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mercredi 17 janvier 2024 à 05:21

Blanzy : La troupe de L’Éventail dans le décor

Dans le décor de la pièce qu’elle répète



Les décorateurs, monteurs, techniciens lumière et son, ont travaillé d’arrache pied pour que les comédiens de la troupe de l’éventail aillent dans le décor, enfin qu’ils « habitent » le décor, de la nouvelle pièce qu’ils répètent sous la houlette du Maestro Robert Chevrot.

Bien entendu avant la première il y aura des ajustements, des fauteuils remplaceront les chaises en bois d’aujourd’hui, la table basse fraîchement peinte sera seche et se substituera à sa doublure du jour ; il y aura des fleurs par exemple. Mais reconnaissons que les fourmis industrieuses de la troupe, les dignes disciples de Roger Harth, ont fait un travail époustouflant. Les comédiens ne sont pas encore en costume, donc nous ne savons pas si nous devons saluer des disciples de Donald Caldwell.

Ce qui est certain c’est que les textes commencent à être bien en bouche, le recours aux souffleuses de moins en moins nécessaire. Sauf pour la bonne portugaise qui est ce soir de répète interprétée au débotté par une doublure qui a quelques maux avec son livret. La titulaire du rôle fait face, c’est le cas de le dire, à une rage de dents d’après le Président Bernard Trémeau.

Pourquoi des souffleuses ? Il y a encore quelque temps le Maestro Robert Chevrot jouait au chef d’orchestre et au souffleur depuis le lieu dit « trou du souffleur » au centre et en bordure de scène. Mais le trou ayant été supprimé, maintenant il faut innover et trouver la parade.

On rappelle le pitch de la pièce « Poker pour l’Australie » de François Scharre :

« Michel joue depuis plusieurs mois au poker en cachette de sa femme. Mais cette fois-ci il a perdu douze mille euros face à un Sicilien peu commode. Ce dernier vient réclamer son argent et Michel le fait passer, devant sa femme, pour un ami de régiment. Cette dernière l’invite à dîner et il va s’ensuivre une soirée très mouvementée pleine de mensonges et de quiproquos. ».

On se trouve là dans la lignée des pièces de Ray Cooney (Panique au Plazza, Impair et Père, Espèces menacées, Chat et Souris) du quiproquo, de la persévérance dans le mensonge et la chute dans l’abîme, du cocasse, de l’humour non-sens.

Et puis il y a, comme dirait Jacques Brel, le Kevin, l’amoureux de la fille de Michel, enfin amoureux… elle est folle de lui, rebats les oreilles de ses parents avec « son » Kevin et sa moto.

Il existe une blague régulièrement postée sur Facebook et les réseaux sociaux sur un Kevin et ses gaffes dans le Bâtiment. Lui c’est pareil, mais à moto. Et puis il y a le père de Madame, le beau père de Michel, il est sourd comme une écluse fermée, le dialogue avec la bonne portugaise reste un moment d’anthologie. Et puis il y a la femme du Michel : c’est une fine souris celle là.

Après « six personnages en quête d’auteur » de Luigi Pirandello, la compagnie l’Éventail nous donne à voir « un décor en quête de comédiens ». Une réussite,  ils se sont trouvés et vont bien ensemble. La pièce sera sans aucun doute un succès dans l’éventail des réussites de cette troupe qui brille sur les planches depuis maintenant 59 ans. Attention 2025 sera l’année des soixante ans, un bail qui sera célébré dignement par cette troupe de talent.

En attendant il y a « Poker pour l’Australie » et pas question de rater ça.

 

Gilles Desnoix

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 






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