Société ( Blanzy)
Le combat de Claude Mangin-Asfari pour faire libérer son mari
Prisonnier politique, détenu arbitrairement et torturé depuis 7 ans, Naâma Asfari n’a pour seul crime que le fait de défendre les droits de l’homme, et militer pour l’autodétermination du Sahara occidental.
Il a été condamné à 30 ans de prison, le 16 février 2013, par le tribunal militaire marocain pour association de malfaiteurs et complicité du meurtre de onze soldats marocains dans le cadre du démantèlement du camp de Gdeim Izik en novembre 2010.
Une peine très lourde prononcée à l’issue de neuf jours de procès inéquitable, marqués notamment par la prise en compte d’aveux signés sous la torture.
« A ses côtés, 24 autres militants sahraouis ont été condamnés dans les mêmes circonstances. En août 2016, sous la pression internationale, la Cour de cassation a fini par casser la condamnation des accusés pour manque de preuve, renvoyant l’affaire pour un nouveau jugement. Le procès a débuté le 26 décembre 2016 et oscille depuis entre reports et audiences inéquitables menées par des magistrats manifestement partiaux » précise l’ACAT France, cette ONG chrétienne qui lutte contre la torture et la peine de mort.
A l’invitation de la Ligue des Droits de l’Homme, l’épouse de Naâma Asfari, Claude Mangin, était vendredi soir à la salle Coluche de l’EVA où était projeté un documentaire sur les conditions de détention de son mari et des autres militants sahraouis.
« Dites-leur que j’existe… » s’intitulait le film projeté. Au fil de ce documentaire, un jeune homme témoigne de son chagrin de voir Naâma Asfari emprisonné et torturé injustement…
De son côté, Claude Mangin-Asfari y déclare : « On ne fait pas de projets avec mon mari. On ne sait pas combien de temps tout cela durera… ». Précisant que lorsqu’elle essaie maintenant de rendre visite à son mari, on lui interdit de le voir. « Ils ont tous entamé une grève de la faim illimitée » dit-elle.
Un film poignant doublé d’une admiration pour cette femme qui se bat depuis sept ans pour retrouver son mari auquel elle est unie depuis 14 ans.
Pour sa part, Hervé Mazurek s’est dit ravi d’accueillir Mme Asfari et les représentants de la Ligue des Droits de l’Homme. « En 2018, à la porte de notre pays, il y a des valeurs humanistes qui nous réunissent » rappela l’élu.
Dites-leur que j’existe… C’est fait, nous savons… Mais que faire maintenant ?