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lundi 8 avril 2024 à 07:35

Ferme Prison le Projet contesté de Rozelay, réponse de l’association porteuse du dossier

  Un élément versé au dossier pour une information non faussée



 

 

Comme nous l’avions indiqué dans notre article du samedi 23 mars 2024 (Ferme prison : projet contesté de Ciry le noble) Montceau News a contacté l’association en charge du projet. S’appuyant sur notre questionnaire l’association a répondu point par point. A savoir la nature du projet des activités et des publics concernés. Les garanties légales, l’encadrement, le financement, etc.
Montceau news pense que cet échange permettra d’éclairer les échanges et aux habitants de mieux cerner le problème dans son ensemble.

Mme le Maire de Coucy le Château Auffrique, commune de la première implantation d’une Ferme-Prison, la Ferme de Moyembrie, par Emmaüs, a témoigné.

Plutôt que de longs propos qui reprendraient superfétatoirement ce que l’association dit dans son courrier, nous publions la totalité de leur réponse. 

 

Réponse intégrale de l’Association La Ferme des Fruits de la Terre

 

« Nous sommes heureux d’avoir une première opportunité de répondre aux nombreuses questions bien légitimes que se posent les habitants de Rozelay et des environs. 

 

Le projet de ferme, porté par l’association « Les fruits de la terre », a pour objectif d’accueillir des hommes qui bénéficient d’un aménagement de peine pour terminer leur peine de prison : le placement extérieur est un dispositif éprouvé depuis 30 ans, pensé spécifiquement pour faciliter la réinsertion, avec un cadre strict déterminé avec l’administration pénitentiaire et un accompagnement fort aussi bien de l’association que des services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP). Ces personnes en placement extérieur travailleront et vivront à la ferme, en tant que résidents. 

 

Ce projet s’inscrit dans le programme national d’essaimage de la ferme de Moyembrie (02) soutenu par Emmaüs France. Première du genre, cette ferme remet « debout » depuis 1990, des personnes sortant de prison pour les aider et les accompagner dans leur réinsertion, via une activité de maraichage et d’élevage. Aujourd’hui, cinq fermes existent sur le territoire national, toutes soutenues et accompagnées par le Mouvement Emmaüs. En plus de la ferme de Rozelay, deux autres fermes sont en projet actuellement. 

 

De nombreux articles et reportages ont déjà été consacrés aux fermes existantes, qui constituent des activités innovantes en termes de réinsertion des personnes détenues et de limitation de la récidive.

 

Aujourd’hui, elles fonctionnent toutes sans difficultés sur leurs territoires respectifs, accueillent des bénévoles venus des environs, et développent de nombreux partenariats locaux et contribuent à la dynamique des territoires, notamment sur le plan économique. C’est ce que nous appelons aussi de nos vœux avec le projet de ferme que nous portons sur le territoire de Rozelay.  

 

Dans cette démarche, nous avons le soutien d’Emmaüs, dont l’engagement auprès des personnes détenues n’est pas nouveau. En effet, fidèle à sa vocation affirmée de venir en aide aux publics les plus en difficulté, le Mouvement porte historiquement une attention particulière aux personnes placées sous main de justice. La première Communauté est d’ailleurs née de la rencontre entre l’Abbé Pierre et Georges Legay, un ancien bagnard.

 

Le projet d’activité à la ferme

 

Concrètement, la ferme sera une structure d’insertion par l’activité économique. Il s’agit d’un dispositif conventionné avec l’Etat qui permet d’embaucher des personnes éloignées de l’emploi et de les accompagner vers l’emploi durable (contrats d’une durée de 2 ans maximum).

 

Elle recrutera non seulement les résidents, qui vivront et travailleront à la ferme, mais aussi d’autres personnes habitant le territoire et relevant des dispositifs d’insertion (RSA, chômeurs longue durée, etc.). Ces derniers ne résideront pas sur place.  

