Mine de Lire dernier café lecture 2025
Livres, débats et vibrations culturelles pour finir l’année en beauté
Pour commencer et avant les propos liminaires de la Présidente s’est tenue une petite séance de dédicace. Christophe Royer pour son dernier roman L’Escadron blanc. Ensuite
Martine Servy rappelle que tout le monde peut assister à l’AG de Mine de Lire le 10 janvier à la salle Coluche de l’EVA.
Elle donne des nouvelles de la boite à livres qui était régulièrement pillée avant les grosses brocantes. Elle rappelle que dorénavant un tampon sera imposé à plusieurs endroits dans les livres, rappelant l’interdiction de vente. Elle encourage les donateurs à écrire à plusieurs endroits cette mention dans les livres qu’ils déposent dans la boite à livres afin d’enrayer le trafic. La boite à livres est au service de tous et de la lecture, pas du mercantilisme.
Les débats portent sur des livres, l’ouverture du cinéma Le Capitole de Montceau, un film documentaire projeté aux Bizots, une revue de vélo et un concert.
Idiss, Robert Badinter, Fayard. Livre écrit en hommage à la grand-mère maternelle de Robert Badinter, Idiss. Il ne prétend être ni une biographie, ni une étude de la condition des immigrés juifs de l’Empire russe venus à Paris avant 1914. Il est simplement le récit d’une destinée singulière, un témoignage d’amour de son petit-fils, un émouvant hommage à sa grand-mère maternelle, dont le destin hors du commun a marqué la famille pour toujours. Cette femme a vécu des épreuves insoutenables et a su garder sa dignité et sa force intérieure malgré les tragédies de la guerre et du nazisme qu’elle a subies.
L’heure des prédateurs, Giuliano da Empoli, Gallimard. Aujourd’hui, l’heure des prédateurs a sonné et partout les choses évoluent d’une telle façon que tout ce qui doit être réglé le sera par le feu et par l’épée. Ce petit livre est le récit de cette conquête, écrit du point de vue d’un scribe aztèque et à sa manière, par images, plutôt que par concepts, dans le but de saisir le souffle d’un monde, au moment où il sombre dans l’abîme, et l’emprise glacée d’un autre, qui prend sa place. Un essai coup de poing sur les nouveaux visages du pouvoir mondial. Ils s’appellent Trump, Milei, Bukele, Mohammed Ben Salman. Ils gouvernent par le choc, la vitesse, la provocation. Dans L’heure des prédateurs, Giuliano da Empoli dresse le portrait d’une génération de leaders qui ne cachent plus leur soif de domination. Il ne s’agit pas ici d’une simple dénonciation. Da Empoli observe, analyse, relie les faits. Il raconte ce qu’il a vu, ce qu’on lui a dit. Il met au jour une cartographie politique nouvelle, qui n’est plus structurée par l’idéologie, mais par l’audace cynique, l’agressivité stratégique et le culte de la personnalisation.
Barricades, PAUGET Patrick, Éditeur : Patrick PAUGET. 1932, Berlin : Stefan vit une époque trouble où s’opposent des forces qui cherchent leurs futurs adhérents dans la jeunesse du peuple. 2023, France Thomas s’intéresse à certains partis politiques qui animent le visage sociétal de son pays, groupes qui attirent l’attention par tous les moyens. À plus de 80 années de distance, les deux jeunes adolescents vont être les cibles de manipulateurs prêts à tout pour les amener à adopter leur idéologie. Des époques et des méthodes différentes, mais un seul objectif : l’endoctrinement de la jeunesse.
Sois jeune et tais-toi, Salomé Saqué, Payot et Rivages. Salomé Saqué dresse le portrait lucide et documenté d’une jeunesse qui n’en peut plus qu’on l’accuse de tous les maux alors même qu’on lui lègue un monde impossible. Un pavé dans la mare du « Les jeunes, c’est plus ce que c’était » et un vent frais de reconnaissance et d’espoir pour une jeunesse qui en bave ! Un état des lieux des difficultés de la jeunesse aujourd’hui, confrontée à une crise écologique et socio-économique sans précédent, à laquelle on a confisqué tous ses rêves d’autonomie. Salomé Saqué, jeune étoile montante du journalisme, dirige le service Économie chez Blast, et chronique régulièrement sur le plateau de 28 minutes sur Arte ; elle est suivie par près de 150 000 personnes sur Twitter.
