Eric Meny : un homme passionné, un marcheur invétéré, un passeur d’histoires
Un humaniste écologiste naturel, qui recherche du sens à la vie.
Un Ardennais en Bourgogne, un bourguignon attaché à ses Ardennes, un arpenteur de paysages, un partageur de chaleur humaine, un passeur d’histoires, un tireur de portraits, un élu, un président d’association, un apiculteur qui s’occupe des ruches municipales aux Mureaux, un lecteur assidu (environ 18 livres par an), un retraité sportif, n’en jetons plus nous pourrions remplir une cour..
Ce jeune homme sportif de 64 ans au regard bleu pétillant, souvent rieur, est fort connu sur le bassin minier, même au-delà, Passionné éclectique il a fait l’objet de nombreux portraits dans la presse. Montceau-news s’intéresse aux personnes dites ordinaires faisant des choses extraordinaires.
La modestie naturelle d’Eric force à le classer dans la catégorie des ordinaire alors qu’il ne cesse de réaliser des choses extraordinaires. Nous allons donc nous intéresser à la partie sportive de son personnage. Avec lui qui dit sport dit beaucoup, dit contacts humains, dit recherche de sens, dit projets fous que lui même, pour les plus anciens exploits, traite de projet « à la con ». Faut dire qu’il fallait oser.
1er exemple :
1989, raid à cheval avec 22 personnes handicapées de Paris Bastille aux Ardennes. Au départ c’était le chemin inverse et arrivée à paris Bastille le 14 juillet. Manque de chance 15ème G7 à Paris Défense, pas possible de pénétrer dans la capitale. Donc contre mauvaise fortune bon cœur. Sauf que… pas de chevaux, aucun des membres de l’expédition ne savait monter à cheval. Qu’à cela ne tienne, pour ce marathonien, qui a aussi couru des 100 kilomètres, tout s’apprend et tout se résout, On attrape des chevaux qu’il faut passer 4 mois à débourrer, on fait remonter en selle ceux qui tombent autant de fois qu’il faut pour qu’ils restent bien juchés, on trouve un château qui accueille ce cirque fantastique et après un an et demi, challenge réussi et les 22 participants sont tous diplômés cavaliers de randonnées.
2eme exemple :
1991, à peine remis de la randonnée en canassons il reçoit un message d’un ami voulant emmener des gamins au mont Blanc, « Ben ma foi, toi qui es entraîneur d’athlétisme, tu vas m’entraîner les gamins pour qu’ils puissent gravir ça » lui dit son ami ne doutant de rien.
Là, il a fallu 2 ans pour aboutir.
En fait le projet a fédéré 7 établissements et Eric a dû entraîner et former les 20 gamins mais aussi les encadrants : école de neige, école de glace, école d’escalade, tout le toutim. Une performance,
Résultat, pas le mont blanc mais l’Oisans avec des courses et des cordées adaptées à chaque type de participant. Du cousu main et tout le mode a été diplômé.
Eric Meny est un coureur de fond, un marathonien, voire même plus si affinités. Son copain qui l’a lancé à l’assaut des cimes rédigeait un blog dans les Ardennes , Eric subjugué par ce mode de communication a décidé de faire de même à Blanzy et donc depuis ces 10 ans notre aventurier multiformes publie son fameux blog « Un ardennais en Bourgogne » connu de tous et dont les parutions régulières de la brève sont attendues avec fièvre.
3ème exemple :
2007 , le drame, un cancer, Eric ne peut plus courir. Un pan de sa vie disparaît. Mais en bon marathonien il se dit « qu’est ce que je peux faire puisque je ne peux pas continuer ce que j’aimais et faisait ma vie ? Marcher… chaque kilomètre enclenche le suivant comme dans la course ». Alors il a marché, Sa devise explique beaucoup de son caractère et de sa pugnacité « Toujours plus loin, malgré tout », Il y a un double sens à « malgré tout ». oui, on ne doit pas se laisser arrêter par une quelconque opposition, mais aussi c’est le nom d’un mont des Ardennes situé sur la commune de Revin en Ardennes (08),
Puis ensuite la retraite, il n’a jamais eu deux pieds dans le même sabot, mais du coup il lui faut plusieurs paires car il multiplie les randonnées par 3 ou 4. minimum minimorum 1500 km par an, en juillet il en est déjà à 1400 cette année. Du coup faut songer aux challenges possibles, Qu’a cela ne tienne dis donc… Une virée de 8 jours dans le Morvan et de 160 kilomètres. En fait beaucoup plus car il y a eu les reconnaissances et les retours ensuite sur des segments bien aimés.
Et là une contamination bienfaisante de soif de contacts humains, de partage de tranches de vie, de besoin d’échange. Lieu de prédilection le Morvan : « les gens y sont simples, authentiques, accueillants, partageurs », Du genre le gérant d’un gîte sur le parcours « mais mon pauvre monsieur il n’y a pas d’épicerie au village, si vous n’avez rien dans le sac… attendez, on va trouver une solution » Et le gars appelle l’épicerie du village voisin et fait livrer des subsistances au gîte pour qu’Eric puisse se restaurer ». Une éleveuse de chèvres, un rien comme Eric, qui l’héberge et qui lui offre du gâteau lorsqu’il repasse après par là, etc., etc.
Eric a accumulé par ses randonnées diverses et nombreuses et ses tirages de portraits un matériaux photographie imposant, alors sur son blog et dans sa brève il partage, il offre, il aide les autres à supporter pas ses écrits et reportages une solitude qu’il voit se développer autour de lui. Il veut réconcilier la société avec elle même.
Oui, bon d’accord, mais le prochain projet ? « à la con ou pas ? » En tout cas pas piqué des hannetons. Le chemin de Robert lewis Stevenson (GR70).
Départ Le Puy en Velay , traversée du Parc Naturel des Cévennes, jusqu’à Saint-Jean du Gard, Alès.
Le GR70 c’est 272 kilomètres, 14 étapes traversant quatre territoires : le Velay, le Gévaudan, le mont Lozère et les Cévennes, 6000m de dénivelé cumulé.
Ce parcours doit son nom à Robert Lewis Stevenson célèbre écrivain et voyageur, qui a entrepris un périple dans le sud de la France, accompagné d’une ânesse nommée Modestine. Ce voyage, il le raconte dans le livre « Voyage avec un âne dans les Cévennes » . rappelons qu’il est aussi l’auteur des très célèbres « L’île au trésor »et « L’étrange cas du docteur Jekyll et M. Hyde » ,
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Excusez du peu, ceci pour mai/juin 2024. Gageons que nous pourrons suivre Eric dans les pas de Stevenson et de l’ânesse Modestine sur son blog et ses brèves..
En attendant, cet élu Blanzynois, qui cultive son jardin entre ses multiples occupations, va s’entraîner et sûrement reconnaître des étapes.
Et sur le fond cet homme qui fait des choses extraordinaires reste un homme tout à fait ordinaire, mais conscient de l’état du monde et de la société.
Gilles Desnoix