 

L’activité de la ferme sera organisée autour de plusieurs supports (boulangerie, maraichage, petit élevage), pensée en fonction des besoins du territoire et en non-concurrence avec l’existant (projets agricoles déjà présents, etc.).  

 

En parallèle de cette activité (autour de 20h par semaine), chacun des résidents bénéficiera d’un accompagnement individualisé pour préparer sa sortie. Cet accompagnement comporte plusieurs volets (accès aux droits, recherche d’emploi et de logement, etc.).

 

L’expérience des autres fermes prouve le rayonnement positif de leur présence sur leurs territoires : création de festival culturel, accueil de résidence d’artistes, redynamisation de club sportif, création de marché locaux de producteur, etc.).

 

Un comité de pilotage composé de tous les partenaires publics, des élus locaux et de l’équipe de direction sera chargé d’effectuer le suivi du lancement de l’activité et co-construire certains aspects de l’accueil. 

 

Les conventions

 

Le projet est encadré par trois conventions avec les organismes suivants :

Volet judiciaire avec la DISP (direction interrégionale des services pénitentiaires – Ministère de la Justice) ;
Volet logement et travail avec la DDETS (direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités – Ministère du travail et délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement).
 

Financement du projet

 

Sur l’investissement, le projet est financé par 20% de fonds publics et le reste en fonds privés. 

Pour le fonctionnement, le projet est financé par le ministère du travail vous par un prix de journée et une aide au poste d’insertion.

Les produits de la vente des productions compléteront le budget.

 

Les partenaires extérieurs

 

À ce stade, le projet a effectivement été présenté en mairie, en préfecture, aux conseils départemental et régional, ainsi qu’aux services déconcentrés (DISP et DDETS).

 

À terme, la ferme a vocation à nouer des partenariats avec les acteurs économiques du territoire (entreprises, autres structures d’insertion, agriculteurs et éleveurs, etc.) et avec les organismes administratifs et sociaux permettant de répondre à toutes les questions d’accompagnement des résidents et salariés en insertion (santé, surendettement, mobilité, etc.).

 

Comme nous le disions en préambule, la structure sera aussi ouverte à toutes les bonnes volontés bénévoles et a pour ambition de nouer un maximum de lien avec le territoire. 

 

La vie et les règles au sein de la ferme 

 

Les résidents disposeront d’un espace privatif et de locaux communs. La vie communautaire sera privilégiée pour apprendre à recréer du lien social et répondre aux exigences de notre vie en société.

Le respect d’un règlement intérieur sera fondamental, basé sur les droits et devoirs des résidents. Tout contrevenant fera l’objet d’une sanction dont le dernier stade sera le retour en détention.

La circulation des résidents sera totale sur le terrain de la ferme et réglementée au-delà, dans un périmètre précis. 

Ce cadre sera travaillé en lien étroit avec les autorités judiciaires et la gendarmerie locale.  

 

Les résidents 

Sélection, accueil et accompagnement :

 

Les résidents sont sélectionnés après un parcours de plusieurs mois :

Entretiens en détention réalisé par des membres de l’association les fruits de la terre ;
Avis du CPIP (conseiller pénitentiaire d’Insertion et de Probation (CPIP) référent ;
Visite à la ferme, dans le cadre d’une permission de sortir, pour s’assurer de la cohérence entre le profil et le projet de la personne et l’accompagnement proposé à la ferme ;
Accord et décision du JAP (Juge d’Application des Peines).
 

L’accueil ne dépend pas du motif d’incarcération mais des critères suivants :

Motivation, volonté d’entamer un nouveau départ ;
Priorité à ceux qui sont isolés socialement ;
Capacité de vivre en groupe et à respecter les règles ;
Condition physique adaptée.
 