L’escadron Blanc, Christophe Royer, BoD. Un dentiste retrouvé assassiné dans une salle de sport à Lille, un jeune homme découvrant une lanceuse d’alerte à Aix-en-Provence… Deux trajectoires distinctes qui vont mettre vos neurones à rude épreuve ! Un thriller glaçant inspiré de faits réels. Une fin scotchante et très inattendue.
La voix de l’arbre, Bernard Werber, Albin Michel. Rose Pinson, hypersensible et détachée des humains, se sent perdue lors d’une randonnée en forêt. Lorsqu’une branche tue son compagnon, elle affirme que l’arbre l’a fait volontairement. Incomprise, elle se réfugie dans l’arbre, cherchant à comprendre si ces êtres possèdent une conscience. Son enquête la mène jusqu’à Pando, le spécimen le plus ancien, où une vérité oubliée l’attend.
Si les arbres détenaient le secret de la préservation de l’humanité, seriez-vous prêts à les écouter ? La critique a été moyenne sur ce roman, tout le monde a en mémoire les ouvrages précédents de Bernard Werber et en particulier la trilogie des Fourmis (surtout les 2 premiers tomes) parue en 1991, l’enthousiasme prévalait à cette époque.
200, magazine Vélo. Depuis 2014 ce magazine paraît tous les 3 mois. 200 comme les rites de passage pour les cyclistes : 10, 50, 100, 200 km. C’est un magazine qui roule plus loin, voit plus large, lève le nez du guidon : il n’y a pas que les roues en carbone et les plans d’entraînement dans la vie d’un cycliste. Il y a bien plus : le voyage, la culture, les longues distances, la mécanique, les rencontres, l’aventure, et même le vélo de ville. Et des articles de fond, des documents importants comme ce reportage sur le parcours du Hussard sur le toit de Giono Forcalquier, Manosque, etc., ou celui sur Gino Bartali pendant la guerre mettant en lumière son rôle de résistant italien contre les nazis, ou encore celui concernant les médecins gynécologues suisses installés en France à la frontière avec l’Espagne lors de la guerre civile de ce pays en 1936. On y trouve aussi le circuit Clermont/Le Creusot avec les sacoches pleines de livres de Christian Bobin que les participants distribuaient dans les boites à livre le long de leur parcours.
Un moment d’histoire partagé avec passion de la part de l’orateur Jean-Louis Gelet, qui a dans la même émotion enchainé avec le concert de l’orchestre des verreries dont il est le président.
Orchestre des verreries, Paris Concert. Le premier concert aura lieu le samedi 13 décembre à 20 h 30 à l’EVA-Blanzy. Comme à l’accoutumée, il y aura une Face B, elle verra se produire les Crock’Notes, groupe musical local qui proposera un programme enjoué de variétés pour d’autres plaisirs musicaux. Ça balance pas mal à Blanzy.
L’Orchestre des Verreries a choisi une douzaine de morceaux musicaux, parmi les plus célèbres chansons inspirées par Paris, et dans tous les genres, des plus anciennes aux plus récentes, des plus romantiques aux plus jazzy pour le plus grand plaisir du public.
Le lendemain à 15 h 00, le même spectacle sera présenté aux Ateliers du Jour à Montceau au profit du Lions’ Club. Double concert est une façon de parler mais surtout une manière de se divertir et de prendre du plaisir en rendant hommage à la virtuosité des musiciens.
Un débat animé a suivi à propos du patrimoine industriel autre que la mine non mis en valeur sur le bassin minier, comme la verrerie de Blanzy, les briquetteries et tuileries, le textile, etc.
Foyer rural des Bizots, avec le concours de la Tour du Bost de Charmoy, mardi 25 novembre 2025, s’est tenue une soirée palpitante avec la diffusion en avant-première du documentaire « Joseph Kessel, la mallette de l’ogre ». C’est le réalisateur Patrick de Saint-Exupéry, également grand reporter (lauréat du prix Albert Londres), qui présidait à la diffusion et animait les débats. Un grand moment pour tous ceux qui assistaient à la soirée.
Entre hommages poignants, éclats d’actualité, voyages littéraires et vigilance citoyenne, ce dernier café lecture 2025 de Mine de Lire aura été un concentré de ce que la culture fait de meilleur : relier, éclairer, émouvoir. À l’heure où les pages se tournent et où d’autres s’écrivent déjà, une certitude demeure : la lecture reste notre plus belle barricade contre l’oubli… et notre plus sûre passerelle vers le monde.
Gilles Desnoix






