Le mercredi 4 juin 2025, les membres de l’association Mine de Lire, dynamique structure blanzynoise dédiée à la lecture et à la culture, ont vécu une séquence particulièrement intense et riche en émotions. Mercredi soir, au Bistrot des Chavannes, s’est tenu le dernier Café Lecture de la saison, réunissant seize passionnés autour d’un moment de partage, de découvertes littéraires… et d’adieux…provisoires et estivaux.

 

Un Café Lecture entre convivialité et émotion

Depuis un an et demi, les Cafés Lecture de Mine de Lire sont devenus des rendez-vous attendus, rassemblant un cercle de fidèles lecteurs, sans cesse élargi par de nouveaux visages. Deux nouvelles participantes ont d’ailleurs rejoint le groupe pour cette dernière session de la saison, portant à onze le nombre de personnes ayant intégré le collectif depuis la reprise. Une preuve de plus que l’esprit de Mine de Lire, fait de curiosité, de bienveillance et d’envie de partager autour des livres, séduit toujours plus.

Mais ce rendez-vous avait une saveur particulière : il marquait aussi le départ de Cathy, propriétaire du Bistrot des Chavannes, lieu d’accueil chaleureux des rencontres. En signe de reconnaissance pour son hospitalité sans faille et sa bienveillance constante, l’association lui a offert une carte-cadeau, saluant son implication dans l’aventure littéraire blanzynoise et lui souhaitant le meilleur pour la suite de ses projets.

 

Des lectures coup de cœur aux multiples horizons

Les participants ont ensuite partagé leurs lectures récentes, dressant un éventail éclectique et enthousiasmant d’ouvrages à découvrir :

 

Le Premier Miracle : avec ce roman, Gilles Legardinier, qui séduit un large public avec des romans accessibles mêlant humour, émotion et profondeur humaine, revisite le thriller ésotérique avec légèreté et érudition, tout en questionnant la transmission du savoir. (Flammarion)

Ça peut pas rater : Gilles Legardinier dresse, dans cet ouvrage, un portrait sincère et émouvant d’une femme en reconstruction, entre comédie romantique et réflexion sur l’émancipation. Ces deux récits illustrent la capacité de l’auteur à mêler divertissement et enjeux contemporains. Legardinier incarne une littérature de réconfort qui parle à tous sans jamais simplifier les émotions humaines. (Fleuve Éditions)

L’Inconnue de l’écluse : Philippe Bouin met ici en scène Sœur Blandine, une religieuse atypique et ex-magistrate devenue une enquêtrice fine dans un polar alliant suspense, critique sociale et humour discret. L’enquête sur un cadavre retrouvé dans une écluse dévoile les non-dits d’un village rural, miroir de tensions sociales contemporaines. Bouin excelle dans l’art du détail, des dialogues et de l’atmosphère, ancrant son récit dans un réalisme sensible. Sœur Blandine, figure à la fois marginale et respectée, incarne une médiatrice empathique entre les mondes. Ce roman policier profondément humain mêle avec brio intrigue classique et regard critique sur notre époque. (Éditions du Masque)

Montceau d’avant : Jean-Noël Marchandiau, bien connu du Bassin minier pour ses activités professionnelles et sa plume, a réalisé, là, un recueil de témoignages sur la vie ouvrière à Montceau-les-Mines entre 1950 et 1980, alliant mémoire locale et portée universelle. À travers une écriture sobre et fidèle aux voix recueillies, l’auteur restitue avec sensibilité les récits d’un monde disparu sans les figer dans la nostalgie. Le livre offre une mosaïque vivante des solidarités, luttes et transformations de la France industrielle d’après-guerre. Il devient un outil de transmission intergénérationnelle et un hommage discret à la dignité du quotidien. Véritable acte de mémoire, il fait entendre ceux qu’on oublie trop souvent.

Le Désir de vengeance : Bernard Morot-Gaudry offre au lecteur un roman puissant où mémoire historique et douleurs intimes se confondent. À travers le prisme de la guerre d’Algérie et d’une ruralité silencieuse, il interroge les ravages du non-dit et du ressentiment enfoui. L’écriture, sobre et tendue, explore les effets dévastateurs de l’injustice tue sur les individus et les communautés. Le Morvan, rude et taiseux, devient le décor d’une tragédie humaine et collective. Ce roman engagé met en lumière la nécessité de dire pour ne pas laisser le passé empoisonner le présent. (Édition du sculpteur)

Prisonnière de ma liberté, Danielle Nicole Gaudry signe avec ce texte un premier roman percutant sur les illusions de l’émancipation féminine. À travers une écriture fluide et introspective, elle explore les chaînes invisibles que les femmes portent encore, entre injonctions sociales, familiales et professionnelles. Le récit met en lumière des formes subtiles de domination intériorisée, loin des clichés. En filigrane, le roman interroge la notion même de liberté, entre combat intime et pressions systémiques. Un texte à la fois personnel, sociologique et universel, qui donne voix à l’indicible. (Autopublié)

Déloger l’animal : Véronique Ovaldé signe un premier roman envoûtant, entre conte initiatique et récit d’émancipation. À travers le regard d’Éliette, enfant confrontée à la violence sourde du monde adulte, elle explore la fin de l’innocence avec une langue poétique et métaphorique. Le roman révèle les blessures invisibles de l’enfance, les silences familiaux et les stratégies d’adaptation pour survivre. Ovaldé dépeint avec justesse des figures parentales complexes, ni coupables ni innocentes. Une œuvre fondatrice, intime et universelle, entre douceur onirique et lucidité sociale. (Éditions de l’Olivier) 

 Ceci n’est pas un fait divers : Philippe Besson dénonce avec puissance la banalisation des féminicides, en racontant le meurtre d’une mère par son conjoint à travers les yeux bouleversés de son fils. Le style, tendu et épuré, restitue la sidération des victimes et le silence accablant des institutions. À travers ce drame familial, Besson interroge la violence patriarcale systémique et ses répercussions profondes. Il redonne une identité à la victime, échappant à la froideur statistique. Un roman littéraire, politique et humain, profondément nécessaire. (Julliard) 

Christophe Royer, l’invité de marque

La soirée a été sublimée par la présence de Christophe Royer, Royer, l’écrivain de l’ombre et de la lumière, auteur de thrillers, qui s’impose avec une plume affûtée dans le paysage du polar français. Très proche de ses lecteurs, l’écrivain a partagé ses actualités et projets à venir : la sortie d’un nouveau thriller en novembre, un roman jeunesse en préparation et un « polar de gare » écrit en collaboration avec un scénariste, promesse d’un récit haletant et visuel. Une surprise est aussi annoncée pour la fin de l’année, confirmant l’intensité de son activité littéraire.

Sa présence et sa générosité, sa simplicité ont été très appréciées, soulignant l’importance des échanges directs entre lecteurs et auteurs dans la dynamique des Cafés Lecture.

Christophe Royer, c’est le thriller en mode cinématographique avec des intrigues visuelles, son écriture devient un écran. Il est le maître du suspense en images.

 

Avec cette dernière rencontre, Mine de Lire confirme son rôle moteur dans la vie culturelle locale, en créant un espace de lien social et d’évasion intellectuelle. L’association donne rendez-vous à la rentrée de septembre pour une nouvelle saison littéraire aussi riche que celle qui s’achève.

 

Pause estivale donc, avant un grand retour en septembre, sous le signe de la littérature. Et comme le disait Emily Dickinson : “Il n’est pas de navire aussi rapide que le livre pour nous porter en terres lointaines.”

 

Gilles Desnoix