Le suivi se prolonge tout le temps du séjour à la ferme :

Visite des CPIP tous les 15 jours ;
Rapports réguliers à l’administration pénitentiaire : liens étroits avec les CPIP les magistrats et avec la gendarmerie ;
 

L’équipe encadrante

 

L’équipe encadrante sera composée comme suit:

un directeur
un encadrant technique
un (e)accompagnateur (trice) socioprofessionnel(le)
un (e) animateur (trice) du lieu de vie.
 

L’équipe encadrante sera soutenue par des membres bénévoles de l’association, qui œuvreront dans l’intérêt du projet et participeront aux activités, comme dans les autres fermes. 

 

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Un témoignage : Sophie Boutroy maire de Coucy le Chateau Auffrique (Territoire de la ferme de Moyembrie)

 

« Depuis 20 ans, Coucy le Château Auffrique abrite la Ferme de Moyembrie : projet novateur basé sur le travail et la vie communautaire, mis en place par Monsieur Jacques Pluvinage. Il est vrai qu’une certaine méfiance s’est installée au début de cette aventure auprès des habitants mais jamais, il n’y a eu d’incidents. Avec le temps, la Ferme de Moyembrie a su s’intégrer à la vie de notre village en participant aux différents évènements communaux (Repas du 14 Juillet, Feux de la St Jean, crêche de Noël…) et a permis aux Coucyssiens de mieux les connaître et ainsi d’effacer cette défiance due à la méconnaissance de leur réinsertion. Une réinsertion réussie est une réinsertion basée également sur la vie en société : comment ne pas adhérer à un projet de réinsertion sans transmettre la possibilité de se projeter dans la société quand celle-ci vous refuse et vous rejette ! Il est important de contribuer et de soutenir un tel projet : c’est un devoir citoyen et solidaire pour chacun d’entre nous ! » 

Sophie BOUTROY Maire de Coucy le Château Auffrique.

 

La rédaction de Montceau news espère qu’à partir de ces informations un dialogue constructif permettra le partage des différents points de vue en toute objectivité et aux oppositions de s’affirmer de manière claire.

 

Gilles Desnoix

 

 






6 commentaires sur “Ferme Prison le Projet contesté de Rozelay, réponse de l’association porteuse du dossier”

  1. Arsène dit :

    Sauf que la ferme de moyembrie se trouve en pleine campagne, pas à proximité d écoles et habitations…

  2. BALLI dit :

    Ce récit concernant cette ferme prison de Coucy le ChateauAuffrique est tellement mirifique, qu’on se demande comment on a plu vivre auparavant, sans connaître cette innovation extraordinaire, permettant de côtoyer au plus près, des durs à cuire et autres ex-bandits encore moins recommandables!…. Bon, dès qu’on traine sur Internet, on lit que cette idée de génie est sortie tout droit du cerveau d’un ex-Maire PCF et décrite ici par son ex-adjointe Sophie Boutroy, ayant pris la succession de la Mairie… Donc inutile de philosopher plus longtemps sur le sujet, on est en plein dans la propagande et les délires gaucho bisounours…

  3. gilbert71 dit :

    la faute c’est la mairie , il fallait un conseil extraordinaire pour voter un droit de preemption pour contrer la vente

  4. marius dit :

    Quand je lis le commentaire on nous parle du droit de ces personnes en réinsertion. J’espère que l’on va leur parler de leurs devoirs, qui est beaucoup plus important que leurs droits.

  5. Gggkk dit :

    Ne dépendra pas du motif de la peine mais de la motivation…. on va se retrouver avec un pedophile qui se fera la malle et qu’on aura à la sortie d’une école.
    Triste France

  6. jamajudo dit :

    @gilbert71 : Avant d’attribuer la faute à qui que ce soit, il faut se renseigner pour écrire des post.
    La faute n’incombe pas à la mairie. Concernant la vente de terrains agricoles,la SAFER a seule le pouvoir de décision et la commune n’a pas la possibilité de préempter dans ce genre de transaction… LA SAFER étant une instance qui agit au niveau départemental, elle n’a que faire de qui achète les terrains ou alors elle a peut être subi des pressions ???