Collection ( Blanzy)
Bernard Mercier et le cirque Pinder, la passion d’une vie
Un grand enfant émerveillé… C’est l’impression que donne le Blanzynois Bernard Mercier, lorsqu’il parle de ses camions et caravanes Pinder. Le cirque, c’est la passion de toute une vie pour ce chauffeur routier qui, gamin, faisait l’école buissonnière, dès que le chapiteau pointait son nez dans la commune.
A 70 ans, Bernard Mercier peut s’enorgueillir de 43 ans au volant d’un camion de transports routiers, où les vacances étaient les bienvenues. Pour le commun des mortels ! Car Bernard lui, occupait ses congés à conduire le car-podium du Tour de France. « Un jour, leur chauffeur s’est cassé une jambe et on m’a demandé de le remplacer » se souvient Bernard.
Après 15 Tours de France où il partait un mois entier sur les routes, le Blanzynois en a vu des artistes ! Soit lors de leurs prestations sur le Tour, soit quand ils venaient en spectateurs. Ainsi, il a vu passer Thierry le Luron « Un amour, ce garçon ! » dira Bernard, Aimable et son accordéon, Michèle Torr, Carlos, Annie Cordy « La marrante » commente l’homme, Garcimore, Pierre Douglas, Les Charlots etc. Tous ont leur photo dédicacée exposée chez Bernard.
Et comme ce dernier le raconte : « J’avais sans cesse besoin de bouger, de ne pas me réveiller le matin, avec le même paysage que la veille. Alors, le Tour, vous pensez si ça m’intéressait ! ».
Et pour revenir au « vrai » cirque, et Pinder, s’il vous plait, Bernard a ressenti une attirance pour lui, dès son plus jeune âge. « Quand le cirque passait dans ma ville, mon père savait que l’instituteur allait le prévenir que je n’étais pas en classe. Mais il savait où me trouver ! ».
L’enfant regarde en effet pendant des heures le montage et le démontage du chapiteau, les artistes se maquiller, s’entrainer… « Toujours maintenant, à 70 ans, dès potron-minet, je vais regarder tout cela quand les caravanes arrivent. Je dors dans ma voiture…Je suis le seul. Bizarrement, cette partie immergée du cirque n’attire personne. Pas plus les adultes que les enfants ! » s’étonne M. Mercier.
Et puis, comme tous les collectionneurs, il y a une dizaine d’années, il « achète une voiture Pinder sur un salon des collectionneurs, une brocante, un vide-grenier ou Emmaüs, je ne me souviens plus… » s’émeut-il.
A ce moment là, le chat de Bernard passe le bout de son nez par la porte… « Il s’appelle Patoche » me dit-il en souriant. « Ah ? » dis-je amusée. « Vous savez qui était Patoche ? ». Ben, pas vraiment, mais je connais Patoche et sa maladie des doigts écartés, lue et relue à l’école. Et soudain, une lueur ! Patoche, c’est un clown ! Bingo ! Et de me raconter qu’un film « Le plus grand chapiteau du Monde » a retracé l’histoire de ce clown-Patoche- imposteur-médecin…
Vous l’aurez compris, chers lecteurs, on ne s’ennuie pas avec Bernard ! Mais, encore une fois, revenons à sa collection. Magique, passionnante et émouvante, tout à la fois ! L’homme connait tout, tout, tout sur l’histoire du cirque. De ses débuts à aujourd’hui ! Il possède des dizaines de beaux livres sur Pinder, des voitures, des caravanes, des camions, de superbes tigres en peluche et leurs bébés, des voltigeurs, des clowns etc.
En tout, plus de 250 camions et voitures, des chapiteaux deux pistes, le tout éclairé par douze petits projecteurs. Et en parlant de piste, j’ai droit à une autre question : « Savez-vous pourquoi une piste de cirque fait toujours 13m de diamètre ? ». Je me sens un peu ignare, je ne sais pas ! « La piste de 13m correspondait au diamètre nécessaire au galop d’un cheval portant un homme debout ! » m’apprend M. Mercier. Précisant : « Une seule piste fait 15m de diamètre. C’est celle du cirque Bouglione et elle est unique ».
Et au cas où vous assisteriez à un spectacle de cirque, surtout, surtout, ne prononcez jamais le mot « corde ! ». Ça porte la poisse ! m’avertit mon vis-à-vis.
J’admire tous ces camions et voitures rouges, sans remarquer qu’ils portent des numéros. « Ce sont les numéros de parc et regardez, ils doivent tous être immatriculés 37 ! Sinon, ce sont des faux ! » m’apprend Bernard.
Certains véhicules ont été transformés par le collectionneur. L’homme possède de belles pièces, qui valent quelquefois plus de 80 euros. Les prix s’envolent parfois jusqu’à 3 ou 400 euros. « Mais là, je n’achète pas, c’est trop cher » assure Bernard.
Par contre, il se souvient avoir trouvé une petite collection de voitures Pinder authentiques sur une brocante. C’était une dame qui la vendait pour son fils étudiant. Au Blanzynois qui lui demandait le prix d’une voiture, elle lui répond qu’elle lui cède pour deux euros pièce ! Honnête, Bernard lui a révélé que cette collection valait bien plus cher et lui a donné plusieurs dizaines d’euros en plus du prix demandé !
Au terme de cette visite divertissante, je regarde mon interlocuteur : ses yeux brillent en regardant ses « petits trésors ». Pas de doute, c’est un passionné. Et je l’envie car le septuagénaire a vraiment gardé son âme d’enfant…Une fraicheur qui fait plaisir à voir…
ND