Blanzy : commémoration de l’armistice du 11 novembre
La population a défilé dans les rues de la ville
Ce lundi en fin de matinée, une partie de la population blanzynoise s’était réunie aux abords de la mairie pour débuter le traditionnel défilé du 11 novembre à travers les rues principales de la commune et pour rejoindre le monument aux morts à proximité de l’EVA et de l’église de la commune.
Dans le défilé conduit par la batterie fanfare et l’harmonie de Blanzy, suivaient aussi les pompiers volontaires de la commune, les porte-drapeaux, les élus de la commune, le maire Hervé Mazurek, Jean-Paul Luard (maire des Bizots), Paulette Matray (maire de Marigny) et Sophie Clément (vice-présidente du département).
Les habitants étaient nombreux aussi aux balcons ou à la porte pour voir passer le défilé.
Une fois le cortège arrivé au monument aux morts, la cérémonie a débuté par le dépôt de gerbes.
Les enfants des écoles de Blanzy ont ensuite lu un texte de l’UFAC (Union Française des Associations des Combattants et des Victimes de Guerre) :
« Aujourd’hui, nous commémorons, dans toutes les villes et dans tous les villages de France, la signature à Rethondes, il y a 106 ans, de l’Armistice mettant fin à la guerre de 1914-1918.
Après le conflit, partout ou presque partout, ont été érigés des monuments aux morts ou des stèles commémoratives, véritables sentinelles de la mémoire qui nous rappellent les sacrifices et les souffrances endurés par nos aînés.
La majorité de ces lieux de mémoire ont été réalisés dans l’immédiat après-guerre et souvent à l’initiative d’anciens combattants survivants. C’était le moyen qui leur avait semblé le plus efficace pour honorer leurs camarades ayant fait le sacrifice de leur vie et pour favoriser la prise de conscience par l’ensemble de leurs concitoyens de la dette contractée envers eux.
Ces monuments sont à l’image de la France d’alors qui, au sortir de la guerre, était meurtrie, défigurée. La souffrance qu’ils expriment était celle qui perdurait dans les corps et dans les cœurs. Ils sont désormais indissociables de la notion de commune dont ils constituent, avec la mairie, l’église et le cimetière, des éléments structurants. Mais ils ont aussi valeur d’engagement en nous signifiant « Plus jamais cela ! ». Il fallait que, regardant ces figures de pierre ou de bronze, on entende résonner les cris, les plaintes, les gémissements, expressions de l’indicible souffrance qui fut celle de nos « Poilus », mais aussi des populations civiles prises sous le déluge de fer et de feu.
Pourtant, malgré le traité de paix signé un an plus tard à Versailles, cette guerre qualifiée de grande alors que rien de ce qui est porteur de haine et de division ne peut-être grand, ne fut pas la dernière comme tous l’avaient espéré.
C’est la raison pour laquelle, l’Union française des associations de combattants et de victimes de guerre (UFAC) appuie son action sur un motif fondamental qui est de s’opposer à tout règlement de conflit par la guerre mais de l’obtenir par la négociation. Pour ce faire, l’UFAC agit résolument et avec persévérance pour la paix en particulier en direction des jeunes générations qu’elle invite à devenir des citoyens d’un monde sans haine ni guerre.
Vive la République !
Vive la France. »
Les élèves ont poursuivi avec la lecture d’un poème « La lettre » de Didier Venturini.
« La montée des nationalismes, la peur de l’étranger ne font qu’accroître les risques de conflits » Hervé Mazurek
C’est ensuite Hervé Mazurek qui a pris la parole devant la foule présente, remerciant la présence de tous.
Faisant part de ses questionnements incessants à chaque manifestation de ce type : comment ? Pourquoi ? Comment a-t-on pu arriver à cette boucherie ? Pourquoi l’être humain n’a-t-il pas su analyser ses erreurs et éviter de faire revivre les mêmes cauchemars au monde entier une vingtaine d’années après le 11 novembre 1918 ? »
Autant de questions à la suite desquelles le maire de la commune rappelle la succession d’événements qui ont mis le feu à l’Europe dans cette période, les enjeux des alliances entre les pays aussi : « La montée des nationalismes, la peur de l’étranger ne font qu’accroître les risques de conflits… Evidemment vous en conviendrez avec moi « Toute ressemblance avec des faits et des personnages existants serait purement fortuite et ne pourrait être que le fruit d’une pure coïncidence » Et pourtant ? Et pourtant ? » déclare l’élu
Il poursuit avec les événements les plus marquants de la grande guerre :
– la bataille de la Marne aux premiers jours de septembre 1914,
– les Dardanelles en avril 1915
– Verdun à partir de février 1916
– la bataille de la Somme, la plus sanglante de la guerre avec 1,2 million de soldats hors de combat, dont plus de 400 000 morts ou disparus.
– le chemin des Dames enfin en avril 1917, avec les mutineries qui suivirent ?
Il rappelle ainsi les choix erronées de l’armée britannique lors de la bataille de la Somme et qui ont coûté la vie à tant d’hommes partis au combat.
« Que de vies brisées, de familles détruites, de jeunesses volées » ajoute-t-il.
Et de poursuivre : « Cette guerre a fait 10 millions de morts en 4 ans, l’équivalent de 1500 villes comme Blanzy. Elle devait être la Der des Der. »
Ce ne sera pas le cas. Les Allemands ont soif de revanche après avoir été humiliés. La société change : les femmes ont souvent travaillé en usine et souhaitent être traitées à égalité avec les hommes, réclament le droit de vote, veulent gagner leur vie.
Un appel à la vigilance
Hervé Mazurek conclut son propos en appelant la vigilance : « Je vous ai dit au début de mon propos que nous nous devions d’être vigilants. En effet, la situation internationale ne nous pousse pas à un optimisme béat. De plus, la situation nationale, tant économique que politique n’incite pas non plus à envisager l’avenir sans inquiétude. Et pourtant, il y a des raisons d’espérer, et de croire en un futur plus serein. Ces raisons sont multiples : déjà notre présence nombreuse ce matin et notamment celle des enfants des écoles de la commune.
[…]
Soyons, tous ensemble, vigilants pour que, comme vous l’avez si bien lu, jamais vos joies de gosses ne s’envolent et que vous deveniez les citoyens d’un monde sans haine ni guerre. »
Et d’achever son propos : « Les soldats de 14-18 se sont battus pour la Liberté, l’Egalité et la Fraternité. Soyons dignes tous ensemble de leur sacrifice par nos actions au quotidien dans le respect, la tolérance et la bienveillance. »
A l’issue de son discours et de la cérémonie, le maire a invité les personnes présentes à un moment convivial au sein de l’EVA, salle Coluche.
EM