famille désunie, séparée d’un des parents…

 

 

 

Le Bibendum Michelin en ligne de mire, mais pas seulement !

 

 

 

Clairvoyant, Guy prévoit des mois difficiles car la situation économique de l’entreprise qui l’employait est en équilibre précaire. Il fait alors une demande d’emploi chez Michelin, dès mars 1978.

 

 

 

En juin, le divorce est prononcé et Guy emménage à Sainte-Geneviève des Bois, riche d’un vieux canapé et d’une caisse qui lui servait de table. Petite lueur au bout du tunnel : Guy se remarie avec Christine le 26 août 1978 à Saint-Doulchard. Et hop, deuxième mariage !

 

 

 

Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, l’homme est embauché chez Michelin à Clermont-Ferrand le 4 septembre suivant pour effectuer une formation d’agent de maitrise.

 

 

 

Et là, sa vie a quelque peu changé. D’une vie auprès d’une épouse pantouflarde, Guy se retrouve un peu chahuté lorsque sa nouvelle épouse, gérante d’une agence d’intérim, lui demande de travailler encore plus et lui confie des missions de dépannage, en plus de son travail posté chez le géant du pneu. Exploité à mort le Guy !

Il fut en effet tourneur sur métaux le matin, chef d’équipe ou ajusteur l’après-midi et chef d’équipe la nuit. Un planning qui ne laissait que peu de temps à consacrer à la famille.  Mais il faut savoir ce que l’on veut. Réussir ou croupir, Guy avait choisi : il croupirait…

 

 

Mais non ! Pas fou, le gars ! Il avait décidé de réussir au contraire ! Christine ramenait du travail de dactylo à la maison, pour le compte d’un imprimeur. D’un côté plus personnel, elle a mis au monde un fils, Richard, le 13 janvier 1981, après plusieurs fausses couches. Et un enfant de plus !

 

 

 

Et quand le couple d’imprimeurs commence à être trop âgé pour continuer à exploiter son commerce, Guy Mezery et son épouse rachètent le fonds. Ou plutôt, Christine devient chef d’entreprise et Guy, conjoint d’artisan.

 

 

 

Les clients affluaient, la charge de travail augmentait, la place manquait, et il devenait impératif de regrouper logement et lieu de travail, pour éviter les trajets interminables entre le boulevard Lavoisier et l’avenue Jean Noellet à Aubière.

 

 

 

Aux ordres de la « patronne »

 

 

 

C’est donc dans un ensemble de 400m2, avec appartement de quatre pièces à l’étage, rue Pablo Picasso à Clermont-Ferrand, que la famille emménage en avril 1982. A partir de là, Guy n’a plus un seul moment à lui.

 

 

 

Devenue mégalomane, « la patronne » laissait ses instructions à son employée de maison, à sa secrétaire-réceptionniste-dactylo, et aussi à son mari. Pas de raison qu’il y échappe hein ?

 

 

 

Elle « adooorait » ce rôle de chef d’entreprise « obligé » de fréquenter les notables de la ville. Et devant cette situation enviable, des investissements s’imposèrent : de grosses photocopieuses en leasing, une camionnette pour les livraisons, une berline de luxe « siouplait » pour les rendez-vous de la patronne et une superbe machine japonaise bourrée d’électronique.

 

 

 

Mais… Car il y avait un mais ! En effet, Guy trouvait que la fille de Christine bénéficiait de privilèges non négligeables. « Elle pratiquait l’équitation et s’est vue offrir un trotteur français « plein papier ». Traduction : un cheval possédant des papiers qui lui permettent d’accéder aux compétitions amateurs et professionnels. Pas un bourriquot !

 

 

Alors bon ! Ça reste un peu en travers de la gorge. D’autant plus que le montant mensuel de la pension dans un club hippique incita Guy et son épouse à acquérir un terrain d’un peu plus d’un hectare, flanqué d’une vieille ferme inhabitée. Vertige de Guy qui commence à paniquer face aux chiffres annoncés…

 

 

 

Education nationale, gros client mais mauvais payeur !

 

 

 

Un beau jour, il fallut bien déchanter ! Car si l’Education nationale est un gros client, il est connu qu’il est aussi un (très) mauvais payeur !

 

 

 

Oui, oui… Tiens ! Juste pour vous faire une idée, rendez-vous chers lecteurs à cette adresse : http://florinemarin.blogspot.fr/2014/09/les-vacataires-ces-nababs-de-leducation.html. Pardon à Guy de m’infiltrer dans son récit, mais la tentation est trop grande !

 

 

 

Nous disions donc que l’Education Nationale avait du mal à desserrer les cordons de la bourse, mais cela Christine ne le savait apparemment pas. « Pour couvrir les salaires, il fallut emprunter en attendant d’être payés par l’EN » s’étrangle Guy Mezery.

 

 

A partir de ce moment critique, ce fut la dégringolade ! Le couple cesse l’activité « photocopies » à 20 centimes pièce. Une activité peu lucrative ! Mais là encore, Guy, un conseil, prenez-en de la graine ! http://florinemarin.blogspot.fr/2014/10/des-couilles-en-or.html

 

 

 

La débandade

 

 

 

Alors, non contents de cesser les photocopies à 20 centimes pièce, Guy et la « patronne » ont rompu les contrats de leasing des photocopieuses (plus besoin !) avec perte ! Mais ils ont aussi licencié le personnel et cerise sur le gâteau, les charges locatives grevant grandement le budget de la famille, ils ont aussi déménagé dans la ferme de Clermont-Ferrand !

 

 

 

Et là, mes agneaux, ce n’était plus la même limonade !!!

 

 

 

A suivre…

 

 

 

ND

 

 

 

 

 

 

mezery 2708172

 

 

 






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