Dans le cadre de la saison culturelle, Michel Montmaron, adjoint au maire de Blanzy à la culture ainsi que Jean-Louis Gelet, conseiller municipal spécialiste du patrimoine local, ont mis sur pied, pour la troisième année consécutive, les Rencontres d’Automne. Celles-ci se sont tenues au Musée de la Mine.

Le principe en est simple, puisque pendant trois semaines, les jeudis et vendredis, le Musée ouvre ses portes pour accueillir des conférences sur des sujets aussi variés qu’originaux. Cerise sur le gâteau, ces conférences sont gratuites.

Après avoir accueilli Bernard Morin, avec « L’horloge, du XIV° au XXI° siècle, maîtresse du temps et de la vie sociale », ce fut au tour de Michel Jolion, qui a présenté « Sur le chemin de Compostelle », puis de Michel Montmaron, avec « Physarum Polycephalum ».

Puis Bernard Morot-Gaudry, a parlé de « La dentelle au bonheur de l’art », suivi de Jean Pirou qui a éclairé le public sur « Le peintre et graveur chalonnais Jacques Sollier (1884-1950) ».

Quant à Josette Duband, son thème était « La guerre de 1870-71, le monument aux morts du cimetière, le destin de quelques soldats Blanzynois ».

Daniel et Jean-Pierre Millot

Enfin, Daniel et Jean-Pierre Millot, ont présenté leur livre « Vous m’avez fait pleurer tous les jours, notre famille dans l’Europe en guerre »

Originaires de Paray-le-Monial, Daniel et Jean-Pierre Millot sont nés respectivement en 1947 et 1950. A la fin de leurs carrières professionnelles, enseignant pour Daniel et technicien du bâtiment pour Jean-Pierre, ils commencent des recherches généalogiques et prennent alors conscience qu’ils ne connaissent rien, ou si peu de leur famille maternelle. Ils interrogent alors leur mère,

Leur ouvrage « Vous m’avez fait pleurer tous les jours, notre famille dans l’Europe en guerre » relate comment après avoir vécu longtemps dans l’ignorance du passé à la fois tragique et héroïque de leur famille, ils ont enfin reçu de leur mère, au crépuscule de sa vie, les réponses à leurs questions. Ils ont alors entamé des recherches historiques sur cette famille taiseuse qui méritait pourtant d’être mise en lumière par un livre.

L’histoire

Marcel, lorrain d’origine, de confession juive, est happé par la Grande Guerre, côté allemand, tandis que Philippe, bourguignon, combat aux côtés des Français. Vingt ans après, Marcel vit dans l’Aube, près de Troyes. Il est résistant dans le réseau FTP. Il sera arrêté et déporté à Auschwitz, avec une grande partie de sa famille, personne ne reviendra. Ses deux filles, Yvonne et Ginette, seront agents de liaison et l’une d’elles sera déportée à Ravensbrück. Georges, le fils de Philippe, résistant dans le même réseau, sera arrêté, déporté, mais reviendra de l’enfer. La probabilité que ces deux familles se rencontrent était si infime, et pourtant…Les auteurs, intrigués par le silence de leurs parents Yvonne et Georges, ont réussi à reconstituer leur parcours car, enfin, elle leur a tendu un petit classeur bleu en disant : « Vous m’avez fait pleurer tous les jours », bouleversée encore à l’évocation de cette terrible période.

Un documentaire bouleversant

Un temps fort de leur présentation fut la projection d’un film documentaire de 25 minutes, lequel fut suivi de commentaires sur leur livre, depuis l’apparition de l’impérieuse nécessité de l’écrire jusqu’à son accueil par le public. Ils rencontrent régulièrement des jeunes de collèges et lycées pour leur montrer ce qu’était la réalité de ces sombres années.

Un livre à se procurer de toute urgence…

Nelly Desplanches