« Génestival » 2014 (Reggae)
Apothéose de la 6e édition de ce rendez-vous avec une foule en communion avec les artistes
Dès l’arrivée sur le lieu où les concerts doivent avoir lieu, les festivaliers tombent sur un graffeur qui réalise une magnifique fresque. Arrêt obligatoire pour admirer l’œuvre du jeune homme, membre de l’association « Les 10 couleurs ». L’amateur de reggae poursuit sa route pour entrer dans le saint des saints. Un peu partout, des jeunes en train de se restaurer, d’autres confortablement installés sur des bancs en pierres, à l’affut du signal de départ des concerts. Tous, sans exception sont en possession de l’incontournable gobelet-souvenir en plastic, plein ou non, mais bien présent.
Ce samedi, quatre groupes sont impatiemment attendus. Tidacoustyk, Lëk Sen, Patko et Max Roméo. Et c’est Tidacoustyk qui ouvre la soirée en nous faisant voyager à travers plusieurs univers musicaux. Un reggae chaleureux, influencé par le blues et une tendance aux mélodies latines. Un peu de soul également et tous les ingrédients sont réunis pour une communion intense avec le public. Les textes sont inspirés de la vie quotidienne et de notre société.
Un peu plus tard dans la soirée, ce fut au tour de Lëk Sen de faire son entrée. Immédiatement, les spectateurs l’acclament. Le chanteur ne cache pas que la musique est son moyen pour mener des combats pour ses « frères » africains. Venu présenter à ses fans son dernier album « Jaam Dong » (cela signifie seulement la paix) il persiste et signe dans sa ligne de conduite pour son pays d’origine, le Sénégal. Ainsi, l’intégralité des bénéfices réalisés grâce à son album Hope Inna Afreeka ont servi à la construction d’une école de musique dans son village natal. Tout au long du concert, l’artiste communique avec le public. Ce dernier adhère à ses idées et le dit haut et fort.
Nouvelle entrée en scène avec Patko et nouveau rythme aussi. Auteur, compositeur, interprète nourri de multiples influences, Patko créé un style musical à l’image de son histoire emprunte de cultures sud-américaine, africaine, antillaise et occidentale. La prestation est tonique, revigorante et le public ne s’y trompe pas. Patko allie les racines du reggae, à la force du hip-hop. Et comme les artistes cités plus haut, lui aussi pense à un seul mot : Peace.
Enfin, c’est Max Romeo qui a clôturé ce Génestival décidément très réussi. Le roi du reggae roots a pourtant été classé « chanteur pour les dames ». D’où son nom de scène « Romeo », clin d’œil à Roméo et Juliette… En 1969, il sort « Wet dream », un texte un peu leste moyennement apprécié par les censeurs, mais adoré en Angleterre et en Jamaïque. Et si sa carrière a eu des hauts et des bas, il n’en reste pas moins un grand « Reggae man » et les applaudissements prolongés des festivaliers en ont été la meilleure preuve de son talent.
Au final, succès sur toute la ligne pour ce Génestival, qui aide l’association Kumba Ka à mettre en place des projets importants au Sénégal. Loin de « s’éclater au Sénégal, cette association travaille de tout son cœur à réunir des fonds, notamment pour la construction d’un dispensaire dans ce pays.