Autres journaux


mardi 9 mai 2023 à 05:32

Blanzy : commémoration du 8 mai 1945

Les habitants toujours au rendez-vous avec le devoir de mémoire



 

 

Ce lundi en fin de matinée, c’était au tour de la commune de Blanzy de célébrer la commémoration de la fin des combats de la seconde guerre mondiale.

C’est au départ de la mairie que le défilé comprenant l’Harmonie de Blanzy, les pompiers, les anciens combattants, les enfants de l’école René Picard et des habitants de la commune étaient présents.

Parmi les élus présents, on comptait autour du maire Hervé Mazurek, Jean-Paul Luard, Maire des Bizots, Paulette Matray, Maire de Marigny et Sophie Clément, Vice-présidente au conseil départementale en charge des associations.

Le défilé dans les rues est toujours l’occasion de photos, d’habitants aux fenêtres pour communier avec cet instant.

Et c’est devant le monument aux morts jouxtant l’EVA que la cérémonie s’est poursuivie.

Après le dépôt de gerbe par Hervé Mazurek et les anciens combattants, plusieurs enfants de l’école René Picard ont lu le manifeste de l’Union fédérale des associations d’Anciens combattants, victimes de Guerre et des Jeunesse de l’Union Fédérale. Cette lecture reste l’occasion de rappeler les désastres non seulement matériels de la guerre, la destruction de villes entières, d’infrastructures et le coût humain : 50 millions de civils tués, 11 millions de victimes dans les camps de concentration, dont 6 millions de confession juive. En France, 150 000 personnes ont ainsi été déportées.

Ce discours est aussi l’occasion de rappeler la reconstruction matérielle, émotionnelle de tout un pays, mais aussi celui de tout un continent avec la construction de l’Europe autour d’un objectif majeur : maintenir la paix.

Puis d’autres enfants ont lu le poème Liberté de Paul Eluard, un hymne à la liberté, un hymne qu’il ne faudrait jamais cessé de chanter.

Hervé Mazurek, bientôt 10 ans de commémoration

Hervé Mazurek a ensuite pris la parole. Cela fera bientôt 10 ans qu’il préside ces instants, a-t-il souligné, lui qui est très attaché à la République et ses valeurs : liberté, égalité et fraternité.

« Le 8 mai a toujours un parfum particulier. Il est l’annonce des beaux jours. On entend au loin les cris des enfants qui s’ébattent joyeusement sur les terrains de foot voisins sous les encouragements de leurs parents. On sait que les familles, les amis vont se retrouver autour d’une bonne tablée. On sait qu’aux Mirauds, les sportifs ont couru plusieurs kilomètres sur un beau parcours, et en plus, pour une bonne cause : la lutte contre le cancer des enfants. On ressent de manière agréable comme un souffle de liberté sur cette journée, comme une parenthèse d’insouciance dans un quotidien bien souvent morose et très compliqué. Alors il me semble important et indispensable de rappeler que cette liberté est bien réelle, car la France est une république » a-t-il débuté.

Et de poursuivre au sujet de la seconde guerre mondiale : « Une guerre qui ne concerna pas seulement les militaires, mais qui impliqua directement les civils dans les territoires occupés par les Nazis et les autres régimes fascistes.

Il y a 80 ans, l’année 1943 marque un tournant dans la deuxième guerre mondiale. On pourrait presque parler d’une année charnière, d’un entre-deux, d’une période très incertaine. A la fois l’impression d’aller toujours plus loin dans l’horreur, d’être toujours un peu plus dans la nuit et le brouillard avec un accroissement des actions de répression contre les résistants, d’une montée en puissance dans la mise en place de la solution finale et de la politique d’extermination des juifs et des tziganes, mais d’un autre côté « ce bruit sourd d’un pays qu’on enchaîne » a le don de réveiller encore plus les consciences : la Résistance s’organise et s’unit avec la création du Conseil national de la Résistance sous l’action de Jean Moulin. Il sera capturé quelques jours plus tard et mourra en juillet de la même année sans avoir parlé malgré les tortures infligées par le sinistre Klaus Barbie. L’armée soviétique gagne la bataille de Stalingrad en février 1943. Les alliés débarquent en Afrique du Nord, la deuxième division blindée du Maréchal Leclerc est créée. Toutes ces lueurs d’espoir sont résumées par le Général de Gaulle lors de son discours à Alger le 30 octobre 1943.

« Oui la France peut être contrainte aujourd’hui de dérober ses traits aux outrages et aux crachats des ténèbres. Mais voici, à l’horizon, les premiers rayons de l’aurore. Voici l’annonce de la fierté retrouvée, de la force renaissante, de la grandeur réapparue. Bientôt, oui  bientôt, dénouant les mains sanglantes derrière lesquelles elle abrite sa douleur, la France dévoilera au monde son visage renouvelé. Si ce visage va paraître dur de toutes les larmes qui le creusent, tendu de tous les espoirs qu’il découvre, il sera, nous en sommes sûrs, éclairé plus noblement que jamais des lumières sacrées de l’esprit ».

Le retour des prisonniers, des combattants

A l’issue des combats, le monde entier découvre les horreurs des camps de concentration. Hervé Mazurek raconte quelques témoignages recueillis au retour des prisonniers qui montrent la réalité des difficultés à se réinsérer dans la société :

« Quand son père est rentré, Michel Fournier avait 8 ans. 70 ans plus tard, il décrit le retour de ce père qu’il ne connaissait pas. « Quand mon père est revenu, c’était le printemps. Des fleurs bordaient les chemins. Je n’avais pas d’image de mon père, si ce n’est la photo qui trônait sur le poste radio TSF chez ma grand-mère paternelle. Il était d’ailleurs en tenue de prisonnier.

Ce jour-là, je ne suis pas allé à l’école bien sûr. Nous étions avec ma mère, mon frère, ma tante et son mari. C’était la fête. Les femmes avaient mis des fleurs dans leurs cheveux. Nous sommes arrivés à la gare de Fréteval-Morée, dans le département du Loir-et-Cher. Un groupe d’hommes est descendu du train. Mon père s’est détaché. Ma mère a couru vers lui. Le chemin du retour à la maison était impressionnant. Un vrai retour de roi. La nouvelle avait dû se répandre dans le village. Et mon père était connu, il tenait une boucherie avant la guerre. Tous les gens sont sortis pour le saluer. On aurait dit une personnalité imminente.

Après son retour, il a rapidement rouvert sa boucherie. Avec ma mère,c’est sûr qu’au début, il y avait une cassure de 5 ans. Il fallait qu’ils se réhabituent l’un à l’autre. Et par la force des choses, c’est ce qu’il s’est passé. Avec nous, il a repris son rôle de père. Peu de temps après son retour, à l’école, j’ai fait une sottise. L’instituteur l’a dit à mes parents. Je me suis fait sermonner par mon père. A ce moment-là, j’ai compris que j’avais vraiment un père. La vie avait repris son cours » ».

Après la lecture d’un autre témoignage, Hervé Mazurek a appelé chacun à rester vigilant.

« Votre présence nombreuse aujourd’hui est un message d’espoir. Elle montre que les sacrifices de nos glorieux aînés n’ont pas été vains. »

Et de conclure : « Mais cette vigilance ne doit surtout pas exclure de croire en l’avenir. Comme l’a dit Simone Veil « Nous sommes responsables de ce qui nous unira demain » ».

A l’issue de cette cérémonie, Hervé Mazurek a invité les personnes présentes à partager le verre de l’amitié.

EM

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 






Le commentaires sont fermés.